Spoiler.
Il est amusant de voir qu'en lisant différents posts ainsi que les interview de Stallone, on fini par avoir l'impression que le mec a réalisé un film d'auteur !
Hors bien évidemment, ce n'est pas le cas et le résultat s'avère même très Bis à mes yeux. Un très bon bis, mais un bis quand même !
En fait, pour moi, le film se rapproche beaucoup plus de ce que fût Rambo 2 avec notamment la jungle, le camp tenu par des "sauvages", la libération des prisonniers etc. Sly ajoute à cela de vraies belles images de la Thailande et une vraie évolution de son personnage. A ce titre, les trois scènes "marquantes" sont pour moi :
- Le bateau que Rambo brûle, très significatif. L'homme vient de tuer à nouveau et, au retour, voit son oeuvre : Cette embarquation fantomes peuplée de trois cadavre. Rambo n'accepte pas ce qu'il voit, il n'accepte pas ce qu'il est, il ne veut plus le voir et décide donc d'effacer "l'image" en brulant le bateau. J'ai trouvé cette scène très belle.
- La seconde fait bien entendu écho à la première. Il s'agit du final, lorsque Rambo culmine et regarde le carnage qu'il vient de réaliser. L'homme s'est accepté, il n'a plus peur de regarder ce qu'il est vraiment, d'affronter l'horrible réalité en face. Rambo est en paix.
- La troisième enfin, en Amérique. La boucle est bouclée, Rambo est habillé comme il l'était au début du premier. Il n'a plus honte, il a accepté le fait d'être un monstre, il peut maintenant accepter d'être aussi humain. Il décide donc de renouer avec le monde, alors qu'en début de film, il déclare "j'emmerde le monde".
Bref, voilà bien les seuls éléments permettant ce volet de se distinguer des opus 2 et 3. Car à côté de ça, ben c'est du gros film d'action des années 80 couplé avec une violence crue, graphique et outrancière made in 2000.
La reconstitution des horreurs comises peut peut être choquer mais déjà, j'y vois une volonté de choquer pour choquer et surtout pour dire : "regardez, jamais Rambo n'a vu des méchants aussi méchants, ça va chier !". Et effectivement, ça chie.
Quel bonheur de voir Sly décocher une première flèche puis enchainer tel un Legolas !
Le film se joue par ailleurs assez subtilement de l'âge de Rambo. L'homme a vieilli et n'a plus la carrure d'autrefois. Son visage est terriblement buriné mais qu'importe car à côté de cela, chaque ligne de dialogue (généralement très très brève !), chaque plan, chaque regard bovin de Sly iconise paradoxalement son personnage. Rambo traverse les époques avec une facilité déconcertante. Rambo est encore aujourd'hui le héros qu'il a toujours été.
Reste que notre héros est quand même fatigué et que malgrè la barbarie et le côté hautement jouissif de ses actions, notre bonhomme ne fait au final pas grand chose. Il élimine ainsi 98% de l'ennemi via une bombe et une mitrailleuse lourde qu'il fait cracher pendant prêt de 10 minutes

Et ça, ça surclasse largement la parodie HotShot2 ! Les très nombreux plans contemplatifs sur des têtes arrachées, des membres qui volent, des innocent battus à mort et d'incroyables giclées de sangs évoquent comme le dit Mercredi une générosité digne du cinéma transalpin et de tous les sous-Rambo qui y ont fleuri. Pour ce Rambo 4, Sly évite toutefois le ridicule avec Maestra et parvient donc à livrer un film qui, je l'espère, cloturera la saga.
Rambo 4 est donc pour moi une bonne surprise parce qu'il tire le meilleurs de ce que fût Rambo et de ce que peut proposer aujourd'hui le cinéma de divertissement. L'action est outrancière mais "brut", filmée avec soin, sans histérie et avec une pointe de voyeurisme que je trouve personnellement très bienvenue. Le 1, pour l'intelligence de son propos et sa mise en scène incroyable, reste cependant mon préféré, mais celui-ci ne démérite pas et vient se placer aux côtés du deux.
A noter que j'ai apprécié la reprise du fameux thème musical qui a été fait avec respect et trouve ça place tout naturellement ici...