OSS 117 - Rio ne répond plus de Michel Hazanavicius (2008)

[manuma]

Plutôt d'accord avec Manolito sur le sens à accorder à cette farce. Il y a tout de même une volonté de dénoncer nos travers. Pour avoir vécu quelques années à l'étranger et avoir cotoyer de par mon boulot (je tenais une auberge de jeunesse) pas mal d'étrangers de toute nationalité, je dirais que sans être les plus mal vus (les touristes ricains étaient souvent là pour faire pire impression que nous ) on n'a tout de même pas une réputation très flatteuse et que tout ce que l'on nous reproche généralement est plus ou moins condensé dans le personnage d'OSS version Dujardin. Maintenant, on se traine évidemment pas mal de clichés aussi.

Pour ce qui est du film, vu hier, j'ai également trouvé le script un peu plus décousu que celui du premier, même si au rayon comédie française ça reste quand même le haut du panier. Ce qui m'a fait le plus marrer : la scène du croco et le petit gag du rétro-projecteur de Bellemare.

[Manolito]

Je parle du peuple "le plus con de la terre" dans ce film. Tous les autres pays sont des gens pas trop cons (sauf les nazis), mais la France, c'est au mieux un barbouze gaulliste abruti, au pire des collabos de Vichy travaillant pour les services secrets gaullistes... Dans notre histoire, personne à sauver en France...

[mercredi]

Je m'adjoins globalement à mes prédécesseurs pour souligner d'abord les grosses longueurs induites par un métrage rarement subtil, chose dommageable lorsqu'il s'agit d'une parodie. Les allusions aux films inspirateurs se multiplient de manière trop aléatoire, les scènes d'action sont souvent mal introduites et un certain nombre de blagues s'avèrent douteuses. En ce qui concerne l'arrière-plan politique de l'oeuvre; je m'accorde davantage avec Fatalix pour regretter que ce nouvel opus se prenne au sérieux et en cela inflige au spectateur quelques discours, voire simples remarques, d'ordre idéologique évidemment manichéens.
La scène du crocodile (entre autres, d'ailleurs) reste en revanche réussie et prouve qu'il y avait du potentiel.

[Fatalis rex]

Fatalis !

Avec le recul, le problème de ce film, c'est précisément que c'est une parodie, avec un humour à la ZAZ. Or on dira ce qu'on veut, mais le premier film N'ETAIT PAS une parodie. C'était un film de genre, qui jouait avec ses ficelles mais en affichant un premier degré toujours à la limite de la parodie, en restant toutefois sur des rails.

Dans cette suite, l'intrigue n'est qu'un prétexte à l'enchaînement des gags, comme dans un SCARY MOVIE, et le réalisateur se fout de son intrigue. D'ailleurs, quand elle le gêne pour progresser, il saute ni plus non moins d'une scène à une autre, et fait passer ça sur le compte des facilités propres à ce genre de film (je reviens sur l'ellipse après la scène du crocodile, bien pratique pour zapper une partie de l'histoire).

Comme le gag du trapéziste, franchement, le coup du troma absurde qui empêche le héros d'accomplir sa mission, même si je comprends bien la référence à VERTIGO, on l'a vu 100 fois.

Restent des dialogues vraiment bien écrits et bien interprétés, mais on en attendait pas moins...

[mercredi]

Or on dira ce qu'on veut, mais le premier film N'ETAIT PAS une parodie. C'était un film de genre, qui jouait avec ses ficelles mais en affichant un premier degré toujours à la limite de la parodie, en restant toutefois sur des rails.

Fatalis, le premier degré n'exclut pas la perspective parodique lorsque les deux registres sont bien équilibrés, au contraire selon moi.
À ce titre, le deuxième opus octroie en effet à la caricature une importance disproportionnée. Le film profite du succès du précédent sans en reprendre le principe. En bref, très opportuniste...

[qwerty]

Assez d'accord avec Fatalis. Le film, à l'instar du 1er ne relève pas de la parodie mais plutôt du pastiche, genre plus rare et plus difficile.
Pas de franche rigolade, ni de 2e degré car , en tous cas c'est ainsi que je l'ai ressenti, ce ne sont pas les répliques qui amusent mais la stupidité de OSS.C'est de l'humour peau de banane où l'on rit de et non pas avec.
Un post-modernisme "alla" Tarantino en quelque sorte.
C'est pas du Gotlieb mais c'est pas les ZAZ n'ont plus.

[Superwonderscope]

Techniquement, c'est en effet plutôt soigné mais vu les moyens mis en œuvre, ç'aurait été un comble. J'ai suivi cela d'un oeil distrait et malgré les 96 mn, j'ai trouvé que cela se trainait en longueur, faute à un scénario rubrique-à-brac tentant à la fois le suivi d'une intrigue qui ressemble vaguement à Furia à Bahia pour OSS 117, collé avec "je suis dans une comédie mais je dénonce des faits affreux". Bof.
On voit le cul de Dujardin. Deux fois.
Quelques gags épars qui fonctionnent bien, le rapport anachronique du personnage même à l'époque où est supposé se dérouler le récit, Dujardin en grande forme. C'est grâce à son abattage que le film tient bien.
"qui trop embrasse mal étreint" aurais-je envie de dire. Je n'avais pas du tout aimé le premier opus qui ne m'avait pas décroché un sourire (alors qu'ici, c'est mieux passé. Moins d'application et plus de désinvolture, peut-etre?). j'avais même été surpris par tant de mansuétude autour d'un produit soigné mais qui n'avait rien de bien révolutionnaire... c'est un peu le même cas ici. Ca sent la redite, l'auto-référencement, la cinéphilie responsable, l'humour un peu trop appuyé (les blagues sur les juifs, ça va bien deux minutes...) et le pauvre Rudiger Vogler perdu à faire des grimaces. Viva Raymond Pellegrin. Même le peu de scènes d'actions paraissent ternes... comme pour le premier, ça m'a donné la furieuse envie de revoir l'original.

Le plus drôle du DVD Z2 : les scènes ratées.