[remake] Maniac - Franck Khalfoun (2012)

[Manolito]

Une des audaces de "Maniac" original - qui lui a valu une détestation très forte de la critique US notamment - était de solliciter par sa mise en scène l'identification du spectateur au tueur, à un dément ruminant des monologues misogynes et destructeurs. En cela, le remake a compris l'original et a l'idée de la vision subjective. Une bonne idée, puisqu'elle permet de vraiment renouveler le film. Il y a du gore, du malsain, un érotisme très présent, très ambigu mais aussi une dose d'empathie, on insiste moins sur le gore et encore plus sur ce qui se passe dans la tête de Zito. Sa démence paraît plus cohérente, plus pathétique, moins malsaine que dans l'original, ce qui atténue un brin la folie du sujet. On est plus près du "Collectionneur" ou de Norman Bates que de Joe Spinell quelque part. Par ailleurs, le choix de la vue subjective fait qu'on peut être distrait par la virtuosité technique, par quelques trucages numériques, discrets, mais qu'on calcule. Un remake très, très respectueux dans sa démarche (on est jamais dans la copie ou dans la trahison), mais aussi un film un peu long, qui s'essouffle un peu en cours de route (peut-être parce que l'actrice qui joue la photographe est assez fade ?). Honorable et intéressant quand même.

[Superwonderscope]

Côté public, le film chute de 50% de ses entrées en seconde semaine (il est actuellement à un peu plus de 105 000 entrées), ce qui donne un résultat conforme au genre pour le bouche à oreille. Cette semaine, la moyenne de spectateurs par copie est de 239. Une misère, quand même...
le film a du souffrir de la présence de POSSEDEE sur le même créneau, qui lui approche les 350 000 entrées avec une semaine d'exploitation de plus et un nombre de salle quasi similaire.

[MadXav]

C'est pas parce que le film se croute qu'il est forcément déplaisant, comme l'indique la chronique du jour :

http://www.devildead.com/review-2441-maniac.html

[Manolito]

Le film est interdit aux moins de 16 ans au lieu de moins de 12 ans aussi si on compare avec "Possédée". Cela dit, "Maniac" a tout de même eu un distribution très correcte sur Paris...

[Superwonderscope]

L'interdiction est certes différente, mais la cible visée reste la même quant à la contre-programmation des films familiaux des vacances de Noël. Je ne pense pas que cette interdiction ait privé Maniac de beaucoup de spectateurs, vues les enquêtes de sorties de salles... Possédée a "cannibalisé" le public dévoué aux films d'horreur à cette période(pas les fans hardcore, s'entend, qui ne forment qu'un noyau très minimal des personnes se déplaçant effectivement au cinéma).
- 80% en 3e semaine pour le film, qui va terminer sa course avec environ 120 000 entrées (pour comparer, peu ou prou la même chose que Haute Tension).
Pas de chance pour Nora Arnezeder : après les deux Mondes (ouch), Faubourg 36 (aïe), un autre bide avec le père Arcady, et nouveau bide avec ce film produit par le fils Arcady . (NB : Elle va etre le role-titre dans le remake d'Angélique Marquise des Anges chez Ariel Zeitoun). Espérons que sa carrière survive à tout cela.

[Lord Taki]

En même temps, peut-on vraiment lui imputer le résultat (bon ou mauvais) d'un film comme Maniac ?

[Dragonball]

J'ai pas encore eu le temps de le voir, alors faut le laisser encore une semaine à l'UGC des Halles hein !

Merci d'avance !

[Superwonderscope]

En même temps, peut-on vraiment lui imputer le résultat (bon ou mauvais) d'un film comme Maniac ?

Non, ça n'était pas le sens que je souhaitais donner à mon commentaire. juste pour pointer qu'elle a joué dans une majorité de films qui ont été des échecs (et curieux de voir qu'en enchainant des films chez Arcady père puis fils, la trajectoire est la même). ET que la suite de sa carrière n'en souffre pas (trop). Car pour autant joli(e) qu'on soit, acteur/actrice qui enchaine les échecs se doit d'avoir un sacré RP/carnet d'adresse pour continuer dans le métier. Voire les carrières de nombreuses jolies actrices, pas mauvaises à la base, qui ont sombré suite à de mauvais choix (Kaprisky, Detmers, Valérie Steffen et j'en passe...). Quand un film d'horreur marche, ça peut être un pied à l'étrier. Quand ça ne marche pas...

[Dragonball]

On sentait déjà depuis quelques années, vu les divers réussites du genre, qu'il était devenu stupide d'hurler au scandale dès qu'un nouveau remake d'un classique de l'horreur était annoncé.

Celà à cependant évidement été le cas en ce qui concerne le remake de "Maniac", les hurlements des pseudos gardiens du temple se muant en ricanement à l'annonce d'Elijah Wood dans le rôle principal, ce qui constituait pourtant, et constitue toujours aujourd'hui, un idée géniale, rattrapant même certaines bizarreries qui entachait à l'époque un peu le réalisme du film de William Lustig (Joe Spinell séduisant Caroline Munroe, heu ....)

Bref, Ce n'était certes pas gagné d'avance mais force est de constater que le remake de "Maniac" est une grande réussite, tendu, parfois bien gore et dont l'option à la base assez risqué de montrer en majorité en vue subjective rend encore plus immersif ! (Sans oublier la superbe B.O !)

