The Substance - Coralie Fargeat (2024)
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The Substance - Coralie Fargeat (2024)
La petite blague m’a semblé bien longue. Heureusement le moment « Rammstein » m’a un peu réveillé à la fin. Demi Moore - au come back inattendu - est très bien et donne de sa personne. Elle incarne une star d’une émission de télé « fitness », virée car trop vieille selon son producteur. Elle reçoit de la publicité pour un produit miracle lui promettant un rajeunissement qui lui permettra de revenir sur le devant de la scène. On ne comprendra jamais comment fonctionne la société qui fournit la substance en question. À aucun moment on ne la verra verser de l’argent.
J’ai pas tellement cru au faux Los Angeles. Le film a été tourné en France, avec des extérieurs très flous dans les rues de ce qu’on peut imaginer Nice ou Cannes. Mais pourquoi pas, c’est malin et faire passer un lieu pour un autre est monnaie courante au cinéma. Mais le monde environnant est de fait inexistant, rendant l’univers étriqué, sans prise avec le réel. Au final domine le sentiment de voir un court métrage gonflé en long.
Comme sur Revenge, The Substance est très complaisant avec les popotins. J’adore la plastique de Demi Moore et la fille MacDowell, mais bon… au bout d’un moment il s’agirait d’avancer et de raconter son histoire. Il y a une sorte de paradoxe racoleur à passer trop de temps à sur-sexualiser les femmes tout en souhaitant le dénoncer.
The Substance nous dit que les femmes sont bonnes pour la casse après 50 ans dans ce monde dirigé par les hommes. Soit. Mais le film ne cherche pas à offrir une réponse salvatrice et vire rapidement à la farce. Au final j’ai trouvé ça lourd, complaisant, et même assez con (sous ses airs de pamphlet).
Je veux bien rire avec le film, à la satire, à condition que ce soit ramassé et court (comme une blague). Mais là, la démonstration est vraiment trop longue, et c’est dommage car les qualités sont là. En terme d’impulsion, on sent que « Requiem for a dream » a été un peu le film muse de la réalisatrice (très sympa en interview par ailleurs).
Le film a probablement tout pour devenir culte, et on peut saluer l’ambition. Mais ça ne m’a personnellement pas convaincu. Beaucoup trop long… L’utilisation de la musique de Vertigo m’a achevé - et j’y vois même un aveu d’échec en terme d’émotion : The Substance n’arrive pas à émouvoir.
J’ai pas tellement cru au faux Los Angeles. Le film a été tourné en France, avec des extérieurs très flous dans les rues de ce qu’on peut imaginer Nice ou Cannes. Mais pourquoi pas, c’est malin et faire passer un lieu pour un autre est monnaie courante au cinéma. Mais le monde environnant est de fait inexistant, rendant l’univers étriqué, sans prise avec le réel. Au final domine le sentiment de voir un court métrage gonflé en long.
Comme sur Revenge, The Substance est très complaisant avec les popotins. J’adore la plastique de Demi Moore et la fille MacDowell, mais bon… au bout d’un moment il s’agirait d’avancer et de raconter son histoire. Il y a une sorte de paradoxe racoleur à passer trop de temps à sur-sexualiser les femmes tout en souhaitant le dénoncer.
The Substance nous dit que les femmes sont bonnes pour la casse après 50 ans dans ce monde dirigé par les hommes. Soit. Mais le film ne cherche pas à offrir une réponse salvatrice et vire rapidement à la farce. Au final j’ai trouvé ça lourd, complaisant, et même assez con (sous ses airs de pamphlet).
Je veux bien rire avec le film, à la satire, à condition que ce soit ramassé et court (comme une blague). Mais là, la démonstration est vraiment trop longue, et c’est dommage car les qualités sont là. En terme d’impulsion, on sent que « Requiem for a dream » a été un peu le film muse de la réalisatrice (très sympa en interview par ailleurs).
Le film a probablement tout pour devenir culte, et on peut saluer l’ambition. Mais ça ne m’a personnellement pas convaincu. Beaucoup trop long… L’utilisation de la musique de Vertigo m’a achevé - et j’y vois même un aveu d’échec en terme d’émotion : The Substance n’arrive pas à émouvoir.
