Shutter Island - Martin Scorsese - 2010

Science-Fiction, Horreur, Epouvante, Merveilleux, Heroic Fantasy et tout le toutim du Fantastique !

Modérateurs : Karen, savoy1, DeVilDead Team

antropophagus
Messages : 1853
Enregistré le : lun. mai 03, 2004 2:16 pm
Localisation : Into the twisted life of a necrophiliac

Re: Shutter Island - Martin Scorsese - 2010

Message par antropophagus »

Un film d’ambiance avec une scène d’introduction très impressionnante mais pour le reste je reste largement sur ma faim. J’avais été le voir au ciné et bien que je sois d’habitude bon public, ou bien est-ce intentionnel, j’ai vu venir le twist 45 min avant la fin et je me suis demandé pourquoi le film durait aussi longtemps. L’histoire s’embourbe inutilement jusqu’à une révélation qui n’en était pas une pour moi, d’où une impression très mitigée. DiCaprio est incontestablement un bon acteur mais il commence à tourner en rond entre son rôle dans INCEPTION et celui-là. Reste une grosse production, une "grosse" réal et des acteurs solides mais force est de constater ça ne fait pas forcément un bon film. :D
Man-eater
Superwonderscope
DeVilDead Team
Messages : 21463
Enregistré le : ven. avr. 30, 2004 9:09 am
Localisation : Pyun City

Re: Shutter Island - Martin Scorsese - 2010

Message par Superwonderscope »

Mitigé également pour ma part. Le problème , c'est que le retournement final m'a paru évident dès le premier quart d'heure (beaucoup de pratiques littéraire et cinématographique du whodunit au giallo en passant par le krimi, ça aide!) Mais disons que j'avais en tête Le meurtre de Roger Akroyd et cette idée ne m'a plus quitté. J'avais un peu peur de cela, et ça n'a fait que se confirmer au fur et à mesure. Il est vrai que les influences (Wise, Tourneur..) se font sentir dès l'arrivée dans l'ile. Mais il y en a une qui m'a paru encore plus évidente dès l'arrivée dans le ward C : Event Horizon. Et là, c'était plié. (en y repensant, Paul WS Anderson influençant pépé Scorcese, ell est bion bonne mais elle me plait bien, celle là :mrgreen: )

Techniquement, c'est clairement de la haute volée. Montage, composition des plans, adéquation avec la musique intrigante... le film vire parfois à l'épouvante -il y a quelques moments de tension superbes, dont la scène où DiCaprio allume ses allumettes dans le noir - mais au final, tout cela était un peu vain. car éventée l'explication finale (et le très lourdingue flash back final "pour qu'on comprenne bien"), je me sui bien demandé à quoi tout cela a pu servir.

Les scories que je viens maintenant de lire via l'ensemble des interventions sur ce sujet, je ne reviens pas dessus : je suis globalement raccords. Emily Mortimer couverte de sang, assez risible au final - alors que c'est l'inverse que le metteur en scène souhaite faire ressentir. Je comprend les scènes de Dachau dans la narration, tout du moins le passé du marshall, mais pourquoi diable appuyer sans cesse sur les éléments du passé? idem pour sa femme qui revient sans cesse, sa gamine... d'ailleurs, dès le premier rêve de sa femme, j'ai eu la certitude du côté flan de l'expédition (elle est supposée être morte asphyxiée par un feu, mais elle ruisselle et le sang surgit de ses cheveux, ruisselant lui aussi). Quelque part, ces effets éparpillés,, ce côté appuyé de la mise en scène m'a petit à petit gaché le film. Idem pour la scène du phare (je n'ose pas mentionner Sang Chaud pour meurtre de sang froid :mrgreen: ), tellement évidente dans la finalité que le suspense n'existe plus. En effet, La Maison du Diable et Julie Harris viennent en tête, Hitchcock, The Spiral Staircase (version 45, hein). C'est assez dommage, quelque part.

Et c'est long... 2h18. Une première partie pourtant assez captivante, mais la seconde moitié est une vraie déception. Certes le plan final (va-t-il à une mort cérébrale acceptée ou n'en a-t-il pas conscience?) apporte une dose bienvenue d'ambiguïté, mais c'est un peu juste. Bref, un spectacle hollywoodien soigné, un rôle taillé sur mesure pour Di Caprio (que j'aime n'aime pas beaucoup, ceci dit), des seconds rôles bien vus Patricia Clarkson que j'adore, mais également Mark Ruffalo réduit à une portion congrue - peut être pour ne pas faire d'ombre au héros? Et Ben Kinglsey en mode automatique-habituel. pro mais pas très original. Comme le film.

