Blutiger Freitag - Rolf Olsen (1972)

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manuma
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Blutiger Freitag - Rolf Olsen (1972)

Message par manuma »

Allemagne, début des années 70 : le dangereux Heinz Klett, moitié terroriste moitié gangster, s’évade du tribunal avec la complicité de Luigi Belloni et d’un troisième larron nommé Stevo, lequel se fait rapidement alpagué par les forces de l’ordre. Plus chanceux, Heinz et Luigi retrouvent la liberté et aussitôt décident de braquer une banque afin de pouvoir s’envoler vers des cieux plus cléments. Pour cette dernière opération, ils recrutent la belle Heidi, petite amie de Luigi, et son frère Christian, militaire déserteur.


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A défaut d’être un polar d’une rare intensité, comme me l’avait présenté un peu abusivement ce farceur de Drummonde, Blutiger Freitag est incontestablement un bis qui a des choses à dire au-delà de sa simple intrigue policière. A travers ce portrait d’une poignée de jeunes gens bien sympathiques – cette brute de Heinz mise à part - basculant irrémédiablement dans le crime, on sent en effet une volonté de dénoncer un système socio-économique injuste et oppressif . Bon, évidemment au niveau des intentions ça reste assez ambigu, on nage quelque part entre opportunisme bien cynique et sincérité délicieusement naïve (cf. les élans de romantisme noir du scénario, avec cette amourette naissante entre l’un des bandits et la fille du PDG) et il ne faut pas espérer la moindre subtilité de ce récit somme tout peu original. Mais il faut bien aussi reconnaitre que l'ensemble est intéressant et, qui plus est, mené de façon assez alerte jusqu’à sa conclusion forcement nihiliste, époque oblige.

Peu de finesse dans la caractérisation des personnages (cf. le personnage détestable du PDG qui ne veut plus voyager en classe touriste parce que ça pue l’ail !) comme dans l’interprétation, avec quelques sommets du côté des seconds rôles (le mouflet tête à claques qui joue avec la grenade, l’employée de banque, en roue libre dans sa séquence de pétage de plombs). Mais au final une oeuvre d’exploitation bien fun quand même parce que, comme précisé plus haut, les péripéties s’enchainent très vite, qu’il découle du budget maigrichon avec lequel doit composer le film un sentiment d’urgence et d’authenticité (voir l’approche semi-documentaire de toutes les scènes de rue, pendant la prise d’otage dans la banque) et que la zique de Francesco De Masi compense dans les rares scènes d’action le manque de dynamisme d’une réalisation un peu Derrick like, malgré quelques cadres assez inventifs ici et là.

Titre vidéo français : SOS Police. Une édition 100 % grindhouse avec sauts d’image et scratchs de partout, et doublage français aux p’tits oignons. Distribué par la Cineproduzioni Daunia 70, le film est une co-production italo-allemande, d'où le mélange en tête de distribution d'interprètes en provenance des 2 pays.
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