Il y a un p'tit détail qui me chiffonne
Re: The Substance - Coralie Fargeat (2024)
C’est effectivement très con. Mais dans ses excès ça reste un bon film de Brian Yuzna ! Heu… pardon je veux dire David Cronenb… Frank Henenlotter !!!
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Re: The Substance - Coralie Fargeat (2024)
J'ai beaucoup aimé.
Un vulgaire chic punk assumé.
Les fessiers féminins n'ont jamais été aussi bien filmés depuis SHOW GIRLS de Verhoeven. C'est un compliment.
Effectivement la limite est floue entre racolage et dénonciation bien que je penche aisément pour la 2e.
Demi Moore offre une performance incroyable.
L'incrustation MONSTRO ELISASUE me faisait penser à Bioman and co lors de la présentation du monstre film.
Il y a aussi du ELEPHANT MAN, du THE FLY et peut-être même un peu de TOXIC AVENGER.
Pour ma part je n'ai pas vu le temps passer.
Ha et oui c'est filmé sur la côte d'azur et cela se sent mais je pardonne.
Un vulgaire chic punk assumé.
Les fessiers féminins n'ont jamais été aussi bien filmés depuis SHOW GIRLS de Verhoeven. C'est un compliment.
Effectivement la limite est floue entre racolage et dénonciation bien que je penche aisément pour la 2e.
Demi Moore offre une performance incroyable.
L'incrustation MONSTRO ELISASUE me faisait penser à Bioman and co lors de la présentation du monstre film.
Il y a aussi du ELEPHANT MAN, du THE FLY et peut-être même un peu de TOXIC AVENGER.
Pour ma part je n'ai pas vu le temps passer.
Ha et oui c'est filmé sur la côte d'azur et cela se sent mais je pardonne.
Re: The Substance - Coralie Fargeat (2024)
Quel trip ! je suis sorti groggy de la séance, Coralie Fargeat pousse au max le concept de son film, c'est dégueu plus que gore en fait.
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Re: The Substance - Coralie Fargeat (2024)
Grosse claque. Prenez les thématiques du contrôle patriarcal du corps des femmes dans le système hollywoodien (effet loupe de la société en général), l'addiction narcissique à la célébrité pour compenser ses failles personnelles, le rapport perturbé à soi, à ses alter egos sociaux et à la bouffe (oui l'aligot, mais aussi les tripes à la mode de Caen), mettez le tout dans un shaker, mixez en laissant des grumeaux puis arrosez vos murs avec. C'est l'approche de Coralie Fargeat avec The Substance, envoûtant ride cinématographique à la direction artistique qui claque autant que sa réalisation. Je n'avais rien lu à l'avance et je suis tombé de ma chaise en découvrant la nature (en bonne partie) française du projet, tant jamais ça ne se sent à l'écran [mais j'habite en Normandie donc pas très familier de la Côte d'Azur].
Certes, le message n'est pas vraiment délivré de manière subtile mais sa frontalité et son jusqu'au-boutisme à l'excès dans un final anthologique emportent le morceau. Contrairement à Titane, dont la filiation est évidente, The Substance assume sa nature de film de genre, convoquant moult maîtres du domaine (jusqu'à early Peter Jackson et la Troma) pour un mash-up d'influences légitimes : l'idée de la mise en miroir de l'exploitation sexuelle des chairs féminines, via une imagerie putassier chic efficace, avec les transformations corporelles du body horror est pertinente et donne toute sa cohérence au film, au-delà de ses limites conceptuelles évidentes (l'absence de partage de conscience entre la matrice et le nouveau moi rend l'expérience vaine sur le fond, ce que le script appuie d'ailleurs par la totale absence de recherche de communication entre elles) ou ses facilités (la vieillarde qui se met à galoper).
