Funeral in Berlin (1966) – Guy Hamilton

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bluesoul
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Funeral in Berlin (1966) – Guy Hamilton

Message par bluesoul »

Envoye a Berlin pour organiser la defection et le passage du « mur » d’un officier russe, Harry Palmer en vient tres vite a apprendre a ses depends que sa mission n’est ni aussi facile, ni aussi claire que ce qu’on a bien voulu lui en dire, car certaines personnes semblent beaucoup s’interesser a lui...

Si le premier film n’identifiait aucun enemi clairement, et se bornait a presenter un ressortissant apparemment britannique(?) « fesant le commerce» de cerveaux anglais, FIB et MDB feront eux un usage plus prononce du cadre de la guerre froide.

L’ouverture du film met ainsi d’entree dans l’epoque et les lieux de l’action. Le « mur », les miradors, les « vopos » (« Volkspolizei » ou la police “populaire” de l’Allemagne de l’Est), la guerre des panneaux qui d’un cote comme de l’autre vantent les ideologies respectives. Le spectateur effectue un voyage dans le temps de quarante annees en arriere.

Neanmoins, si la deuxieme aventure de Harry Palmer apres The Ipcress File (1965) est traitee avec tout le serieux que l’on attend d’un film d’espionnage qui ne parodie pas le genre, il donne la possibilite a ses protagoniste (Palmer en tete) de se livrer a quelques reparties et « joutes verbales » des plus joussives et amusantes. A ce titre, il trouvera en le sovietique colonel Stok un adversaire a sa taille en ce qui concerne les “piques” et reparties en tous genres.

Caine profitera en profitera d’ailleurs pour afiner son personnage qui gagnera plus ses galons des « hero » (car moins type « fonctionnaire » cette fois-ci), sans perdre neanmoins le cynisme sous-jacents a son personnage. Cynisme, qui non seulement lui permet vivre dans son « univers », mais aussi de rester assez sur ses gardes pour y survivre. L’histoire l’aidera aussi a epaissir le personnage, le presentant comme peut-etre ambigue et au passe “douteux”, mais nettement moins douteux d’un point de vue « moral » que les autres personnages evoluant dans le meme monde.

Dans cet episode, Palmer prend plus d’initiative, et se trouve aussi face a des dilemnes « moraux » qu’il decidera de juger en fonction de ses convictions et amities, souvent au detriment des « procedures » et des risques qu’il encourra en retour.

Cet episode, en dira aussi plus long sur le passe (criminel) de Palmer et les raisons de son « entree au service » de sa tres gracieuse majeste.

L’impression que le spectateur en retirera, sera que Palmer est loin d’etre un mauvais bougre compare a ses « collegues ». Impression d’autant plus forte, lorsque dans la derniere scene, et apres toutes ces trahisons, malversations, meurtres et manipulations dans l’ombre, Palmer sort en plein jour dans Trafalgar Square, sous le regards peut-etre envieux(?) de son superieur, le colonel Ross reste dans l’ombre de son bureau. Transpire dans cette scene du point de vue de Ross, comme un sentiment de culpabilite, une trahison de trop peut-etre (?) ou d’un acte manque, telle peut-etre une occasion de sortir du « milieu » de l’espionnage non-saisie (?), alors que dans la lumiere, Palmer, homme pourtant sans visage de par sa profession, peut encore se regarder dans un miroir, car etant reste « integre »...

La realisation de Hamilton quant a elle est tres foncionnelle et manque parfois un peu de relief, mais laisse aussi le champ libre a l’abattage des acteurs, Cain et Oskar Homolka dans le role du colonel Stok en tete, ainsi qu’a la ville Berlin, personnage a part entiere de cette aventure.

L’intrigue, plus complexe que The Ipcress File (1965) ne se basera pas uniquement sur la defection et le passage a l’Ouest, mais incluera tout comme dans The Quiller Memorandum (1966) aussi un « reglement de comptes » avec le passe nazi de l’Allemagne, ainsi qu’une interessante description de la « faune et flore » criminelle locale de l’epoque.

Voir le film, est comme une visite au musee, car le metrage est ponctue des rites marquants la cohabitation des deux Allemagnes (check-point Charlie, echanges aux postes-frontieres a l’interieur meme d’une ville, passeurs d’hommes, garde-frontieres assassins). Se degage ainsi une etrange impression en voyant ce monde dechire en deux sur un no-man’s land large d’une dizaine de metre, laissant apparaitre ainsi deux “mondes” face-a-face, mondes fait de suspicions, ideologies et haines mutuelles.

A voir, pour la lecon d’histoire et de manipulation.

Funeral in Berlin : 4.25 / 5
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.
comte vonkrolock
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Re: Funeral in Berlin (1966) – Guy Hamilton

Message par comte vonkrolock »

Revu dans la semaine avec un certain plaisir.

Pas vu depuis un bail, mais l'intrigue fonctionne très bien et se malgré son rythme de guerre froide. Son héros produit à l'écran par le producteur officiel des James Bond Harry Satzman à l'époque, est un très bon palliatif a tous se genre de supermen testostéroner qui déferle et fracasse a tout va ces dernières années le genre espionnage.

Michael Caine apporte tout se flegme Britannique qui sciait si bien au personnage de Palmer, un humour en total décalage par rapport a l'agent 007, et cela malgré la froideur du contexte (Berlin Ouest).
Faut le voir dés le générique répondre au téléphone a son supérieur qu'il aura une bonne heure de retard, et demander a ça petite amie d'un soir de retourné au lit car ça place n'est définitivement pas dans la cuisine :lol:
Un personnage simple et réaliste, ex-escroc recruter par le MI5 qui utilise habilement ces talents/neurones et ne joue du poing qu'en cas de dernier recours.

Le DVD éditer par Paramount en 2004 offre encore aujourd'hui une image solide et joliment défini. Du beau travail la compression est quasi invisible, tout comme les poussières, un vrai plaisir de visionnage.

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majorsenta
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Re: Funeral in Berlin (1966) – Guy Hamilton

Message par majorsenta »

Billion Dollar Brain est aussi très intéressant et permet de retrouver Harry Palmer !
comte vonkrolock
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Re: Funeral in Berlin (1966) – Guy Hamilton

Message par comte vonkrolock »

Ces funérailles mon donner envie de découvrir le reste de ces films dont je ne connaissait pas l'existence (The Ipcress File acheter sur le net il y a quelques jours pas encore vu) et j'ai craquer de nouveau pour l'édition UK de Billion Dollar Brain sur amazon qui j'espère aura bien les st-fr, voir la VF.
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