
Les innocents - 1961 - Jack Clayton
Modérateurs : Karen, savoy1, DeVilDead Team
A signaler la sortie d'une nouvelle édition anglaise,chez BFI

* Filmed introduction and commentary with Professor Christopher Frayling
* Original trailer for The Innocents
* The Bespoke Overcoat (Jack Clayton, 1955, 33 mins) - Jack Clayton's first film as director - an Oscar and BAFTA award-winning short starring Alfie Bass and David Kossoff
* Stills gallery including original costume designs, publicity posters, press books and production pictures
* Booklet including film notes by Jeremy Dyson (The League of Gentlemen)
sta sur le commentaire audio
une comparaison entre le zone 1 et le zone 2 anglais:
http://www.dvdbeaver.com/film/DVDReview ... review.htm

* Filmed introduction and commentary with Professor Christopher Frayling
* Original trailer for The Innocents
* The Bespoke Overcoat (Jack Clayton, 1955, 33 mins) - Jack Clayton's first film as director - an Oscar and BAFTA award-winning short starring Alfie Bass and David Kossoff
* Stills gallery including original costume designs, publicity posters, press books and production pictures
* Booklet including film notes by Jeremy Dyson (The League of Gentlemen)
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http://www.dvdbeaver.com/film/DVDReview ... review.htm
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- Localisation : Dallas
Vu hier, et en effet, un film très classieux comme je l'attendais. Il manque toutefois une certaine fièvre à mon goût et l'atteint même quelquefois - hélas rarement ! - avec l'apparition glaçante au loin, de l'autre côté du lac, et cette forme dans le vent qui passe dans le couloir ou encore l'apparition derrière la vitre.
Il faut dire que les apparitions sont amenées de façon remarquable, en témoignent ses jeux sur les lumières lors de la séquence de Quint en haut de la tour, le tout en sobriété à la manière de la réalisation. Côté interprétation, il faut saluer surtout l'actrice principale -, aucun réel faux pas, même si le ton mélo. pourrait en agacer plus d'un ; là dessus, le respect de la novella de James est impeccable, le travail de Capote est tout simplement abouti, y compris dans la réalisation qui retransmet bien le style maniéré au possible de James, respect malgré quelques rajouts - la tortue ou un peu la fin qui n'a pas lieu dehors dans la novella, les refoulés pédophiles étant plus explicites ici aussi. Un joli film maîtrisé et qui joue volontiers avec des symboles bienvenus propres à créer un soupçon malsain (l'hirondelle, la tortue, les enfants évidemment), à l'atmosphère sourde rendue avec un rare sens du doigté.
Allez, je propose une version que j'avais proposée à un devoir en prépa qui m'avait valu une sale note (c'est le sacrifice à prendre !) pour ne pas respecter le récit :
Pour moi, je pense que Miss Giddens est un fantôme allégorique, poussé par les ruminations de l'amour transgressif (la pédophilie) qui lui fait voir des apparitions fantasmées où éclatent une libido quasi nécrophile et sa tentation de la perversion. Elle veut que Flora voit l'apparition à l'autre bout du lac pas pour se persuader qu'elle tient la raison, mais pour partager cette apparition avec elle. De là s'ensuit une jalousie (libido : caprice : jalousie) qui est enjolivée par le passé (topos gothique par excellence : le passé revient toujours, vengeur souvent). Ce passé est incarné par ces apparitions qui ne sont que des aspirations, des modèles que la gouvernante veut au contraire épouser. C'est pourquoi je ne dirais pas qu'elle cherche à pousser les enfants hors de ces fantasmes, elle cherche au contraire à attirer ces aspirations-apparitions aux enfants dans un souci de relation communicative ; c'est une manière déréglée de rendre adulte ces "innocents" et d'établir une ouverture vraiment malsaine. Les symboles (la musique, la tortue, la colombe, le portrait) sont autant d'éléments déclencheurs propices à ramener le passé fantasmé en réel posture agissante. Ce film n'est pas fantastique, il est ultra-psychologique.
Il faut dire que les apparitions sont amenées de façon remarquable, en témoignent ses jeux sur les lumières lors de la séquence de Quint en haut de la tour, le tout en sobriété à la manière de la réalisation. Côté interprétation, il faut saluer surtout l'actrice principale -, aucun réel faux pas, même si le ton mélo. pourrait en agacer plus d'un ; là dessus, le respect de la novella de James est impeccable, le travail de Capote est tout simplement abouti, y compris dans la réalisation qui retransmet bien le style maniéré au possible de James, respect malgré quelques rajouts - la tortue ou un peu la fin qui n'a pas lieu dehors dans la novella, les refoulés pédophiles étant plus explicites ici aussi. Un joli film maîtrisé et qui joue volontiers avec des symboles bienvenus propres à créer un soupçon malsain (l'hirondelle, la tortue, les enfants évidemment), à l'atmosphère sourde rendue avec un rare sens du doigté.
Allez, je propose une version que j'avais proposée à un devoir en prépa qui m'avait valu une sale note (c'est le sacrifice à prendre !) pour ne pas respecter le récit :
Pour moi, je pense que Miss Giddens est un fantôme allégorique, poussé par les ruminations de l'amour transgressif (la pédophilie) qui lui fait voir des apparitions fantasmées où éclatent une libido quasi nécrophile et sa tentation de la perversion. Elle veut que Flora voit l'apparition à l'autre bout du lac pas pour se persuader qu'elle tient la raison, mais pour partager cette apparition avec elle. De là s'ensuit une jalousie (libido : caprice : jalousie) qui est enjolivée par le passé (topos gothique par excellence : le passé revient toujours, vengeur souvent). Ce passé est incarné par ces apparitions qui ne sont que des aspirations, des modèles que la gouvernante veut au contraire épouser. C'est pourquoi je ne dirais pas qu'elle cherche à pousser les enfants hors de ces fantasmes, elle cherche au contraire à attirer ces aspirations-apparitions aux enfants dans un souci de relation communicative ; c'est une manière déréglée de rendre adulte ces "innocents" et d'établir une ouverture vraiment malsaine. Les symboles (la musique, la tortue, la colombe, le portrait) sont autant d'éléments déclencheurs propices à ramener le passé fantasmé en réel posture agissante. Ce film n'est pas fantastique, il est ultra-psychologique.
Modifié en dernier par Otis le mer. janv. 17, 2007 4:13 pm, modifié 6 fois.
Le film demeure un chef d'oeuvre du genre, comme la nouvelle de James d'ailleurs... A ce titre, Les Innocents tirent également son statut d'oeuvre culte en ce que le métrage s'inspire d'un texte fondamental dans l'Epouvante; l'une des grandes "nouvelles" à s'être complètement fondée sur la technique du "fantastique de suggestion" (cf Todorov). Néanmoins, j'avoue pour ma part préférer un autre film de Clayton, titré je crois en français "Chaque soir à neuf h". L'absence de "fièvre" qui pour Otis caractérise Les Innocents commande ici une mise en scène extraordinaire (scène des regroupements d'enfants auprès du feu) où la profonde ambiguité des jeunes enfants représentés suscite un véritable malaise. A voir absolument.
Oui, mercredi, James doit surtout la complexité de son intrigue à son style qui lui permet d'agencer un décor, une prose poétique au service des ruminations de son personnage principal. Complexe, au-delà d'une interprétation psychanalytique, dans la littérarité proposée par le texte. Un chapitre vraiment "intrus" est celui du début où un groupe de Lords vont parler d'une histoire retrouvée dans une lettre, etc... Cette première approche permet à James de rendre à l'histoire un socle conté, dans sa plus stricte tradition (le conte auprès du feu), de sorte à rendre purement littéraire le récit narré par la gouvernante. La définition du tour d'écrou se trouve contenue ici : dans ce mélange entre intériorité agissante d'un côté (la gouvernante) et personnages racontés par James de l'autre (le début de la novella), le lecteur sort du texte grâce à ce règne de la suggestion qui joue volontiers avec cette dualité où se confondent style littéraire/style oral. Chose qu'a évidemment très bien comprise Capote.
Exactement. Le récit de James exploite toutes les ressources du langage (polyphonie sémantique, structure du récit, alternance des points de vues objectifs et subjectifs...) pour générer un fantastique "classique", celui nous confrontant (nous, les lecteurs) au caractère plurivoque (donc angoissant) du réel. L'intérêt du film de Clayton ne se trouve pas tant au sein des thèmes abordés (rebattus en littérature) que dans l'interprétation cinématographique du procédé littéraire. De fait, l'étude de l'oeuvre devrait permettre de mesurer les enjeux au coeur de la technique d'adaptation (pas simplement fantastique, mais générale).
Je viens de le voir, il est encore très efficace mais y a des trucs que j'ai pas capté à la fin.
spoilers : pourquoi les fantomes partent quand les gosses donnent leur nom ? Pourquoi Madame machin embrasse-t-elle le gosse sur la bouche après sa mort ? Et pourquoi il meurt tiens, ce n'est pourtant pas le cas de la petite fille ?

