Au coeur du Texas, Jimmy 19 ans, pourrait vivre une histoire d'amour de son âge s'il parvenait à se libérer de l'emprise de son père Ray... cassé par le Vietnam, réduit à une sonde à la place du sexe, Ray s'est réfugié dans la refoule, la violence, l'alcool, l'ordurerie généralisée et oblige Jimmy à copuler sous ses yeux avec sa propre belle-mère en guise de libido, le tout devant les yeux médusés des deux autres enfants du couple.. qui se révéleront être en réalité les propres enfants de Jimmy !
Du drame, du lourd, du vrai dans ce film à la réalisation soignée enraciné dans un Texas à la fois sec, humide et putride hanté de figures locales caractéristiques des lieux. Tibaldi n'hésite pas à en faire beaucoup pour relayer l'émotion et le drame de Jimmy (magnifiquement interprété par Ryan Phillippe, au jeu à la fois sensible et volontaire) Personnage pris dans la spirale infernal d'un vétéran traité sans nuance dans son drame personnel. (John Savage en fait un peu trois caisses par moments, et livre une prestation presque trop attendu sur un tel rôle, lui-même étant presque trop attendu dans cet emploi)
Dommage aussi que le personnage de Nastassja Kinski ne soit pas mieux écrit, elle, partagée entre son mari et son beau-fils, son intériorité n'est pas le soucis premier du réalisateur qui préfère user de sa plastique pour composer de beaux plans de visage, d'accouplement avec son beau fils, exploite son expressivité dramatique à fleur de peau sans vraiment s'y interesser... jusqu'à ce final qui rappellera finalement qu'elle faisait partie d'une équation inéluctable... car dans l'ombre Tibaldi tisse un autre drame, sous-jacent, qui inonde la deuxième partie du film et redéfinie chaque personnage à sa place et donne ainsi tout son sens au titre du film. A la fois violent, cathartique, sauvage.
