Pourtant la salle était bien pleine hier soir aux Halles...
Donc voila quoi, le nouveau film de Christian Carion (Une hirondelle a fait le printemps, que je n'ai pas vu) que je suis surtout allé voir (non je ne cherche pas des excuses...) parce que produit par Christophe Rossignon, sacré producteur qui en a et qui n'a pu résister à ce projet dont rêverait tout producteur un tant soit peu sensé.
L'histoire, mais faut-il vraiment que je la rappelle : quelque part entre Noel 14, 15, 16 ou 17, aux alentours de Lens dans la Somme (c'est bien ça ?
), les troupes françaises et écossaises s'opposent dans les tranchées aux soldats prussiens. Le champ de bataille est un mouchoir de poche et, le soir de Noel, les coeurs se réchauffent et les soldats décident de fraterniser pour un soir, défiant ainsi une hiérarchie éloignée des réalités du front...Bon, je vous ai passé les détails, on suit le destin de plusieurs personnages dans chaque camp, tout ce beau monde fraternise le temps d'une nuit, les destins se croisent, avant de se faire gronder par les hiérarchies militaires respectives.
Je passe aussi sur les vélléités européano-pacifico-toutlemondilestbo assénées avec la légèreté d'un bulldozer et je m'attarderai plus sur les qualités et/ou défauts historiques qui font de ce projet un film foireux au final.
Hormis le casting et le jeu d'actuers que je sauverai (à la rigueur...) je pense que Christian Carion s'est vautré sur toutes les largeurs.
Soit ce fait historique nous ait clairement présenté de manière romancée et dans ce cas-la, on essaye de faire en sorte que le scénario dépasse un tant soit peu le pur événement historique.
Soit on rend compte très précisément des événements et on évite les nombreuses incohérences : Diane Kruger chantant à gorge déployée et à plusieurs reprises en robe de soirée dans les tranchées par -12° (rassurez-vous, elle n'attrappe pas même un rhume !), les divers lieutenants formidablement trilingues écossais-allemand-français, et qu'on m'explique la nécessité du personnage de Dany Boon si ce n'est de chercher à tout prix à faire couler les larmes, bref j'en oublie...
Du coup, les faits réels sont relégués au rang de l'anecdote (match de foot, échange de tranchées pendant les bombardements) et les faits réels sont décridibilisés, d'où gros problème... on s'en fout gentiment !
Comme je ne suis pas un spécialiste historique, j'ai envie de croire ce qu'on me raconte, mais il faudrait encore savoir tirer le vrai du faux... et le film ne m'y aide aucunement...
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