Vu tardivement, au fond de l'Orient Express, avant que 'L'instinct de mort" ne disparaisse totalement des salles parisiennes (après 10 semaines d'exploitation quand même !). Je rejoins en partie DPG dans le sens que j'y ai aussi vu un film prudent, qui semblait un peu marcher sur des oeufs. On rejoint très nettement une tradition de cinéma de gangster très franchouillarde : histoire de gangster réaliste inspirée d'un vrai fait divers, avec voyous violents mais charismatique et ayant un code d'honneur ; figure de parrain paternaliste à la Gabin ; scène d'action à l'américaine ; un peu de sadisme et de gore ; milieu pittoresque... La formule des films de Deray pour Delon en fait : "Le gang", "Borsalino et cie", etc ! Toutefois, en nos temps troublés, Richet tente de prendre plus de distance avec son sujet, avec en particulier UNE scène de violence inexcusable de la part de Mesrine, destinée à couper court à toute identification : celle où Mesrine tabasse la mère de ses enfants. Et, dans une certaine mesure, la toute dernière scène de ce premier film aussi...
La reconstitution est toujours appliquée, mais le filmage est souvent assez froid et distant, à quelques exceptions près (l'attaque de la prison), surtout si on se souvient des précédents films de Richet. Le film semble se couler dans un certain moule de cinéma commercial français - de qualité, quitte à manquer de personnalité, de parti-pris indentifiable. Cassel est sans doute la réussite du film, il est vraiment excellent, personnage bravache mais vaniteux, sympathique par son courage mais dangereux par son instabilité... Idéal pour le rôle. Je pense sérieusement que Maginel aurait été une très mauvaise idée...
Mesrine 1 : L'instinct de mort - 2008 - JF Richet
Modérateurs : Karen, savoy1, DeVilDead Team
-
- DeVilDead Team
- Messages : 12859
- Enregistré le : lun. mai 03, 2004 8:18 am
- Localisation : Sur la plage à latter des Ninjas rouges
Re: Mesrine 1 : L'instinct de mort - 2008 - JF Richet
Allez hop, j'avais pas donné mon avis alors je m'y colle avec un peu de retard...
Déjà, j'ai été étonné par la durée assez courte du film. Moi, je pensais que quand on faisait un film en deux partie, c'était parce qu'on peut pas le faire en une seule. Hors là, le découpage me semble assez génant parce qu'il dessert assez ce premier opus...
En effet, ce premier métrage nous conte les débuts de Mesrine criminel. C'est la partie que Mesrine raconte dans son bouquin et c'est celle qui n'apparaissait ni le minable "la chasse à l'homme", ni dans le très sympathique "Mesrine" de Génovès. Les personnages sont assez bien introduit, on comprend parfaitement le cheminement de Mesrine dans le "milieu" via ses relations et amis. Cassel tient parfaitement son rôle, Depardieu n'est pas mauvais et on regarde le spectacle sans véritable ennui. On se dit que le bonhomme est gonflé mais parfois quand même un peu con (son attaque de la prison manifestement préparée à l'arrachée !). On alterne agréablement entre sympathie et antipathie pour le personnage lorsque tout à coup, la lumière se rallume et hop, ça y est, c'est fini !
Le constat, c'est que ce premier opus ne peut exister sans le deuxième. On n'a pas encore eu droit aux grands "coups" de Mesrine, l'action n'est pas palpitante, le tout est filmé assez mollement et on saute régulièrement d'un pays à l'autre sans réellement comprendre pourquoi ou comment. La chose est assez décevante de la part d'un Richet qui structurait parfaitement son action dans Assault on Precinct 13. De la même manière, le réalisateur était "acteur" lorsqu'il filmait "Ma 6T va Crak-er" alors qu'ici, la caméra ne semble que spectatrice d'une action très distante. Le réalisateur est détaché et ce Mesrine prend par instant des allures de reconstitution linéaire et à la limite du documentaire télé... Le métrage se clot par ailleurs sans panache, sur le sentiment d'avoir finalement pas vu grand chose d'intéressant. On se demande si cette première partie était bien utile et l'on espère donc fort logiquement mieux pour le second opus. L'apparition dans le générique final de plusieurs "visages" de Mesrine laisse présager de beaucoup et pourtant... pas de bol, le second opus s'avèrera encore moins satisfaisant !
Déjà, j'ai été étonné par la durée assez courte du film. Moi, je pensais que quand on faisait un film en deux partie, c'était parce qu'on peut pas le faire en une seule. Hors là, le découpage me semble assez génant parce qu'il dessert assez ce premier opus...
