Winterbottom aime parler de la jeunesse de son pays, de sa culture britannique très pub et prolo dans l'âme. La bière, la cigarette et musique pop-rock apparaissent comme des piliers de son oeuvre. Comme si ils permettaient de mieux définir le macrocosme populaire des anglais. L'opium du peuple est là pour leur faire oublier le marasme social. La solitude. Le décalage avec ceux qui gouvernent.
On retrouve cet état d'esprit avec 9 songs, film pot pourri qui mélange le meilleur de Wonderland (l'aspect social et humain) et de 24 party people (la musique comme ciment social). La caméra du cinéaste colle à la peau d'un couple naissant et nous offre son intimité sans retenue. Le film décrit avec finesse et sensibilité la naissance d'une relation amoureuse avec tout ce qu'il y a de plus beau dans ces premiers instants, la découverte du corps de l'autre. Ces jeunes amoureux qui se sont rencontrés dans un concert pop-rock baisent amoureusement, de manière explicite. Point de voyeurisme pour autant. Ce n'est pas pornographique, la démarche est docu(l)mentaire. On ne cherche pas à exciter le spectateur, mais à le placer dans la position de témoin. Un cinéma vérité qui ose refléter la plus intime facette du couple avec un exhibitionniste pudique. La démarche peut paraître répétitive (que fait un jeune couple, ben il baise tout le temps!), mais c'est sensible et spontanné. Les deux acteurs oublient la caméra pour nous offrir un vrai portrait d'amour. Pas un portrait à l'eau de rose, sublimé et éternel, mais une capture d'instants magiques qui sont ceux des premiers moments... De ces moments qui ne peuvent durer, comme en témoigne la belle musique mélancolique de Michael Nyman.
Très fort.
XXX
