Un philanthrope finance un voyage en voilier pour une quarantaine d’adolescents du monde entier. Apres trois semaines le navire se perd dans une tempete et la plus part des enfants ainsi que les adultes les accompagnant parviennent a quitter le navire et se sauver. Cependant, dans la panique, cinq adolescents sont “oublies” et se perdent avec le navire. Ils echouent sur une etrange ile, non Seulement habitee par une population vivant hors du temps, mais aussi dominee par un etrange personnage appelle le “Quay”…
TlI est une serie televisee australienne destinee a la jeunesse et produite, non pas par des chaines de television locales comme cela est generalement le cas, mais co-produite par The O-Ten Network ( Australie ) et un studio americain; la Paramount.
Malgre son succes ( notamment a l’exportation—elle fera notamment un detour par plusieurs pays europeens dans les annees 70s ), la serie ne connaitra qu’une seule saison, laissant ainsi le destin de nos jeunes naufrages en plan, tout comme le mystere entourant leur Nemesis; le sinistre Quay.
Pour l’anecdote, trois episodes furent remontes en un film sorti en Australie.
Si la base ressemble a un “Famous Five” ( Club des Cinq ) version aventures hors du temps ( matinee de Lost TV (2004) avec—quand meme—une avance de presque trente ans

), les aventures et dangers courus par les cinq survivants sont plus palpables que chez les detectives-amateurs d’Enid Blyton.
Ainsi, serpents, sables mouvants, pieges et adultes mal-intentionnes pullulent dans la serie. Les “iles perdues” sont ainsi loin d’etre un “paradis”.
La serie exploite aussi le filon—voire le precede partiellement—des voyageurs / naufrages dans des mondes hors du temps qui connu une certaine recrudescence a l’epoque notamment au cinema ( The Land that Time forgot (1975), The People that Time forgot (1977), The Island (1980) ), profitant egalement peut-etre pour l’engouement du public de l’epoque pour le fameux “Triangle des Bermudes”, lui aussi, exploite au petit et grand ecran ( Beyond the Bermuda Triangle TV (1975), Satan’s Triangle TV (1975), The Bermuda Triangle (1978) ).
Toute une epoque, donc, teintee de voyages fantastiques et inquietants pour les spectateurs, et passablement cauchemardesque pour les assureurs.

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Si une influence “julvernienne” se fait effectivement sentir dans le concept ( qui se rapproche de 2 ans de vacances et autres “robinsonnades” chers a l’auteur ), l’age des protagonistes principaux eloigne cependant la serie des recits aux enfants un peu trop “polisses” de l’auteur pour proposer des personnages un peu plus “solides” et surtout des situations au final assez…“sombres”.
Ainsi, tant les enfants que leurs amis risquent leurs vies, et ce, tant face aux elements que face a la cruaute du seigneur ( masque ) des lieux et de ses sbires.
Le casting principal se composera quand a lui de:
Tony ( Australie ) : plus le “joueur” et le personnage “physique” du groupe ( Australie, oblige

), son cote honnete et “direct” tend cependant a entrer en collision avec Mark et / ou David.
Mark ( Angleterre ) : un garcon un peu gauche, il semble avoir le plus de mal a s’”acclimater” ( qui le lui reprocherait? ) a l’ile et ses dangers. Le probleme etant que Mark est assez influencable, une tendance qui pourrait a la longue tres bien mettre en danger le groupe. Le personnage denote ainsi une vision “australienne” des “anglais”

