Forbidden - Rudolph Maté (1953)

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manuma
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Forbidden - Rudolph Maté (1953)

Message par manuma »

Eddie Barrow, gangster sans envergure, se voit confier une importante mission par un caïd de Philadelphie : il s'agit de retrouver, à Macao, la veuve de l'associé de son chef, et de la ramener sans tarder aux Etats-Unis. Tout se déroule comme prévu, jusqu'à ce qu'Eddie mette la main sur la dame en question. La veuve et lui deviennent subitement les cibles de son patron...

La seconde des quatre collaborations entre le réalisateur Rudolph Maté et l’acteur alors jeune premier Tony Curtis. Forbidden (Double filature en VF) n’est pas vraiment le film noir étouffant et virtuose que l’on était en droit d’espérer de la part du réalisateur d’un grand classique du genre, le très futé D.O.A, avec son héros empoisonné enquêtant sur sa propre mort. Il s’agit plus d’un mélodrame criminel saupoudré d’une touche d’exotisme de pacotille … puisqu’à quelques stock-shots près, le Macao du film est estampillé 100% studios Universal. Une Asie d’opérette dans laquelle Mr Moto pourrait débouler au milieu de l’intrigue qu’on ne serait pas plus surpris que ça.

Passé la légère déception de voir l’atmosphère urbaine saisissante d’authenticité (pour l’époque) de D.O.A – et dans une moindre mesure de Union Station, autre réussite de Rudolph Maté du début des années 50 – remplacée par des décors pour l’essentiel factices et une intrigue romantique triangulaire beaucoup plus classique, il faut reconnaître que le film n’est pas non plus sans charme. Il est certes un peu statique, bavard dans sa première moitié, mais l’intrigue (co-écrite par l’un des futurs scénariste de Rambo) est intéressante à suivre, les trois acteurs principaux biens dans leur rôle et les dialogues ont une classe désuète inimitable aujourd’hui. Et puis le rythme s’accèlère dans la dernière demie heure avec un final, dans ce qui est censé être le port de Macao, venant à point nommé pour aérer un peu le film.

Un film plutôt rare à la télé, me semble t’il, vu sur Ciné polar, en VF seulement.
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