

Fernando Di Leo fit en 1979 un détour par le cinéma d'exploitation en s'adjoignant les talents de scénariste et le penchant pour le mauvais goût de Mario Gariazzo.
Il inclut en effet dans cette histoire de prise d'otage tous les ingrédients du genre notamment au niveau du sexe qui tient ici une place prépondérante et de la violence.
L'histoire est simple. Un dangereux psychopathe s'évade de la prison où il était enfermé et retourne à la cabane où il cacha autrefois le butin d'un vol. L'arrivée de trois touristes perturbe ses plans et il va les prendre en otages, chacun jouant sur l'attirance de l'autre pour mieux détourner sa vigilance.
C'est une oeuvre malsaine que Di Leo délivre ici prenant pour cadre un refuge de montagne perdu au milieu d'un décor sauvage et ensoleillé tranchant avec le drame qui s'y joue.
Vacanze per un massacro, c'est d'abord trois personnes toute aussi vile l'une que l'autre, un couple et la soeur de la jeune femme. Si le couple semble parfait, la soeur à la morale trés libre a des vues sur Sergio, son beau frère, avec qui elle couche en secret ou se masturbe au son de leurs bruyants ébats.
Sergio accepte la situation non insensible aux charmes de Paola.
Et il y a ce criminel dont on ne sait rien si ce n'est quelques informations lues à travers un journal.
Gariazzo ne s'encombre point de détails, seul l'interessent le sexe et la violence avec une prédilection pour le voyeurisme.
L'amateur de sexe sera ici comblé dés les premières minutes étalant la nudité de Lorraine de Selle sur une bonne moitié du film avec notamment la séquence où elle se masturbe longuement


Ou celle où au réveil elle exige de lui qu'il lui fasse un cunnilingus avant de le rejeter.
Ce qu'ils ignorent, c'est que le criminel les épie, ne perdant rien des vices de chacun qu'il saura retourner contre eux.
Restée seule, Paola est la première à être faite prisonnière. Si elle va jouer de ses charmes pour l'amadouer, cela ne conduira qu'à son viol qui se transformera en une relation ambigue jusqu'au retour du couple qui fera basculer le film dans sa dernière partie vers l'horreur et le trash typique de ce genre de cinéma.
On flatte ici les instincts voyeurs tant du spectateur que des personnages, déjà mis en effervescence, lors du point paroxysmique du film où le criminel, les pointant de son fusil et prenant son plaisir, force Paola à se donner à Sergio sous le regard desespéré de sa femme qui découvre avec horreur le plaisir coupable qu'ils ressentent.
Par dépit, elle fera l'amour avec le psychopathe, trouvant plus de plaisir avec ce malade qu'avec son mari et sa soeur, personnages veules et interessés qu'il massacrera lors d'une fascinante et maladive séquence que Di Leo filme au ralenti décuplant ainsi le malaise.
Seule l'épouse, terrorisée, sera laissée en vie comme prise en compassion par le tueur devant la vilainie de ceux qui était sa famille.
La morale est basique, Gariazzo ne s'encombre d'aucune lourdeur et le film se termine comme il avait commencé, brutalement, laissant au spectateur le soin d'imaginer la suite. Seule certitude ici, le mal triomphe.
Interessant est le personnage du criminel qui aurait gagné à être plus fouillé. Dangereux psychopathe, voyeur, il joue pourtant bien des défauts des autres en les utilisant à ses fins pour mieux les punir.
Dans ce décor unique, une cabane laide décorée d'un gigantesque poster d'un Travolta souriant de toutes ses dents blanches


Niveau casting, Joe Dalessandro, loin de sa période warholienne donc jamais nu



On regrettera le jeu toujours aussi inexpressif de la De Selle, non avare de ses charmes les plus intimes cette fois, nue la moitié du metrage, mais dénuée de tout charisme.
Même quand elle ne fait rien, elle joue mal

Son numero de danse où elle papillonne est anthologique.. et quel beau doigtage, quel beau cunni!


A ses cotés, la flasque et dodue italo-asiatique Patricia Behn déjà vue dans La gemella erotica de Cavallone ou Play Motel.
Vacanze per un massacro est un exercice trés basique mais non dépourvu d'interet de cinéma d'exploitation audacieux dans lequel l'amateur trouvera tout ce qu'il aime: sexe, violence, complaisance, voyeurisme..
Le film parvient par moment à être attachant par son coté malsain et les relations que les personnages entretiennent.
Complaisant et gratuit dans ses scénes de sexe, l'aspect malsain et dérangeant du film est étrangement contre-balancé par une musique disco ou guillerette et insupportable composée par Luis Enriquez Bacalov.
Le corbeau qui en vacances aime se doigter du bout de son aile!