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David ( Americain ) : le plus “cerebral” du groupe et resolument decide a partir aussi vite que possible de l’ile. Assez reminiscent du personnage de l’ingenieur allemand de Flight of the Phoenix (1965), car assez froid et cassant, mais neanmoins moins “antipathique”.
Anna ( Allemagne ) : d’un caractere affable et meme si sa famille lui manque, elle parait plus accepter l’idee d’un sejour “prolonge” sur l’ile. L’amitie qu’elle porte a la famille Quinn expliquant sans doute ceci.
Su-Yin ( Chine ) : dotee egalement d’un caractere peu enclin aux confrontations, elle semble la plus conciliante dans le groupe et sera toujours la premiere a “rabbibocher” les membres lors de disputes.
Jeremiah: homme-a-tout-faire employe par le Quay. Si son maitre veut bien lui preter l’oreille dans certain cas, Jeremiah, et malgre son amitie pour les naufrages, devra bien se garder de courroucer son seigneur et maitre. Son amitie pour ses jeunes amis est neanmoins plus que sincere.
La famille Quinn: dirigee de main de fer par la “veuve Quinn” ( dont le mari a ete deporte sur l’ile de Malo par le Quay ) et composee du fils aine; Jason, passablement remonte contre le pouvoir du tyran, sa fille ainee Helen, qui la premiere decouvrira les naufrages et du fils cadet Aaron, qui lui, ne mesure pas toujours le serieux et les dangers de connaitre les naufrages. Les Quinn seront les premiers et plus fideles amis des naufrages et aurant chacun moulte occasion de se sauver les uns les autres.
Le “Quay”; personnage mysterieux dont l’existence remonte au naufrage original des ancetres de la population peuplant l’ile. Se cachant sous un masque, il inspire aupres de sa population plus que du respect…de la peur…
Le Premier Ministre: ame damne du Quay. D’une rare cruaute et loyaute ( dictee par la peur de son maitre ), il est toujours flanque de ses ames damnes de Mr. Quell et Mr. Quad.
Pour une production televisuelle, les tournages en exterieurs font merveille et epargne le cote “toc” ( pour les annees 70s ) d’interieurs en studios des generalement “cachet” des produtions destinees a un public adolescent.
Si la cruaute n’est absolument pas montree a l’ecran, elle est neanmoins fortement sous-entendue dans le recit. Ainsi, Malo est une ile dont on ne revient pas et ou les prisonniers / exiles meurent a petit feu. Le premier ministre n’est ni avare de coups de fouet, ni de camps de travail et ses hommes de mains n’hesitent pas a “canarder” nos jeunes heros ou a vouloir leur donner des cours de natation avec les crocodiles, et leur propension a etouffer toute dissidence par la violence donne un cachet des moins “acceuillant” a cette “ile fantastique”.
Au niveau des acteurs, les jeunes acteurs sont plutot “bons” et encadres qu’ils le sont par une ( plus ) vieille garde d’acteurs, parviennent a generer sympathie—et surtout—empathie avec leur public, donnant un cachet des plus attachants a cette serie qui, restant dans les canons de l’epoque(!), suivant generalement la “formule” déjà etablie depuis plusieurs decennies; celle du rythme: “un episode, une aventure”, meme si plusieurs recits se divisent en plusieurs episodes ( celui consacre a l’ile de Malo notamment ).
Etonnement, les carrieres des jeunes acteurs de cette serie de “Down Under” ( l‘Australie ) semblent avoir souffert de la meme malediction que celle qui frappe les jeunes acteurs des series britanniques, c-a-d que leurs carrieres se revelent au final TRES courtes.
Ainsi, seuls persevereront Tony Hughes (“Tony”)—essentiellement avec Chopper Squad TV (1977), une autre serie qui a fait son bout de chemin international et Amanda Ma (“Su-Yin”) qui, quant a elle, se revelera une habituee ( meme si TRES irreguliere! ) du petit ecran australien ( Skyways TV (1979), Stingers TV (1999), City Homicide TV (2008) )
Les personnages aussi sympathiques et plutot bien interpretes qu’ils soient, ne sont par contre que des “types” de l’epoque, et plus que des “prenoms” prennent dans l’esprit des spectateurs des “formes”, telles le binoclard / l’intellectuel, le marrant / sportif, le maigre / un peu coince, de l’allemande et de la chinoise. Rien de grave, juste un “tic” de l’epoque et de la conception des personnages.
La realisation exploite bien son environnement, parsemant quelques episodes de quelques sympatiques cascades, d’un bon nombre de peripeties, dont le nombre est equilibre (ni trop, ne fatiguant pas le spectateur, ni meme trop peu, ne le fesant languire).
Si la serie ne possede pas une "reelle" fin en soi--fin qui alimentera longtemps l'espoir d'une eventuelle deuxieme saison, le dernier episode cree une situation de renversement assez importante pour que celle-ci suffise en soi. Accessoirement, il faut dire que les "ficelles" scenaristiques de l'epoque n'etait sans doute pas asse solides pour pouvoir encore continuer l'aventure tres loin, et exploiter d'avantage l'univers et sa ( nouvelle ) situation. Une fin a prendre telle quelle, donc.
TlI est donc une serie capitalisant a fond sur son atout “sympathie”, professionnelle dans sa realisation, aux scenarios plutot bien ecris et exploitant leurs possibilites, et qui evite ( de loin ) de prendre son public ( adolescent ) pour…des enfants. Un vrai bain de jouvence et donc…chaleureusement recommande.
The Lost Islands: 4.25 / 5
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.