En 1913, dans une petit village allemand, des actes violents et cruels sont commis par un inconnu, déstabilisant la structure sociale...

Après le remake anglophone de son "Funny Games", l'autrichien Michael Haneke sort "Le ruban blanc", sans doute son métrage le mieux reçu par la critique et les festivals à travers le monde (Palme d'or à Cannes notamment). Tourné en noir et blanc, il s'agit d'un film au style sobre, beaucoup plus subtil que celui des autres métrages de Haneke, évitant les lourdeurs de son style antérieur qui était beaucoup plus agressif envers le spectateur. Le malaise n'est pas ici imposer à coup de matraque, il se veut diffus, sournois, progressant lentement, induit.
La structure du métrage est aussi plus classique, prenant le temps de bien décomposer les relations entre les diverses composantes de ce village : l'aristocrate, le pasteur, le médecin, les fermiers... Un ordre social dur, impitoyable, où les femmes et les enfants martyrisés. On peut voir dans cette approche plus subtile que d'habitude l'influence de Jean-Claude Carrière, le scénariste de Bunuel étant crédité comme consultant à l'écriture ?
Hélas, si la forme est plus subtile, le propos et sa formulation, eux, ne le sont pas. L'Allemagne nazie est la fille d'une société patriarcale et autoritariste : c'est tout de même une analyse historique très, très répandue depuis les années 50/60, et Haneke a l'air de la découvrir comme uns scoop, commettant dès le monologue de début l'erreur d'expliciter trop évidemment sa démarche ("les évènements relatés ici peuvent expliquer ce qui se passera après dans notre pays...").
En fin de compte, malgré une forme appliquée (superbe photo noir et blanc) et une écriture ambitieuse, je suis resté sur une impression de "tout ça pour ça ?" frustrante...
Vu sur le dvd français de TF1 video, superbe copie 1.85 16/9 noir et blanc, quasi irréprochable ! Bande son dolby digital 5.1 allemand et français, stf.