Alors que le thread du film n'arrete pas de remonter ces derniers temps (actualite oblige), bibi s'interroge.
Ayant vu le film dans les annees 80s en loc' (allemande, je crois) et ayant garde en memoire (un peu floue, certes) l'image d'un film plutot mou, pas tres interessant et au final ne se distinguant guere dans un genre TRES encombre a l'epoque, il a commence a se demander s'il n'avait pas mal juge ou ne se rappelerait que trop mal du metrage.
Coup de bol, le film est dispo en VOstJ aupres de mon dealer de came en loc. Bref, une occasion de remettre ma pendule a l'heure. Attention, ca spoile de-ci, de-la. Z'etes prevenus.
Apres avoir (re-)vu le film, 'ben, force est de constater que sur le fond, mon appreciation de TF n'a guere change, meme si je nuancerais quand meme un chouillat mon appreciation.
1981, annee non pas erotique

, mais sanglante

!
Si les premices du slasher a l'ecran (omettons le theatre du Grand Guignol) peuvent remonter a des proto-slashers dans les annees 60s (Peeping Tom (1960), The Psycho (1960), Homicidal (1961), son "age d'or" peut se resumer a la periode 1978 a 1984 avec Halloween (1978) comme film-matriciel du slasher a l'americaine et A Nightmare on Elm Street (1984) comme l'un de ses representants les plus originaux, avant que le genre, se deplacant de plus en plus vers le marche de la video n'entame un long chemin vers une mise en sommeil aux environs de 1989 (echecs en salles de Halloween 5 (1989) et Friday 13th VIII (1989).
1981 comptera parmi les annees ou ca "charclera" le plus a l'ecran (The Burning (1981), My Bloody Valentine (1981) et bien d'autres).
Bref, a la base, TF se perd un peu dans la masse de la production du genre.
Cote contenu, le film parait--ce qui n'arrange rien--de nos jours assez bancal.
Commencant avec un debut aux relents plutot "meta", jouant sur Psycho (1960) et Halloween (1978), on sent presque une influence TRES en avance sur la vague "revisioniste" des Scream une decennie plus tard. Rajoutons quelques allusions a Frankenstein (une affiche et plus tard dans le metrage, un masque), allusions pourtant pas reellement plus avancees ou utilisee plus que ca. Clins d'oeil d'un realisateur? Peut-etre, en tout cas, ca reste plutot au stage d'ebauche.
Etonnament, la caracterisation des personnages est pluto bien vue. Ados, oui. Dragueurs et pratiquant la fumettes, oui. "Vices" appuyes, non, pas vraiment. Juste des jeunes qui s'amusent comme des millions d'autres a leur age. Abstraction de l'age (reel) des acteurs/actrices, ils donnent plutot bien le change et me font penser aux personnages peuplant My Bloody Valentine (1981), un autre slasher aux protagonistes plutot credibles.
Un tres bon point est la kermesse ou l'on sent que Hooper a pris beaucoup de soin a creer l'atmosphere d'un lieu "autre", separe du monde "connu" par des grilles (censees garder les resquilleurs a l'ecart), mais un monde "separe", donc quelque part pas "accepte" par les "locaux", voire qui peut-etre meme rejete(?) les "locaux" pour preferer rester "entre-eux", entre "gens du voyage", sans attaches, mais aussi aux identites floues, et donc aux buts tout aussi flous. Bref, une separation entre "nous" et "eux", et ca, d'un cote comme de l'autre de la barriere. TRES bien vu.
Entre les harangues repetees ad nauseam par les aboyeurs, Hooper parvient a creer le malaise au detour d'un regard inquietant ou salace(?), d'un look repoussant (la vieille qui fouine dans les dechets) ou etranges (l'homme (blesse(??) qui semble errer comme "prisonnier" dans ce lieu hors du temps et de la logique (i.e. baraques a monstres, difformites, anomalies medicales et culturelles--les danseuses "exotiques") ). L'on promet des frissons, de l'aventure, de l'effroi, un peu comme les films d'horreur en fait.
L'ambiance rappelle a bibi la kermesse annuelle de son patelin qui entre maneges et luna-park avait sa gallerie des glaces ou l'on se perd une fois, mais pas deux

et que si l'on re-essaye l'annee suivante, l'on passe sans probleme car le proprio ne se foulait pas pour refaire le "labyrinthe"

ou la baraques aux catcheurs qui lancaient des defis au public dont certains membres repondait a l'appel (en fait, d'une annee a l'autre, toujours les memes "badauts" dans le public