Demi Moore et Margart Qualley sont épatantes dans des rôles pourtant exigeants d'exposition physique et de solidité des personnages, tant tout repose sur elles. Avec ce choix pseudo-paradoxal de retenir une actrice "modifiée" par la course au jeunisme pour incarner le vieillissement. Et le véritable amateur saura repérer Cissy Duc, danseuse de Pour Être Libre, dans un rôle d'arrière-plan. Je pourrais évoquer plein d'autres qualités de The Substance, comme sa typographie (Gaspar Noé ?), sa musique ou cette esthétique unboxing-porn, mais son argument le plus évident est que ses images continuent à pulser dans ma tête plusieurs jours après son visionnage.
Certes, le message n'est pas vraiment délivré de manière subtile mais sa frontalité et son jusqu'au-boutisme à l'excès dans un final anthologique emportent le morceau. Contrairement à Titane, dont la filiation est évidente, The Substance assume sa nature de film de genre, convoquant moult maîtres du domaine (jusqu'à early Peter Jackson et la Troma) pour un mash-up d'influences légitimes : l'idée de la mise en miroir de l'exploitation sexuelle des chairs féminines, via une imagerie putassier chic efficace, avec les transformations corporelles du body horror est pertinente et donne toute sa cohérence au film, au-delà de ses limites conceptuelles évidentes (l'absence de partage de conscience entre la matrice et le nouveau moi rend l'expérience vaine sur le fond, ce que le script appuie d'ailleurs par la totale absence de recherche de communication entre elles) ou ses facilités (la vieillarde qui se met à galoper).
Demi Moore et Margart Qualley sont épatantes dans des rôles pourtant exigeants d'exposition physique et de solidité des personnages, tant tout repose sur elles. Avec ce choix pseudo-paradoxal de retenir une actrice "modifiée" par la course au jeunisme pour incarner le vieillissement. Et le véritable amateur saura repérer Cissy Duc, danseuse de Pour Être Libre, dans un rôle d'arrière-plan. Je pourrais évoquer plein d'autres qualités de The Substance, comme sa typographie (Gaspar Noé ?), sa musique ou cette esthétique unboxing-porn, mais son argument le plus évident est que ses images continuent à pulser dans ma tête plusieurs jours après son visionnage.
Re: The Substance - Coralie Fargeat (2024)
Personne n’est gêné par le problème majeur (déjà maintes fois soulevé ici et là) qu’on a jamais l’impression que c’est la même personne qui habite à tour de rôle 2 corps distincts, mais qu’on a affaire du coup à 2 personnes différentes ? Pourquoi pas, mais hélas ça fout par terre tout le concept de base…
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Re: The Substance - Coralie Fargeat (2024)
A-t-on le même caractère à 20 ans et à 50 ans?
Cela ne m'a pas dérangé plus que cela. Le concept est bancal dès l'accouchement du clone de toute manière.
Cela ne m'a pas dérangé plus que cela. Le concept est bancal dès l'accouchement du clone de toute manière.
Re: The Substance - Coralie Fargeat (2024)
Non mais sans parler de caractère. A quoi cela sert il de changer de corps pour quitter celui de 50 pour un plus jeune si tu ne t’en souviens absolument pas ensuite quand tu réintègre ton corps d’origine ? Aucun, donc autant arrêter. Idem, pourquoi donc passer en mode boulimie-déprime ensuite puisque tu n’as en réalité aucune frustration d’avoir réintégré ton corps d’origine ?
Re: The Substance - Coralie Fargeat (2024)
Oui, cette scène est un peu WTF...Teurk le Sicaire a écrit : ven. nov. 15, 2024 9:38 am ou ses facilités (la vieillarde qui se met à galoper).

Sinon, je me range plutôt du côté des conquis comme toi.
J'avais bien aimé Revenge pour cette manière over the top et jusqu'au boutiste d'exploiter son concept. J'étais donc curieux de découvrir son second long. Force est de constater que Fargeat aime pousser les curseurs dans le rouge et ce n'est pas pour me déplaire. Vu dans une salle pas trop mal remplie et je pense que le métrage en a désarçonné plus d'un. Je suis sorti de la même salle hier où j'étais allé voir Anora et après le films des gens parlaient encore de The Substance...

"Que sert-il à un homme de gagner le monde s'il perd son âme?"
