Wu ji - 2005 - Chen Kaige

[Manolito]

Juste un petit message vite fait à propos de cette fresque d'aventures fantastiques signés Chen Kaige qui va arriver en mars en France : la version qui sera distribué en France sera celle destinée au marché américain, à savoir une version d'1h43, à laquelle il manque 19 minutes de métrage par rapport à sa version chinoise d'origine...

[Manolito]

Un gros bordel donc, que ce "Wu Ji, les cavaliers du vent" qui sort sur les écrans cette semaine, hélas dans une version tronquée d'un bon quart d'heure...

Ce qui explique peut-être en partie la confusion de sa narration. Néanmoins, le foutoir n'est pas que narratif. Il est aussi visuel. Débordement de couleurs, de décors et de costumes délirants, il joue à fond la carte du gros divertissement populaire sans aucune peur d'en faire trop. Parfois, ça casse, telle cette bataille du début, avec les taureaux, complètement ratée et ridicule ! Néanmoins, le film remonte la pente petit à petit. J'ai particulièrement apprécié la chaleur de son histoire, son charme naïf et ses personnages bien servis par sa distribution panasiatique attachante. A la limite, je préfère un "Wu Ji" délirant et too much que les Zhang Yimou que je trouve lourds et glaciaux. Bref, un film mi-raté, mi-réussi, mais la balance penche plutôt vers le + pour moi...

[Morzhol]

Pas vraiment bon pour ma part. Je l'ai vu au festival de Deauville en présence de Chen Kaige, après que Pierre Rissient nous en ai fait l'éloge en le comparant à Cecil B. De mille et ses comédies sociales des années 20. Et juste après on tombe sur un type qui fonce à quatre pattes dans une bouillie numérique sensée représenter un troupeau de buffles ! Si on ajoute à ça Nicolas Tse ridicule avec son sceptre (qui rappelle celui du roi Dagobert dans Dicentime le petit franc ) et quelques autres séquences nazes, on touche le fond. Heureusement que l'ensemble sait tout de même se montrer divertissant (on ne s'ennuie pas) et qu'il subsiste quelques belles images.

[Shinji]

Le film se fait casser partout... Cela m'a passé l'envie de le voir.

[from.hell]

Le début et sa scène de bataille grotesque avec ses effets numériques foireux m'a laissé craindre le pire. Mais peu à peu le charme opère, la beauté des images, la poésie de certaines scènes finissent d'emporter l'adhésion. Au final le résultat est plus que positif, plus en tout cas, pour moi, que pour Hero ou Le secret des poignards volants. Ceci dit, les coupes se voient vraiment beaucoup, certaines transitions entre les scènes sont si abruptes que celà en devient ridicule. Avec un film non charcuté et des effets spéciaux un peu moins ratés, on était pas loin d'une belle réussite.

[kit]

Une petite fille croise sur un champ de bataille parsemé de morts une déesse lui proposant un pacte : toutes les richesses du monde lui seront accordées si elle accepte de perdre les hommes qui l'aimeront. Devenue femme, elle suscite les convoitises de puissants guerriers. Et là, c'est le drame.

À ceux qui espéraient découvrir une oeuvre dans la lignée de Tigre et Dragon et de Hero, je répondrai tout simplement Storm Riders. Une fois le choc encaissé, je rajouterai que ce n'est pas totalement mauvais non plus. Certes, les effets spéciaux accusent dix ans de retard et la mise en scène s'énerve dans le vide mais la légende qui nous est rapportée dans Wu Ji comporte son lot de surprises et de morceaux de bravoures qu'il serait dommage de dédaigner.

Ce qui fâche : Chen Kaige, que l'on connaît surtout pour Adieu ma concubine et L'empereur et l'assassin, éprouve beaucoup de difficultés à assurer la transition du film introspectif au Wu Xia Pan survolté. Sa mise en scène se situe bien en-deça des fresques épiques d'Ang Lee et Zhang Yimou et les combats, s'ils sont nombreux, auraient pu être chorégraphiés par Remy Julienne tant ils manquent de finesse. Pire encore, il ne donne aucune épaisseur à ses personnages. Leurs motivations sont floues et leur psychologie approximative. C'est ce qu'on appelle chier dans la colle.

Ce qui fâche moins : la cocasserie de l'ensemble. Simple exemple, cette scène où l'un des personnages principaux, esclave originaire du pays des neiges court à une vitesse supersonique au milieu d'une troupe de buffles en CGI excités tout en portant son maître agonisant. L'ensemble du film est de cet acabit. Curieusement, il en résulte un certain plaisir malgré le mauvais goût esthétique de la chose. Tout aussi curieusement, on en redemanderait presque si le léger frisson de la honte ne s'imposait pas autant. Mais en se disant qu'au-delà de la superproduction chinoise boursouflée il y a un conte sensible, lyrique et emporté, la pilule finit par passer. Allez Chen Kaige, ce sera mieux la prochaine fois.

[Jarlow]

Mon dieu ce que c'est moche et creux !
Le scenario qui tendrait pretendumment vers la fresque introspective semble ecrit par un gamin de cinq ans, le directeur de la photographie semble etre sous champignons hallucinogenes ( certainement des hawaiens, pour que ce soit aussi coloré ), la mise en scene est hum torque-esque, l'ensemble ferait passer un episode des power rangers pour un modele de precision et de narration.
Passé çà, çà aurait pu etre tres fun. Malheureusement le film ne compte qu'une seule et unique scene de bataille ( extra, avec ses barbares qui font des choregraphies avec leurs massues en plastique et leurs casques de travers, certainement une reference à l'Alexandre Newski d'Eisenstein ) et les duels ont tendance à etre franchement tout pourris.
Grand moment : la scene ou la couillonne balance aux soldats atterés que desormais leur general ne portera plus son armure legendaire, alors que ledit general parade dans une robe rose ( !!! ) en portant quelques epis de blés ( !!!! ) et en plus, il a l'air fier.
Ne jamais faire confiance a un film qui commence par une gonzesse en train de pedaler sur un velo imaginaire au milieu d'un ciel rose et jaune.