En effet, ce premier métrage nous conte les débuts de Mesrine criminel. C'est la partie que Mesrine raconte dans son bouquin et c'est celle qui n'apparaissait ni le minable "la chasse à l'homme", ni dans le très sympathique "Mesrine" de Génovès. Les personnages sont assez bien introduit, on comprend parfaitement le cheminement de Mesrine dans le "milieu" via ses relations et amis. Cassel tient parfaitement son rôle, Depardieu n'est pas mauvais et on regarde le spectacle sans véritable ennui. On se dit que le bonhomme est gonflé mais parfois quand même un peu con (son attaque de la prison manifestement préparée à l'arrachée !). On alterne agréablement entre sympathie et antipathie pour le personnage lorsque tout à coup, la lumière se rallume et hop, ça y est, c'est fini !
Le constat, c'est que ce premier opus ne peut exister sans le deuxième. On n'a pas encore eu droit aux grands "coups" de Mesrine, l'action n'est pas palpitante, le tout est filmé assez mollement et on saute régulièrement d'un pays à l'autre sans réellement comprendre pourquoi ou comment. La chose est assez décevante de la part d'un Richet qui structurait parfaitement son action dans Assault on Precinct 13. De la même manière, le réalisateur était "acteur" lorsqu'il filmait "Ma 6T va Crak-er" alors qu'ici, la caméra ne semble que spectatrice d'une action très distante. Le réalisateur est détaché et ce Mesrine prend par instant des allures de reconstitution linéaire et à la limite du documentaire télé... Le métrage se clot par ailleurs sans panache, sur le sentiment d'avoir finalement pas vu grand chose d'intéressant. On se demande si cette première partie était bien utile et l'on espère donc fort logiquement mieux pour le second opus. L'apparition dans le générique final de plusieurs "visages" de Mesrine laisse présager de beaucoup et pourtant... pas de bol, le second opus s'avèrera encore moins satisfaisant !
-
- Messages : 5452
- Enregistré le : ven. avr. 30, 2004 1:03 pm
- Localisation : Higher, toujours ailleurs
Re: Mesrine 1 : L'instinct de mort - 2008 - JF Richet
Ben vu que les deux parties font un total de plus de 4h, on peut penser que c'est le cas, non ?MadXav a écrit : Moi, je pensais que quand on faisait un film en deux partie, c'était parce qu'on peut pas le faire en une seule.
"J'ai essayé de me suicider en sautant du haut de mon égo. J'ai pas encore atteri... "
-
- DeVilDead Team
- Messages : 12859
- Enregistré le : lun. mai 03, 2004 8:18 am
- Localisation : Sur la plage à latter des Ninjas rouges
Re: Mesrine 1 : L'instinct de mort - 2008 - JF Richet
Hey ! Mais c'est que t'as raison ! J'ai eu l'impression de voir deux films de 90mins max !DPG a écrit :Ben vu que les deux parties font un total de plus de 4h, on peut penser que c'est le cas, non ?


Re: Mesrine 1 : L'instinct de mort - 2008 - JF Richet
J’ai eu l’impression qu’avec ce Mesrine part 1 : L’instinct de mort, les auteurs désiraient non seulement nous dévoiler un destin violent hors du commun mais aussi, à travers celui-ci, un petit bout de l’Histoire récente de notre pays. Du moins je l’ai ressenti comme ça. Et si c’est le cas, le résultat peine à s’aligner totalement sur cette ambition. L’Algérie, les liens entre gangstérisme et OAS, De Gaulle : tout cela est bien évoqué en toile de fond, mais de façon beaucoup trop succincte pour venir enrichir véritablement l’ensemble d’une dimension historique, dans un récit que l’on sent principalement soucieux de clarté – noble dessein, cela dit – et d’efficacité. Bref, le film va constamment à l’essentiel. Et tant pis s’il se voit ainsi obligé d’en passer par des scènes bien trop explicatives pour sonner vraies. Rien en redire en revanche sur la réalisation de Jean-François Richet : c’est solide, à l’américaine, juste un peu passe-partout si je voulais faire la fine bouche. Quant à Vincent Cassel, sorti de ses quelques transformations physiques assez bluffantes, j’avoue n’y avoir vu qu’une honnête incarnation, rappelant plusieurs autres prestations du même type dans la carrière de l’acteur. Depardieu lui vole sans mal les quelques scènes dans lesquelles il apparait. Jacques Audiard avait tiré à mon sens bien meilleur parti de Cassel et sa gueule de voyou dans Sur mes lèvres. Pas mal, néanmoins.
-
- Messages : 7723
- Enregistré le : ven. avr. 30, 2004 10:19 am
Re: Mesrine 1 : L'instinct de mort - 2008 - JF Richet
Pour ceux qui se demandent encore si les BA américaines sont meilleures que les françaises :
http://trailers.apple.com/trailers/inde ... rinstinct/
http://trailers.apple.com/trailers/inde ... rinstinct/