
Revu hier (enfin, revu... Vu, car je n'avais jamais vraiment vu le film en entier).
SPOILERS
Le film prend donc la suite directe du 1er. Son héroïne se retrouve incarcérée dans un asile, qui se révélera par la suite un vivier de cobayes pour les expérimentation de son directeur : un médecin fou.
Le film a du mal à démarrer, car pendant un bon moment il ne se passe pas grand chose. On a droit au discours cliché du "Mais non je ne suis pas folle, l'enfer existe, et il y a des démons avec des clous dans la tête" ; procédé classique du "Personne ne me croit mais vous verrez bien quand ils arriveront" qu'on retrouvera plus tard dans TERMINATOR 2, par exemple.
Ainsi, les personnages sont tranquillement mis en place : on a donc notre héroïne, un médecin fou, une fille autiste qui résout des puzzles (et dont on comprend tout de suite le rôle qu'elle va jouer vis-à-vis du cube) et, ensuite, au moment où l'histoire débute vraiment, Julia revenu des enfers à travers le matelas sur lequel elle est morte, encore imbibé de sang.
Après quelques trépanations et autres joyeusetés, on retrouve ici le HELLRAISER gerbant, grand guignol du 1er opus. A la manière de son amant jadis, Julia trouve donc le moyen de revenir dans notre monde en "buvant" le sang de victimes, qui lui permettent de se régénérer. Le film prend ici une tournure particulièrement malsaine car, sous la forme d'une écorchée, elle séduit le médecin fou qui, comme elle le fit dans le 1er film, lui fournira des proies pour l'aider à reprendre apparence humaine. Déjà, le vomi remonte.
Mais à mon sens, le film devient véritablement une bonne suite dès qu'il commence à approfondir la mythologie des cénobytes. Dés l'ouverture, on commence par nous montrer la manière dont Pinhead, dont on découvre l'humanité passée, est lui-même devenu un cénobyte. Quand notre héroïne décide de se rendre en enfer pour y retrouver son père, nous passons de l'autre côté du miroir, un voyage que l'on souhaitait accomplir depuis le 1er épisode.
Loin de l'enfer enflammé judéo-chrétien, nous découvrons alors un labyrinthe en 3 dimensions, où l'on adore une sorte de phare projetant une lumière noire : le Léviathan (dont on ne saura malheureusement pas grand chose). Nous découvrons alors que Julia, engloutie par l'enfer dans le 1er film, s'est ici convertie à la religion du plaisir par la souffrance, et que son but n'était pas de fuir l'enfer, où elle semble à son aise, mais d'y attirer le médecin fou afin d'en faire le cénobyte le plus puissant de tous, favorisé par ses penchants sadiques.
Nous assistons alors à un curieux retournement de situation : le médecin, l'humain, transformé en "super cénobyte" par le Leviathan lui-même, se retrouve confronté aux autres cénobytes qui retrouvent leur humanité perdue grâce à notre héroïne, qui leur remémore ce qu'ils ont été jadis... Pour un peu, les cénobytes deviendraient ici les gentils !
Ambitieux, le film pêche parfois par son manque de moyens, souvent artisanaux (cela dit, je préfère ça à des CGI). L'exploration des enfers est finalement assez vide, mais tout de même assez éprouvante. Sur le gore, le film tient toutes les promesses, parvenant parfois à être véritablement gerbant dans ses écorchages multiples, ses peaux qui traînent par terre... En somme le mythe est développé, approfondi, des réponses sont données tout en soulevant d'autres questions, des avantages propres à toute bonne suite.