Après trois années passées dans une léthargie profonde, le Dr. Phibes revient à la vie et décide de se rendre en Egypte, dans une montagne où les pharaons sont supposés avoir enfermés le secret de la vie éternelle. Une troupe d'archéologues cherchent le même trésor que Phibes...
Après le succès de L'abominable Dr. Phibes, Fuest, Vincent Price et l'AIP frappent à nouveau pour la seconde et dernière aventure du médecin défiguré. Malheureusement, on est très loin de la réussite du premier volet. Nombreuses redites pas forcément indispensables (l'adversaire de Phibes qui doit sauver un être cher à la fin du film contre un piège de Phibes, etc...), scénario laborieux, décors moins réussis...
Et qui dire d'un film qui nous fait miroiter la présence de Peter Cushing à son générique et ne lui accorde que deux plans et trois lignes de dialogues ! Restent quelques meurtres encore réussis (les serpents, le scorpion...) et les derniers plans, sublimes, qui retrouvent tardivement, le souffle romantique de L'abominable Dr. Phibes
Vu sur le DVD zone 2 MGM, équivalent du zone 1 chroniqué sur le site :
Trois ans apres avoir assouvi sa vengeance, le Dr. Phibes revient a la vie. Il compte partir vers l’Egypte avec sa femme et l’y ramener a la vie. Le vol d’un ancien parchemin qui doit l’aider dans sa mission lui fait realiser qu’un adversaire ayant des buts similaires est sur la meme piste que lui. Mais, quelque soit l’adversite, Phibes saura se montrer sans aucune pitie—aucune!
Un an apres le premier volet des aventures du machiavelique Dr. Phibes, Robert Fuest (cette fois-ci, aussi au scenario) et Vincent Price remettent le couvert sous la houlette de l’A.I.P..
Si visuellement, le programme ne change pas d’un iota, l’accent mis initialement sur la vengeance passionnee, cet episode sera consacre d’avantage a l’amour fou de Phibes envers sa femme. Decide a decidement tout pour elle et assurer sa “resurrection”, il aura cette fois a faire avec un concurrent direct; Biederbeck (Robert Quarry).
Si Biederbeck est aussi determine que Phibes, l’on ne peut que regretter qu’il ne le montre pas plus, bref ne soit pas plus “offensif” envers notre joueur d’orgue favori. Ainsi, le deuxieme opus se deroule tel le premier, donc au depend des stock-adversaires de Phibes, dont ce dernier aura d’ailleurs raison les uns apres les autres grace a ses habituelles pieges et attrapes baroques. Si l’on ne change pas une equipe / formule “gagnante”, il faut quand meme avouer qu’une bonne occasion n’a pas ete saisie.
Peter Jeffrey revient dans le role de l’inspecteur officiellement charger d’arreter Phibes, mais qui a l’arrivee, ne fait que se livrer a un sinistre decompte des victimes de ce dernier. Meme si reminiscent de bien d’autres officers de police dont l’efficacite laisse pour le moins a desirer, il aurait ete de bon ton de proposer un personnage si non plus efficace, au moins un tantinet plus “coriace”. A nouveau, la facilite est de mise…
Price retrouve avec aise “son” personnage, ainsi que, le role de Vulnavia est cette fois interprete par Valli Kemp et non plus Virginia North (et ce, meme si le personnage a ete tue a la fin du dernier volet(!) ). Le scenario donnant nettement plus de lignes de dialogues a Phibes, laissant celui-ci gagner en epaisseur et permettant a Price de se livrer a un exercice des plus amusants; Phibes ayant perdu l’usage de sa voix et ne s’exprimant que par dispositif vocal interpose, Price se doublera donc lui-meme, rajoutant encore plus au cote “decalle” de l’ensemble. Plus de dialogues necessitant plus de gros plans, il en profitera aussi pour faire passer le plus possible son jeu par ses yeux, seul moyen d’expression permis par son visage “mort”.
Au niveau de “armes” utilisees par Phibes pour “eliminer” ses adversaires, et si une petite “influence” egyptienne ou moyen-orientale se fait effectivement sentir, il faut avouer que meme sans etre clairement “typee”, elles restent des plus iconoclastes et jouissives.
Dans l’ensemble, Robert Fuest qui aurait apparemment beaucoup retravaille le script original du premier film, et meme sans “ameliorer” l’univers de Phibes, parvient (cette fois en tant que scenariste “officiel”), neanmoins sans probleme a retrouver ce monde si “particulier”, ce qui est deja plus que satisfaisant. On ne peut que rever aux suites un moment prevues ou phantasmees, telles Dr. Phibes in the Holy Land, The Brides of Dr. Phibes et The Seven Fates of Dr. Phibes.
L’un dans l’autre, un bon volet, mais marchant un tantinet (trop?) directement dans les traces de son illustre predecesseur plutot que d’essayer de suivre son propre chemin. Reste neanmoins un spectacle haut en couleur et psychedelique dans une tradition “british” ou d’ailleurs, comme on n’en fait malheureusement plus.
A voir, pour la folie visuelle, l’ingeniosite et le delire pleinement assume.
