Une chronique âpre du quotidien des bouviers et autres cow-boys dans un Ouest sauvage et hivernal. Un quotidien de saisonniers pour lesquels trouver un emploi de convoyeur ou de gardien relève de l’acte vital. Pas question de se poser, d’envisager d’embrasser le rôle de fermier. Pas le temps de se cultiver, pas de place pour la notion de famille. Subsistent des relations d’amitiés viriles qui ne font guère de concession aux collègues vieillissants, des passes avec des femmes sans âge. Et les instants d’oubli que sont les saoûleries au whisky.
Ici, aux reliefs enneigés succèdent quelques baraquements le long de voies boueuses. Dans ces conditions, le barbier, également médecin, fait allonger un blessé sur la table, devant un client barbouillé de mousse à raser, dans un bâtiment sur lequel est accrochée la pancarte « poste ». Le comptoir du bar est attenant à la porcherie. La moindre cabane fait donc office de havre pour les voyageurs égarés, soucieux d’un peu de chaleur.
C’est dans ce cadre aride qu’est présenté Will Penny, un cow-boy cinquantenaire, chargé pendant l’hiver de chasser les squatters mal venus des terres de son patron. Il fait la connaissance d’une femme et de son garçon, envoyés vers l’Ouest par un chef de famille peu concerné. Ne pouvant se résoudre à les expulser par ce temps, il entame une cohabitation maladroite en leur compagnie. Parallèlement, un prêcheur quelque peu illuminé, accompagné de ses fils, persécute notre gardien, suite à une altercation ayant très mal tournée autour de la dépouille d’un gibier.
Un Charlton Heston particulièrement sobre. Un Donald Pleasence aux cheveux filasses et aux yeux écarquillés qui assure ce que l’on attend de lui dans le rôle du trouble-fête de service. Un Bruce Dern énervé. Des personnages secondaires tous justes, du barman bon vivant aux cow-boys en manque de relations.
Une mise en scène rêche et sans fioriture, dans un format 1.33 dont on a perdu l’habitude. Tom Gries (Les 100 fusils) impose sa patte d’une sobriété évidente. Les éclats de violence y sont donc rares, mais traités de façon juste.
Demeure une propension au mélodrame un peu trop tire-larme à mon goût. Les quelques scènes concernées ont tendance à appuyer sur les trémolos et l’accompagnement musical ne fait qu’en rajouter en terme de violons.
Un bien petit bémol pour ce qui s’avère être au final une variation sur des thèmes abordés par le futur Open range de Costner.
Will Penny, le solitaire - Tom Gries (1967)
Modérateurs : Karen, savoy1, DeVilDead Team
Re: Will Penny, le solitaire - Tom Gries (1967)
Découvert il y a quelques semaines. Un très beau western au scénario bétonné à l’ancienne, qui suggère plus qu’il ne dit. Seule la toute fin tombe un peu dans le démonstratif.
Dès les premières images on est emporté par cette vision sans fioriture de la vie dans le grand Ouest hivernal américain, annonçant dans son ton sombre, nostalgique mais toujours lucide, les grands westerns US du début de la décennie 70, les Jeremiah Johnson et autres Convoi sauvage. Tom Gries fait du très bon boulot à la réalisation : c'est efficace, sans fioriture, au seul service de son sujet et ses acteurs. Enfin, je file 4 étoiles à l’interprétation. Charlton Heston est touchant en cow-boy vieillissant et, face à lui, Donald Pleasence assez flippant en prêcheur à moitié illuminé.
Dès les premières images on est emporté par cette vision sans fioriture de la vie dans le grand Ouest hivernal américain, annonçant dans son ton sombre, nostalgique mais toujours lucide, les grands westerns US du début de la décennie 70, les Jeremiah Johnson et autres Convoi sauvage. Tom Gries fait du très bon boulot à la réalisation : c'est efficace, sans fioriture, au seul service de son sujet et ses acteurs. Enfin, je file 4 étoiles à l’interprétation. Charlton Heston est touchant en cow-boy vieillissant et, face à lui, Donald Pleasence assez flippant en prêcheur à moitié illuminé.
Re: Will Penny, le solitaire - Tom Gries (1967)
Ah, il est temps de replonger la tête dans mon carton "DVD Noz pas vus" !
Re: Will Penny, le solitaire - Tom Gries (1967)
La jaquette du DVD que j'ai stipule un format 1:78.savoy1 a écrit : Une mise en scène rêche et sans fioriture, dans un format 1.33 dont on a perdu l’habitude.
c'est quoi le bon ?
-
- Messages : 1053
- Enregistré le : mar. mai 31, 2005 4:57 pm
- Localisation : pas à Paris, mais pas loin
Re: Will Penny, le solitaire - Tom Gries (1967)
Je ne pourrai répondre à ta question. Par contre, ce que je peux dire, pour avoir bouffé de la vhs pan&scannée, c'est que je suis assez sensible aux images tronquées. Et là, cette copie de Will Penny visionnée à la télé sur CinémaClassic ne m'a pas du tout semblé recadrée. Pas un personnage qui déborde, les plans sont sobres, comme dit en amont, et pas du tout déséquilibrés.Cosmodog a écrit :La jaquette du DVD que j'ai stipule un format 1:78.savoy1 a écrit : Une mise en scène rêche et sans fioriture, dans un format 1.33 dont on a perdu l’habitude.
c'est quoi le bon ?
Mais pour le coup, ça m'intéresse. Quelqu'un d'autre ? ...
Re: Will Penny, le solitaire - Tom Gries (1967)
Pour un film Paramount de 1967, il y 99 pour cent de chance que le format d'origine soit bien le 1.85 indiqué sur IMDB. La copie de ciné cinémas est peut être "open matte" (caches retirés en bas et en haut de l'image)....
Re: Will Penny, le solitaire - Tom Gries (1967)
Bon film effectivement, qui rappelle (ou préfigure) Open Range comme déjà dit, violence sèche y compris. Petite réserve sur la toute fin également, avec un Donald Pleasence un peu too much je trouve et SPOILER SPOLER l'homme qui tombe à pic ! (sens propre comme figuré).
HS: y'a que moi qui trouve que Charlton Heston a la même mâchoire que schwarzy ?
HS: y'a que moi qui trouve que Charlton Heston a la même mâchoire que schwarzy ?
-
- Messages : 10220
- Enregistré le : mer. févr. 28, 2007 6:32 pm
- Localisation : Dans les Carpathes Lyonnaises
Re: Will Penny, le solitaire - Tom Gries (1967)
Non non c'est d'ailleurs un modèle pour Schwarzy j'ai l'impression... y sauront l'occasion de tourner sur un Cameron. et la ressemble est parfois si frappante que sa s'arrête pas qu'a la mâchoireCosmodog a écrit :HS: y'a que moi qui trouve que Charlton Heston a la même mâchoire que schwarzy ?





Toi t'est un flic..? Non j'uis un con.
Snake Plisken Escape from NY

Snake Plisken Escape from NY