Vu sur le BD français d'une qualité evidente mais parfois inégale (certaines scènes comme dans le Ward C ne m'ont pas paru très claires ni bien définies). Le son DTS HD MA anglais est de toute beauté, très enveloppant et avec des dialogues bien détachés, une musique remarquablement mise en avant.
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
bluesoul
Messages : 5044
Enregistré le : sam. sept. 27, 2008 4:09 pm
Localisation : Tokyo dans les annees 70s, baby! Yeah!

Re: Shutter Island - Martin Scorsese - 2010

Message par bluesoul »

Decouvert via Mazon.

Mitige pour ma part. :|

Ca fait quelque temps que je ne suis plus Scorsese et ne reconnait plus vraiment ses projets ou réalisations.

Pour un film a tendances gothiques (ca, bibi aime), le film, tout aussi bien réalise que possible et avec un solide casting ne propose au final rien de neuf dans le monde des films (a suspense, voire carrément “bis”) qui se passent dans des univers psychiatriques.

Pour simplifier:
Spoiler : :
Ou les malades ont pris le contrôles (syndrome Le Système du docteur Goudron et du professeur Plume selon Poe) ou alors le protagoniste est un patient lui-meme, voire on tourne autour des deux options pour finir par un twist final plus ou moins bien amene... :roll:

Bibi pour sa part a tout-de-suite pense a la deuxième option (moins de 10 minutes de films :shock: tout en cherchant—et trouvant les details qui confirmaient!) —desole Leo! En plus, on enfonce le twist final a coups de marteaux pneumatique—desole Martin!
Cote realisation, mitigé aussi (desole Martin!).

Une musique casse-brune pour le debut, des scenes ratees (les gardiens nazis alignes et fusilles tout en suivant le mouvement de camera—oulala, pas d’oscar cette fois, Mr Scorsese…

Le casting est solide (Kinsley, Von Sydow) et meme DiCarpio, qui souffre quand meme d’un sérieux handicap—son éternel look “juvenile” alors qu’il est cense être un flic aguerri et “hardboiled”. Mouais… :?

En fait, le double twist
Spoiler : :
DiCaprio est un patient et DiCarpio est le mari de la “disparue”
se devine assez (trop) tot dans le déroulement et on suit gentiment le tout jusqu’a la conclusion. Dommage.

Reste un film visuellement solide, mais dont on ne sait pas trop si le problème est du au réalisateur ou au roman a l’origine du film.

En fait, ce qui marche le mieux est le cote “inversions” des codes des films/recits gothiques (un protagoniste masculin) en “victime” et a la recherche de la vérité, s’enfonçant de plus en plus dans un labyrinthe sans issue.

Le meilleur film sur la folie de Scorsese reste a ce jour Taxi Driver.

D’apres Wiki, Scorsese voulait rendre hommage a Val Newton, si tel est le cas, c’est rate et pas qu’un peu. L’esprit humain est plus profond et le folie plus terrifiante. Shutter Island est de par beaucoup trop superficiel.

En parlant de—justement—Lewton, se retrouver spectateur des psychoses des protagonistes dans Cat People (1942), des phantasmes de I walked with a Zombie (1943), de l’hystérie de masse dans The Leopard Man (1943) ou Isle of the Dead (1945), de la folie dans The Seventh Victim (1943), des demons/doutes interieurs de The Ghost Ship (1943), l’on reste avec un impression de désespérante superficialité dans ce Shutter Island, d’autant plus desesperant que Scorsese a collabore au documentaire Val Lewton: The Man in the Shadows (2007).

Regarder une production de Lewton équivaut a une descente en apnée dans les tréfonds de l’âme et des folies humaines, un monde ni noir, ni blanc, juste gris, les films vous hantent longtemps apres...

D’apes Nietzsche "quand tu regardes l'abîme l'abîme regarde aussi en toi", ici le film ne se limite qu’a montrer DiCaprio regarder vers le bas, sans plus pour en venir a un (gentil) moment de flottement vers l’extreme fin.
Spoiler : :
Bibi souscrit a l’idee que DiCaprio “sait ce qu’il fait” par choix
Lewton parvenait a faire blonder le spectateur dans les tréfonds de l’âme, Scorsese ne fait que patauger dans la gadoue. :roll:

Shutter Island: 3.75 (pour le casting, pour le real, ca sera 3.5)
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.
Répondre