Marc 8:36
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Re: The Substance - Coralie Fargeat (2024)
C'est pas clair effectivement.Cosmodog a écrit : ven. nov. 15, 2024 1:19 pm Personne n’est gêné par le problème majeur (déjà maintes fois soulevé ici et là) qu’on a jamais l’impression que c’est la même personne qui habite à tour de rôle 2 corps distincts, mais qu’on a affaire du coup à 2 personnes différentes ? Pourquoi pas, mais hélas ça fout par terre tout le concept de base…
Le concept m'a quand même fait penser à ces fameux parents qui impliquent beaucoup trop tôt leurs gosses dans des shows tv ou dans l'industrie musicale et qui pêtent un câble dès que ça dérape.
Je pense que Coralie Fargeat y fait allusion, car en effet entre le personnage de Demi Moore et la jeune, il y a clairement une distinction d'humeur et de comportement (et du coup ça rejoint de nouveau l'idée de l'image et notamment de celle que l'on donne à travers son gamin).
Mais je confirme que c'est pas très bien exploité
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Re: The Substance - Coralie Fargeat (2024)
Une Demi Moore impliquée et une technique certes tapageuse mais plutôt maîtrisée pour un récit au déroulement un peu prévisible et répétitif, croulant sous les références cinématographiques et débouchant sur une apothéose gore finale assez Z (du Peter Jackson sans tondeuse) qui laisse perplexe. Une satire parfois amusante mais souvent lourde qui aurait gagné à plus de concision et de finesse.
https://www.youtube.com/watch?v=zcrQ6YxzkTg
Certains cadrages à ce niveau m'ont rappelé le Fulci de MURDEROCK!:Lord Taki a écrit : dim. nov. 10, 2024 9:46 pmLes fessiers féminins n'ont jamais été aussi bien filmés depuis SHOW GIRLS de Verhoeven.
https://www.youtube.com/watch?v=zcrQ6YxzkTg
Basse ou Haute?
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Re: The Substance - Coralie Fargeat (2024)
Ex-basse, donc ça m'éloigne suffisamment des paysages méditerranéens pour que je me sois fait avoir.
Oui, c'est une des limites du concept, mais d'un autre côté, avec une même conscience partagée, les enjeux auraient été bien différents. En l'état, je trouve que cela illustre la question des alter egos, entre la personnalité publique et celle privée, la première pouvant dévorer la seconde ou la seconde tout sacrifier pour la première. Il y a aussi le fantasme narcissique véhiculé par la célébrité, qui ne correspond pas à une réalité concrète et qui ne peut pas être pleinement habitée par le/la concerné(e). Mais je reconnais broder plus que ce que le film montre.Cosmodog a écrit : ven. nov. 15, 2024 1:19 pm Personne n’est gêné par le problème majeur (déjà maintes fois soulevé ici et là) qu’on a jamais l’impression que c’est la même personne qui habite à tour de rôle 2 corps distincts, mais qu’on a affaire du coup à 2 personnes différentes ? Pourquoi pas, mais hélas ça fout par terre tout le concept de base…
Re: The Substance - Coralie Fargeat (2024)
Ah oui c’est vrai, c’est un autre niveau de lecture possible.
(PS: Teurk, je t’ai envoyé un MP
)
(PS: Teurk, je t’ai envoyé un MP

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Re: The Substance - Coralie Fargeat (2024)
Nous sommes donc trois à habiter en Haute Normandie sur ce forum!Teurk le Sicaire a écrit : sam. nov. 16, 2024 3:46 pmEx-basse

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Re: The Substance - Coralie Fargeat (2024)
L'idée de départ est pas mal, mais il y a trop de références dont certaines inutiles ; Cronenberg c'est évident à comprendre, sans doute trop même, mais d'autres comme Kubrick qu'est-ce que ça vient faire là ? Cela vire du coup au fourre-tout à la Tarantino.
Et puis ce déchaînement wtf à la fin...
Par contre Dennis Quaid m'a bien amusé malgré son cabotinage (en même temps, son perso veut ça).
Et puis ce déchaînement wtf à la fin...
Par contre Dennis Quaid m'a bien amusé malgré son cabotinage (en même temps, son perso veut ça).