Aussi, alors que la question du moment semble être de savoir si le remake d'Evil Dead est génial ou juste très bien (Espérons qu'après celui ci on sera définitivement débarrassé des "Oh non, pas encore une remake !") suivant chaque nouvelle annonce, la réussite de Maniac, avant même que celle d'Evil dead soit confirmé, vient un peu plus ancré le phénomène des remakes, non pas, comme il a pu sembler l'être à un moment, comme un vulgaire moyen de faire du fric facilement, mais comme un sous genre à part entière du cinéma fantastique, un sous genre certes limité quantitativement de part sa nature même (La liste des classiques à "remaker" n'est pas infinie !), mais un sous genre encore jeune et au final bien plus surprenant et prometteur qu'on aurait pu le croire au départ !

Vivement le remake de Suspiria !

[arioch]

En même temps, il y avait déjà des remakes de films d'horreur dans les années 50, 60, 70, 80 et 90, je ne sais pas si on peut définir la chose comme un sous genre récent, ni même un sous genre tout court. Un genre, c'est quelque chose de codifié d'une manière ou d'une autre. Refaire une histoire plus ou moins fidèlement, ce n'est pas vraiment un genre. Si tu fais le remake d'un Western, tu fais un Western. Si tu fais le remake d'un film d'horreur, tu fais un film d'horreur.

Et je n'ai pas l'impression que le dernier EVIL DEAD fasse l'unanimité puisque j'ai vu pas mal de monde le descendre quand même.

[Dragonball]

En même temps, il y avait déjà des remakes de films d'horreur dans les années 50, 60, 70, 80 et 90, je ne sais pas si on peut définir la chose comme un sous genre récent, ni même un sous genre tout court.

Certes, mais bon, c'est comme faire remonter les films de zombies à Jacques Tourneur.

C'est vrai d'un point de vue historique, mais au niveau de l'impact réel dans le fantastique, c'est Georges Roméro qu'il faut prendre en compte.

Idem avec les remakes. ça fait juste quelques années qu'ils sont devenus quasiment systématique.

Heu sinon, on a qu'a appeler ça un exercice de style !

[arioch]

Certes, mais bon, c'est comme faire remonter les films de zombies à Jacques Tourneur.

Bien avant, tu en trouves déjà durant les années 30.

[antropophagus]

Je ne sais pas à quel point Khalfoun a été soutenu par Aja mais voilà encore un remake qui tient largement la route, en parvenant à rendre hommage à l'original tout en le transposant à notre époque. Sans céder aux modes ou aux attentes du public, un film vraiment captivant dont la meilleure idée est d'adopter un point de vue subjectif particulièrement efficace et bien utilisé. Je m'attendais à plus de gore mais les auteurs ont été assez sages à ce niveau là, privilégiant des séquences brutales et réalistes qui m'ont rappelé non pas le film de Lustig mais un certain... HENRY: PORTRAIT OF A SERIAL KILLER. Même remarque concernant l'ambiance urbaine glauque tout à fait réussie.

On a souvent l'habitude de se plaindre et de regretter les années 80s mais je trouve personnellement que le film d'horreur, depuis une dizaine d'années, se porte très bien...

[comte vonkrolock]

Vu que pour le premier meurtre c'est en plan séquence et qu'il l'a scalpe je pense que c'est du numérique et franchement ça se voit. Le reste est du même acabit. Le tendon c'est sympa car bien amené. C'est du live si je me souviens bien car ils ont fait le raccord avec le pneu.
Mais le reste ... vive le numérique. Et c'est pas supra malsain quand on voit les meurtres de l'original. En même temps c'est normal vu l'époque. Le meurtre sur le lit m'a bien plu car c'est un long plan. Mais le reste. Heureusement il reste une atmosphère sympa. Et la musique (qui vient de sortir) déchire !!!

Désoler de te décevoir, mais la plupart des meurtres sont en lives avec latex et cie, d'ailleurs s'est les ex du studio KNB qui s'en occupe. Vu sur le making-of du BR se premier scalpe très efficace techniquement a la base d'une perruque pardessus un maquillage de crane dégarnie sanglant. Les SFX ont donc atteint une certaine perfectionne pour que même toi tu te fasse avoir
Seul la fin semble avoir été traité avec un mix de latex et de numérique

Spoiler : :

lorsque le visage d'Elijah Wood est pellé comme une orange.

Le film en lui même est très correct et s'éloigne assez bien de son modèle. De par son partie pris d'impliqué sont spectateur avec cette vision a la première personne. Très réussi au final Elijah Wood y est méconnaissable un personnage introvertie qui dans ces débordements deviens un pur psychopathe
Le seul reproche s'est se coté justement très froid qui repose essentiellement sur la performance technique penser bien en amont du tournage.

[Winston Z.]

Je viens tout juste de le finir et comme pour le nouveau Evil Dead le résultat est plutôt honorable. A côté de ça l'intérêt général reste assez limité, personnellement je préfère les serial killers un brin plus classe (Hannibal Lecter, Patrick Bateman ou Dexter). Certes la vision subjective est efficace et les brefs flashbacks étoffent un peu le personnage, mais de la à éprouver de l'empathie pour le gus, euh pas trop non plus...

Vu que pour le premier meurtre c'est en plan séquence et qu'il l'a scalpe je pense que c'est du numérique et franchement ça se voit. Le reste est du même acabit. Le tendon c'est sympa car bien amené. C'est du live si je me souviens bien car ils ont fait le raccord avec le pneu.
Mais le reste... vive le numérique. Et c'est pas supra malsain quand on voit les meurtres de l'original. En même temps c'est normal vu l'époque. Le meurtre sur le lit m'a bien plu car c'est un long plan. Mais le reste. Heureusement il reste une atmosphère sympa. Et la musique (qui vient de sortir) déchire !!!

Ouh putain, y a des trucs qui font plus peur à lire que le film lui-même...
Mais pour réagir sur... la musique, j'ai remarqué surtout le thème principal, qui est une jolie repompade de celui de Paul dans Cat People (La Féline).