Flawless (2007) de Michael Radford

[rusty james]

Michael Radford avec son adaptation de 1984 avait su convaincre son monde à l'époque. Il revient quelque peu au film de genre, avec ce film de casse. Un polar légèrement froid (à l'anglaise quoi) et en "costume" qui offre à Michael Caine (et ses bientôt 80 printemps) et Demi Moore des rôles un peu minimalistes mais intéressants. Le fond vaguement politique/moeurs est pas super développé, n'apporte pas grand chose et paraît n'être vraiment juste là que pour la forme (pourtant une bonne partie de l'histoire repose dessus). Côté suspense ça va pas très loin non plus, rien de trépidant, pas de retournements de situations à gogo, mais ca fait parti du truc (c'est pas le propos en fait quoi) et bon cet espèce de classicisme/académisme fonctionne quand même pas mal au final.

[manuma]

Mouaif, j'ai souvenir d'un truc moyen, pas trop mal filmé mais pas toujours très crédible ni très subtil. En fait, je crois que ce qui m'a le plus marqué dedans, c'est le maquillage totalement loupé de Demi Moore sur les séquences d'intro et de conclusion.

[rusty james]

C'est sûr que... . Voilà quoi. Au point que j'ai cru au début que ca faisait partie du truc film de casse et qu'elle se déguisait tout simplement pour réussir son coup.
La jeune du début est insupportable mais ca fait partie également de la thématique sur l'émancipation féminine (foireuse, c'est pas très probant énoncé comme ca) développée par le film. Mais encore une fois le principal est sauf puisque je ne me suis pas ennuyé perso...

[manuma]

Tu veux parler de la petite écervelée qui n’a pas du tout conscience du combat que ses ainées, Demi Moore en tête, ont dû mener pour obtenir la reconnaissance du sexe fort. C’est clair que ce n’est pas le personnage le plus travaillé du film.

Michael Radford avait signé quelques portraits de femmes plus subtils dans son Dancing at the blue iguana, même si je suis d’accord avec toi, Flawless, ça reste un petit film de casse tout à fait regardable.

[Superwonderscope]

J'ai été agréablement surpris par le film, dont je n'attendais pas grand chose. Il y a certes une forme de classicisme dans la mis en images, mais en même temps, se passant en 1960, je ne pense pas qu'il eut été intelligent d'en faire autre chose. Réflexion d'un époque, d"une perception de l'image des fonctions de l'homme et de la femme : la mise en scène m'a parue logique avec le sujet.
Michael Caine fait... du Michael Caine, comme il a pu d'ailleurs jouer ce type de film dans les années 60. Ca fait toujours plaisir de le voir jouer ce type de rôle à dualité. il y excelle et se trouve comme un poisson dans l'eau. la vraie surprise vient de Demi Moore. Avec ses frasques personnelles et ses choix discutables, on avait un peu oublié qu'elle puisse etre une bonne actrice. C'est le cas ici : sobre, directe, classe. Radford confirme qu'il est un excellent directeur d'acteurs/actrices.
Le scénario joue lui aussi sur une intrigue sans grande surprise pour un film de casse... quoique. Les implications politico-sociétales sont intéressantes, parce qu'en pointillé. pas de films à thèse, mais un background inhabituel. Ca fait beaucoup penser à la série Mad Men (qui fut tournée quasiment en même temps) sur l'époque, les enjeux de société. Et la révélation des raisons derrière le casse sont autrement plus intéressantes et implicantes que des conneries à la Brett Ratner, entre autres.

C'est également inhabituel de voir

Spoiler : :

un casse réussir et voir les coupables qui ne seront jamais rattrapés

.

Un relative bonne surprise, d'une sobriété bienvenue et techniquement superbe. La photo est lumineuse, les éclairages magnifiquement réalisés (voir les scènes d'intérieur de l'appartement de demi Moore avec les diverses sources de lumière). C'est très pro et visiblement maitrisé.

Je ne suis pas trop d'accord avec le commentaire de Manuma sur le maquillage de D.M. J'avoue qu'au début du film, je ne l'avais pas reconnue de prime abord... pour moi, ça a marché!

Trouvé à 2€ dans une Foire à Tout ce weekend, en format DVD de chez Metropolitan. Sans aucun bonus, mais avec le format 2.35:1 et 16/9 + 5.1 et stf (durée: 106 minutes). Image impeccable, son quelque peu en retrait (c'est enregistré assez bas, bizarrement).