dario carpenter a écrit : mer. août 15, 2018 10:52 am
Je me souviens pas chez Hitchcock de scènes de tabassage de jeunes femmes aussi prolongées et graphiques que chez Laugier

, mais c'était peut-être lié en partie à la censure de l'époque. Dans le scène du Hooper que tu cites, ça se défend, pour Argento les scènes de torture de jeunes femmes quand il y en a sont bien plus courtes -comme le soulignait Boukhrief dans sa "carte blanche" à Argento/"Mother of tears" - en général non?
La violence y est aussi souvent déréalisée contrairement à celle "clinique" de Laugier. Dans "Ténèbres" il y a quand même dans le scénario une justification des meurtres commis avec cette idée d'un meurtrier catho puritain qui s'en prend aux personnes qu'il juge comme "déviantes"...voir la scène de discussion entre Franciosa et Steiner. Et aussi pas mal d'ironie absente de chez Laugier avec la révélation finale de l'assassin. Ce qui me semble surtout dérangeant dans "Ténèbres" c'est que le spectateur est associé à l'assassin via la caméra subjective. La violence la plus réaliste (complaisante?) "torture porn à la Laugier" chez Argento on la trouverait plus à mon sens dans "Stendhal", "Giallo" ou "Il Cartaio" (des films que Laugier déteste d'ailleurs), avec leurs quelques scènes de torture...encore que ces scènes y sont bien plus courtes (et souvent montrées hors champ dans les deux derniers titres)
Il y a aussi ce côté doloriste catho chez Laugier qui je crois est absent du cinéma des réalisateurs cités au-dessus...le côté valorisant de la souffrance physique...
Je suis assez raccord avec ce qui est dit ci-dessus. Ce qui me dérange le plus chez Laugier, c'est cet acharnement physique, l'imposition de la souffrance quasi permanente. Dans Martyrs, cette démarche pouvait être compréhensible tant elle est au jouer du sujet. (je met beaucoup de pincettes pour écrire ces mots, malgré tout, car je déteste le film sous quasiment toutes ses coutures). Dans Ghostland, c'est hors sujet. Il appuie, appuyé encore, et appuyé toujours. Certes, les genres que nous apprécions, les sous-genres ont beaucoup au centre de leur narration la violence faite aux femmes, mais pas que. Ce n'est pas cela qui me dérange le plus.
Ce qui me dérange profondément chez Laugier, c'est qui refasse un film avec quasiment la même hargne (un peu plus light et grand public dans Ghostland, concède) que son avant-dernier. Il s'acharne. Ce n'est pas le fait qu'il fasse ses films, c'est le sujet du tabasse en règle de la femme, encore une fois. C'est autre chose que la violence opératique et stylisée chez (entre autres) Argento (qui pour le coup frappait à la fois homme et femme). Présente mais plus furtive que dans ce long métrage ici. Dont, je le répète, reste totalement inutile dans la narration et n'e possède qu'une valeur de choc. Quelqu'un parlait d'exutoire un peu plus haut, yes. TCM provoquait le malaise non pas avec ses scènes de tirture, mais dansa mise en scène de la violence, finalement hors champ, par exemple. Mais avec, là aussi, un scénario qui aboutissait logiquement à la représentation d'une certaine violence.
Rien, absolument rien ne justifie dans le scénario de Ghostland ce déferlement/ défouloir de carnage physique sur les femmes. A deux reprises sur deux films qui se ressemblent sur ce sujet, je trouve cela plus que suspect. Mais ça n'est que moi?
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