Vu au Bloody Weekend le 20 mai 2023 en présence de l'actrice Christina Lindberg plutôt bien conservée à plus de 70 ans ! (elle est née en 50)

Tout d'abord, j'ai bien aimé le film et son côté aride de cinéma suédois des année 70 au rythme très lent (surtout au début). Tout n'est pas bon, loin de là mais j'ai trouvé que le film fonctionne globalement.
La première partie est dédiée au calvaire du personnage principal qui est mutique. Elle est violée enfant, on la kidnappe, on la force à se droguer puis à se prostituer. C'est durant les scènes avec ses clients qu'il y a les plans hard. Des plans assez inutiles pour moi, puisqu'on avait déjà un bon aperçu de son état psychologique et des violences qu'elle subit.
Libre de ses mouvements, mais forcée à revenir pour avoir ses doses d'héroïnes (drogue présentée comme "ultime" sans laquelle elle mourrait au bout de 72 heures), notre personnage principal va investir son argent dans sa "formation".
A partir de ce moment, le film devient totalement bis. On la voit s'initier au karaté, à la conduite de voiture de rally (totalement scandinave comme pratique) et au maniement des armes. L'issue finale devient assez limpide donc.
La dernière partie est consacrée à sa vengeance avec un plan qui restera simple : tuer tout le monde. Comme il a été mentionné de nombreuses fois sur ce sujet, le film est totalement incompréhensible à partir de ce moment puisqu'il enchaîne des scènes de violence dont certains enjeux paraissent vain. La fameuse scènes de la course de voiture est hyper Z, mais je l'ai trouvé bizarrement réjouissante.
Les scènes d'action sont illustrées par des ralentis (très ralentis) et une musique stridente. Cela fonctionne bien... au début. Mais à la longue cela devient un peu lassant quand même.
J'ai bien aimé le final, très western, même si on aurait pu nous en montrer un peu plus.
Passons maintenant à l'intervention de Christina Lindberg (dans un très bon anglais) avec une interprète pour le français :
Elle a expliqué que son personnage était muet parce que le réalisateur avait des doutes sur son jeu d'actrices. (moi aussi

)
Donc, il en a fait une jeune femme traumatisée par les souffrances qu'elle a vécu. Son physique avantageux en fait néanmoins un très bon choix.
Elle a travaillé pendant 2 mois avant le tournage pour apprendre le karaté et apprendre à tirer avec une arme.
Elle n'avait pas le permis de conduire, donc là aussi elle a du apprendre (plutôt convaincant).
Sur les inserts hard : c'était la volonté du réalisateur de montrer cela pour mieux éprouver le spectateur. Un couple de performeurs de Stockholm a été recruté pour cette occasion. Ils avaient déjà fait des performances livre sur scène durant lesquelles ils faisaient l'amour (truc apparemment pas aussi underground que cela dans la Suède du début des années 70).
A noter que tout le monde a pu sentir la gêne de la jeune interprète lorsqu'elle a compris qu'il y avait du "porn" dans le film et qu'il a fallu traduire tout cela
Christina a tenu à préciser qu'elle n'avait jamais tourné de scènes hard.
Le plan de l'oeil crevé est un vrai oeil crevé par un docteur (sur un cadavre donc).
Petit détail, l'actrice est restée durant toute la séance. Une projection avec un volume sonore délirant en raison d'un concert de rock, dont la scène avait été installée juste à côté de la salle de ciné

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Le film est dispo en France chez Le Chat qui Fume.