). Bref, du toc, mais pourtant creeant une certaine atmosphere a chaque fois. (Je tiens a faire remarquer que je parle des annees 70s, je n'ai pas l'age de mes grand-parents, scrogneu

!)
Le meutre qui lance l'intrigue a proprement parlee est "crapuleux", car petit, mesquin, emotionnel (pas "passionnel", hein!) et se deroule dans un cadre cra-cra.
En fait, il ne manquait plus qu'un plan bistouquette pour faire dans le trash italien.
La deuxieme amorce (le vol) est petit, mesquin et opportuniste et donc, tout aussi bien vu que le meurtre.
La ou ca commence a tourner un peu a vide est l'idee selon laquelle 4 jeunes (dont deux jeunes hommes plutot solidement batis) ne parviennent pas a s'echapper d'une baraque de foire. Pas une planche a defoncer, une porte a enfoncer, une vitre a eclater ou une plaque a deloger? Vraiment? Vraiment?

C'est juste une baraque foraine, pas un des "Cubes" de la saga du meme nom, quand meme!
Le tueur, comme d'habitude dans ces productions, est soit physiquement deforme, soit mentalement handicappe (deforme). 'Pas de bol, il sera les deux dans TF.

La deformation physique etant quand meme "too much" a mon gout

.
Etonnament, alors que le genre a commencer a entamer sa periode de surenchere en violence a l'ecran, TF reste TRES sobre pour quasiment laisser un peu sur sa faim (un comble!). Le pool des victimes (et tueur(s) ) est aussi limite.
En parallele, la relation amorcee entre l'heroine et son frere cadet (bien vue!) en debut de film revient sur le devant de la scene par la participation de ce dernier et son arrivee sur les lieux...ne se meler fondamentalement de rien...et d'etre evacue du recit a nouveau un peu plus tard, donnant un cote "remplissage" assez bizarre, rendant le film de nouveau bancal entre ses "bonnes" idees (atmosphere et toussa) et idees non-exploitee (l'homme "blesse(??)" qui ne sert a rien au recit), les allusions verbales a la mere du tueur (pas plus exploitees) ou aux forains qui "savent garder leurs secrets/problemes" (je paraphrase) qui ne mene a rien et surtout pas a une version 1981 de 2000 Maniacs.
Au final, un film un peu etrange, car brassant des idees, des atmospheres, lancant des pistes--qu'il n'exploitera absolument pas(!).
Un film etrange aussi, car au fond parfaitement maitrise, mais tellement "retenu" qu'on se demande si c'est bel et bien le film du realisateur (Hooper) ou le film que ce dernier voulait faire ou s'il a fini prisonnier du scenario (plan-plan a la base) ou d'un cahier des charges defendu bec et ongles par les producteurs.
A vrai dire, un film un peu symptomatique de mon appreciation de la filmographie de Hooper et de ma vision du bonhomme: realisateur doue, mais que l'on semble avoir force a se cantonner dans l'horreur--ou il a reussi a exceller (TCM (1974) et TCM 2 (1986), mais aussi Lifeforce (1986)), mais ou il s'est aussi etiole, car livrant des films de type: cases-a-cocher-dans-un-cahier-des-charges. M'enfin, je suis pret a donner une chance au Crocodile et la Mort et a Toolbox Murders, mais pas plus, j'ai deja trop donne au bonhomme...
Bref, un film qui a ses particularites, des points forts (descriptions des jeunes et du lieu) et ses points faibles (LE RESTE!) et reste au final plutot anecdotique dans le genre et la filmo du realisateur. Bibi irait bien plus loin et affirmerait que si le meme film avait ete livre par quelqu'un d'autre que Hooper, il serait plus ou moins tombe dans l'oubli comme pas mal de ses "congeneres" en fait...
The Funhouse: 3.25 / 5 (interessant par certains points, donc, mais vraiment plan-plan et bof. Le verrai pas une 3eme fois...

)
P.S. Une question idiote. Bibi la re-vu en VO (pas le cas dans les annees 80s). C'est mes souvenirs qui se sont embrouilles ou dans les versions traduites en Europe (allemande(?), mais peut-etre d'autres), j'etais convaincu que le "monstre" etait ne
C'etait explicitement dans les dialogues, ou c'est juste bibi qui a lie les deux (i.e. le maquillage du tueur)??
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.