"She Will" creuse le sillon assez fréquenté récemment croisant paganisme (ou folk horror) et féminisme : "Midsommar", "The Witch", "Men"...
Le point le plus fort de "She Will" est l'actrice sud-africaine Alice Krige, absolument formidable de justesse et de présence insolite. Il s'agit d'une vétéran du cinéma anglais, vue dans de nombreux films fantastiques : "Le fantôme de Milburn" (c'est elle sur la couverture du Mad Movies 22), "La nuit déchirée", "Institut Benjamenta", "Star Trek Premier Contact", "Le règne du feu", "Silent Hill", "Solomon Kane" et même le dernier "Massacre à la tronçonneuse" en date ! Avouons qu'avec une actrice moins forte, "She Will" serait moins réussi.
A ses côtés, nous avons un Rupert Everett excentrique et méconnaissable, ainsi que Malcolm McDowell dans le rôle d'un réalisateur prédateur.
Il y a des défauts de débutant (c'est un premier film), comme l'abus de plans aériens faits en drone, une fin qui s'éternise un peu, et maladroite par certains côtés. Certains passages et flashbacks peuvent paraître aléatoire, il y a des soucis dans l'écriture et le rythme du métrage. Mais "She Will" a aussi une sacrée ambiance, une campagne écossaise aussi belle que menaçante, une photographie remarquable, et l'excellente peinture de son personnage principal. Plus que le fil des évènements et les rebondissements, c'est la description et le parcours de Veronica qui semble avoir retenu l'attention des créatrices du métrage. Un film avec des imperfections, mais aussi intéressant.
Vu au Publicis.