Magnifique conte, au sens profond du terme, La compagnie des loups est une puissante métaphore sur le symbolisme sexuel à travers lequel le réalisateur tente de tracer l'itinéraire initiatique d'une petite fille par le biais d'histoires et de fantasmes qu'elle imagine, seule enfermée dans sa chambre.
Dérivé du petit chaperon rouge, Neil Jordon assemble tout un tissu d'histoires toutes plus cruelles les unes que les autres où se mélangent hommes, diable et loups dans un univers cruel et féerique.
Rosaleen en devient l'heroine et tour à tour voit sa soeur, dévorée par les loups, se voit petite fille effrayée par les contes d'hommes-loups de sa grand mère, voit le diable se promener en voiture, ou comment une fermière transforme des nobles en loups, comment Rosaleen résiste aux avances d'un jeune et beau chasseur avant qu'elle ne se transforme en louve pour l'aimer... On baigne donc sans cesse en plein symbolisme.
Jordon joue sur les décors, les bruits, les lumières, les symboles pour créer son climat fantastique, évitant l'horreur, et truffe son film d'images parfois oniriques, parfois effrayantes, toutes plus esotériques les unes que les autres.
Une suite de tableaux remplis de références liées au passage de l'enfance à l'adolescence et à la sexualité qui en découle.
Premiers troubles et fantasmes adolescents, parfois assez alambiqués ou fermés dans leur sens profond.
Superbes décors, sublime mise en scène, un vrai conte onirique envoutant comportant quelques séquences d'une grande réussite, tant visuellement qu'emotionnellement, comme entre autre le banquet où les nobles se transforment en loups ou la poursuite acharnée de la petite fille par les loups...
Belle interprétation de la jeune Sarah Peterson, l'agréable présence de Angela Lansbury en grand-mère et surtout .... le petit plaisir personnel d'Eric, l'apparition furtive en violoniste aveugle du jeune Jimmy Brown, le bel amant blondinet de Wez dans Mad max 2!! YEAH!!!!!!!!!!
Un trés beau film.. dérivé du garou.. un plaisir toujours autant d'actualité pour moi.