spoilers : pourquoi les fantomes partent quand les gosses donnent leur nom ? Pourquoi Madame machin embrasse-t-elle le gosse sur la bouche après sa mort ? Et pourquoi il meurt tiens, ce n'est pourtant pas le cas de la petite fille ?
Re: Les innocents !!!

Bluray anglais annoncé chez BFI pour le 23 août 2010 !
Re: Les innocents !!!
Ah, on m'annonce qu'un remake est en préparation! !!!
Et, c'est le gros Roland qui va s'en charger
Ca , c'est une ..tain de bonne nouvelle !!!!!!!


Ca , c'est une ..tain de bonne nouvelle !!!!!!!

Re: Les innocents !!!
Roland GIRAUD ?
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Re: Les innocents !!!
Sa arrive aussi chez nous en HD début mai, YEEEESSS !!!

Certes un peu chère mais pour un chefs d'oeuvre pareil je mettrais la main a la poche.


Certes un peu chère mais pour un chefs d'oeuvre pareil je mettrais la main a la poche.
Toi t'est un flic..? Non j'uis un con.
Snake Plisken Escape from NY

Snake Plisken Escape from NY
Re:
Revu à l'instant sur le dvd de cette édition BFI anglaise, avec une copie peut-être un peu plus propre que le dvd US de la Fox, mais pas non plus parfait, avec quand même quelques petites saletés et rayures (au début en tous cas).ctiss a écrit :A signaler la sortie d'une nouvelle édition anglaise,chez BFI
* Filmed introduction and commentary with Professor Christopher Frayling
* Original trailer for The Innocents
* The Bespoke Overcoat (Jack Clayton, 1955, 33 mins) - Jack Clayton's first film as director - an Oscar and BAFTA award-winning short starring Alfie Bass and David Kossoff
* Stills gallery including original costume designs, publicity posters, press books and production pictures
* Booklet including film notes by Jeremy Dyson (The League of Gentlemen)
sta sur le commentaire audio
une comparaison entre le zone 1 et le zone 2 anglais:
http://www.dvdbeaver.com/film/DVDReview ... review.htm
Un film non seulement toujours aussi formellement parfait, visuellement indémodable, mais aussi un classique qui vieillit avec nous, que nous revoyons avec un autre oeil comme nous évoluons aussi de notre côté. Cela vient sans doute de la richesse et de l'ambiguité des "innocents".
Spoiler : :
