Voici le deuxième téléfilm d'horreur que tourna Lamberto Bava pour le cable, film aux multiples titres.
Loin d'être désagréable, Outretombe est un honnête petit film qui s'eloigne de l'horreur véritable pour cette fois avoisiner la sympathique comédie horrifique presque familiale dirons nous tant on s'amuse devant cette farce macabre.
Car voilà bien ce qu'est Outretombe, une farce lugubre mais bon enfant où les protagonistes semblent autant se divertir que nous sans jamais un seul instant croire aux mésaventures sinistres qui leur arrivent.
Cet antichambre de l'enfer est en fait semblable à une partie de plaisir coupable dans une fête foraine, semblable à un tour de train fantôme d'où s'échappent de doux frissons face aux créatures qui le peuplent.
Nos cinq étudiants ayant accepté l'offre de l'inquiètant aubergiste de passer la nuit dans ces catacombes afin de récupérer un fabuleux trésor vont devoir affronter moultes créatures avant de pouvoir revoir la lumière du jour.
Et en créatures Bava ne lésine pas. Son film regorge de monstres en tout genre, zombies, ghoules, vampires, ignominies putrescentes et difformes, tous plus savoureux les uns que les autres.
En ce sens, Outre tombe ravira les amateurs de créatures répugnantes d'autant plus que les effets spéciaux sont fort bien reussis.
Mais ce qu'on retiendra avant tout de ce petit film c'est sa magnifque photographie et ses décors absolumment envoutants, donnant à l'ensemble cette touche macabre à la fois inquiètante et onirique.
Bava soigne tout particulièrement les décors de sa crypte, baignant dans des lumières bleutées, les fumigènes emplissant les sinistres couloirs. Outre tombe devient vite un petit régal visuel, prouvant une fois de plus que Bava avait un réel sens de l'esthétique.
Sa galerie de monstres étonnera également notamment certains d'entre eux, parfois étranges et oniriques, le repas des créatures semblant sortir d'un délire à la Ken Russel époque Gothic, ou fort amusantes, l'oeil emergeant d'un répugnant bourbier où s'amoncellent des cadavres putrescents.
Jamais le film ne se prend au sérieux, on rit plus qu'on frissonne, tout n'est qu'un jeu où l'humour est omni-présent. Nos cinq étudiants entre deux hurlements semblent pleinement vivre cette farce comme on batifole dans une fête foraine au même titre que les monstres qui semblent eux aussi fort bien s'amuser comme entre autre exemple ce zombi se faisant gifler par la créatures qu'il tente de reveiller au fond de son cercueil en lui malaxant un peu trop son sein vermoulu.
Toute cette joyeuse bande est menée par la partition de Simon Boswell déjà responsable des Demoni dont on reconnait ici certains thèmes et si tout est bien qui finit bien, bien mal acquis ne profite par contre jamais...

On regrettera simplement ici la pauvreté des dialogues qui malheureusement sont quant eux involontairement drôles.
Sans prétention aucune sauf celle de divertir et de faire rire le fantasticophile amateur de monstres et autres ghoules, Outretombe est un plaisant petit téléfilm, visuellement superbe, où on retrouvera le jeune karl Zinny


A ses cotés, le bellatre tenebreux Gianmarco Tognazzi et le brushing impeccable et les chaussettes de tennis blanches du rigide G.L Thaddeus entourés des habituelles godiches que sont la Ring, vue dans Zombi 3 et la Martina en poule à lunettes.
Outretombe démontre une fois de plus que Bava Jr n'est pas le tacheron qu'on veut bien voir en lui mais un trés honnête artisan du fantastique possédant un réel sens esthétique.