Paul Morrissey restera un des noms rattachés au ciné underground new yorkais 70s avec son compère Warhol et leur fameuse trilogie Flesh/ Trash/ Heat.
Dans les années 80, Morrissey refait surface avec notamment ce Forty Deuce où il a voulu renouer avec ce style de ciné trash. Adapatation de la pièce de théatre du même nom, le film témoigne de la difficulté à mettre sur grd écran une pièce d'où l'échec relatif du film.
Tourné principalement dans une minuscule chambre, utilisant abusivement du spleen screen pour montrer plusieurs scènes simultanément, le film devient vite harassant. On rentre, on sort, on crie, on s'insulte et on oublie vite la glauqueur du sujet.
Dommage car il était particulièrement sombre et malsain. Morrissey nous plonge dans cet univers qu'il aime et que j'aime tant aussi, celui de la drogue, de la prostitution et de l'homosexualité. Misère, détresse, tels sont les mots clés de ces trés jeunes gars qui se prostituent le long de la 42eme rue pour se payer leur dose, tous dépendants de clients riches et pervers, de dealer et de proxenètes jusqu'au jour où l'un d'eux ramasse un gamin de 12 ans, le fait monter dans l'intention de le faire lui aussi travailler pour eux.. Le gamin meurt vite d'une overdose et il doit cacher le cadavre, nu, dans son lit et fire passer sa mort sur le compte d'un de leur riche client..
Malgré la violence au quotidien, l'infamie des rues de N.Y, la prostitution des jeunes voyous, les seringues, le sordide de cette chambre d'hotel misérable, et surtout l'omniprésence du cadavre du gamin nu en arrière plan dans chaque scène d'interieur, Morrissey noie tellement tout cela dans un torrent de bavardages et d'aller-venues incessants et bruyants que ca en devient inoffensif et un peu enervant, désamorçant toute la crudité du propos, prouvant que Forty Deuce aurait du rester une pièce.
Bruyant à souhait entre tous ces bavardages et la musique assourdissante, N.Y 42 eme rue reste un film lucide, cruel parfois tendre aussi, vision brute de quatre garçons qui ne connaissent de la vie que la prostitution et la drogue mais savent au fond d'eux rester humains.
Notons la joyeuse présence de Kevin Bacon, beau à tomber, se laissant faire une petite fellation tout en suggéré- On est en 82, on est loin de Flesh ou Trash et de Joe Dallessandro en pleine erection-, d'Esai Morales, le beau latino récurrent des film de bandes ou encore Jimmy Cetera.
Ni à conseiller ni à déconseiller, NY 42 eme rue est un film que chacun jugera, qu'on pourra aimer ou detester pour tous ces défauts et sa mise en scène theatrale mais qui ne laisse pas indifférent.
New York 42ème rue - Paul Morrissey (1982) : drogue, prostitution vu par Morrissey
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Je pourrais vous tuer mille fois jusqu'aux limites de l'éternité si l'éternité possédait des limites.
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