Je pense que ça n'est pas tellement le genre, que Scorsese critique, puisque de toute façon il n'a pas vus les films de super-héros et qu'il ne veut pas les voir. Il parle plutôt que de tout ce qu'il y a autour, du grand barnum. Et surtout du fait que ça devient oppressant. Partout tu ne vois que ça. AVENGERS, SPIDER-MAN... L'argument "on n'est pas obligé de regarder" ne tient plus. Tu es OBLIGE de les voir, dans le monde entier, même quand tu ne vois pas le film

En fait, je rapproche ça des théories de Jean Baudrillard sur les parcs d'attraction, justement, qui selon lui sont des usines à fabriquer de l'hyperréel pour nous faire gober que notre quotidien est la réalité.
Pour le côté geek, je pense qu'il y a un avant et après LE SEIGNEUR DES ANNEAUX. Je ne sais plus où j'ai lu ça, mais je crois que c'était un réalisateur qui disait, en gros : "les studios ne comprennent rien à ces trucs de geeks, mais ils ont vu que ça marchait et qu'il y avait un public pour ça, et donc ils se sont mis à confier ce genre de projet à des réalisateurs geeks en leur confiant des millions de dollars."
Pour savoir un peu de quoi je parle, j'ai fait une recherche Wikipédia sur le MCU, et là je tombe sur ça :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des ... que_Marvel
Avec à la fin de l'article un tableau avec une trentaine de films et des petits carrés de couleurs pour savoir comment ils sont connectés ! Je dirais qu'un machin aussi complexe s'adresse directement et uniquement aux geeks, et s'ils peuvent voir les films plusieurs fois et acheter les produits dérivés pour bien comprendre toutes les subtilités, c'est encore mieux. Je ne vais pas re-citer ce que j'ai listé, sur les easter-eggs et compagnie, mais clairement il y a une volonté de cibler, EN PLUS du public familial, un certain public geek qui représente une manne inépuisable. Et là je rejoins Scorsese, ça n'est plus du cinéma. Ça n'est pas comparable aux westerns et aux films d'horreur qui sortaient à la chaîne, là c'est juste un plan marketing international où le film est axe central, mais un détail.
Le mépris que j'ai, il est là, quand le film est pensé comme un détail autour d'une grande campagne marketing, au milieu des menus burgers et des jouets. C'est une logique de consommation, qui s'étend bien au-delà du cinéma et à toute la société. Je prends, je consomme, je jette. Ca fait le buzz, et un mois après c'est oublié. Et le public encourage ça. Il fait du mal au cinéma. La théorie des gros films à succès qui permettent aux petits films de se faire, je n'y crois pas du tout, ces machines de guerre écrasent tout sur leur passage. Et donc ce qui est dérangeant, c'est que les personnes qui répondent à Scorsese font semblant de ne pas comprendre le système qu'il critique, et dont ils profitent.