Avec Flashdance en 83 Don Simpson et Jerry Bruckheimer imposent un style. Youngblood s'inscrit dans cette veine esthétique ; mais aussi celle d'un récit initiatique, à travers l'histoire d'un prolétaire qui se révèle à travers le sport.
Peter Markle filme ses hockeyeurs au ralenti, tels des demi-dieux : Patrick Swayze et Rob Lowe crèvent l'écran, ainsi que l'émoustillante Cynthia Gibb : la scène érotique entre Dean et Jessie imprime les rétines
. L'ambiance est légère, décontractée, entre tournée de téquila et démonstration de testostérone (la baston au Hockey était autorisée à l'époque...), on a même droit à un gag à base de tarte à la crème... Mais le film sait être plus solennel dans sa seconde partie. Des personnages qu'on pensait fonctionnels se révèlent intéressants, je pense ici au frère qui travaille dur à la ferme pour lui laisser la chance de réussir là où lui a échoué (avec une blessure à l'oeil) et aussi au père, qui enfile les patins pour quelques plans sublimes (il patine avec grâce - il s’agit d’un ancien joueur professionnel).Bonne humeur et camaraderie, sur fond d'ambiance de saloon, mais aussi récit initiatique aux enjeux psychologiques et sociaux réels, malgré son récit balisé typique d’alors (coucou Top Gun), Youngblood est selon moi une petite pépite 80's (excusez du peu). Le rock FM un peu moche est diégétique et plutôt discret, ce qui permet au film de traverser le temps tranquillement. En revanche l'excellente musique électro de William Orbit, ponctuée de riff de guitare, transcende les ralentis enfumés et les gros plans de patins cisaillant la glace.
Cerise sur la gâteau : Keanu Reeves (en gardien, au masque superbe) et Patrick Swayze sont réunis à l'écran 5 ans avant Point Break !
Revu grâce au bluray espagnol, dans un master étonnamment bon. VF, VO, STF, STA...