Manolito a écrit :Ici, vieux cinéma = cinéma de cons, dont on ne retient que le racisme - exagéré, le machisme, les clichés... Tout en échouant à restituer ce qui fait la qualité première de l'euro-espionnage bis : son charme, sa légèreté, on aspect festif.
Au contaire je trouve que le film est très respectueux de ce qu'il montre, il y a un vrai effort de mise en scène et de reconstitution, il joue sur le charme des films qu'il parodie ou dont il se moque mais sans cynisme. Le scénario ne vaut pas tripette et effectivement les deux actrices sont tout sauf convaincantes (surtout Aure Atika, bordel qu'elle joue mal) mais j'ai vraiment vu un film sincère dans sa démarche, donc populaire au sens qu'il s'adresse vraiment à tout le monde, ceux qui veulent de la connerie toutes les 2 répliques, mais aussi ceux qui aiment les films qu'il évoque.
Sympa.
Le film peine un peu à trouver son rythme au début, mais une fois qu'on est dedans, c'est du tout bon. Le ton est astucieusement bien géré, car il frole souvent la ligne rouge du "le meilleur film de l'année - Philippe de Villiers" mais est suffisamment intelligemment écrit et fait pour retomber correctement sur ses pieds à chaque fois.
Personnellement, ce film, de par sa forme d'hommage, m'a plus fait penser à Les Cadavres ne portent pas de costard qu'a n'importe quelle autre parodie (les ZAZ en premier), même si on pense aussi parfois à Y'a-t-il un pilote dans l'avion (les flashbacks avec le jokari...). Bref, de bonnes références finalement. Un rythme un peu plus soutenu et on tenait là un vrai chef-d'oeuvre.
Manolito a écrit :D'abord, il faudra m'expliquer où vous voyez du respect du cinéma populaire là-dedans. Austin Powers, on aime ou on n'aime pas, mais la logique est tout de même d'opposer le cinéma pop et frais des 60s, sa liberté, sa bonne humeur, à la morosité d'aujourd'hui.
Ici, vieux cinéma = cinéma de cons, dont on ne retient que le racisme - exagéré, le machisme, les clichés... Tout en échouant à restituer ce qui fait la qualité première de l'euro-espionnage bis : son charme, sa légèreté, on aspect festif. Quelques scènes y parviennent pourtant : Bambino, effectivement, la meilleure du film ; les bagarres, les décors, quelques plans (mais vraiment pas tous) restent fidèles à la touche 60s, mais bon, l'histoire est sans intérêt, les acteurs très inégaux (les actrices, c'est la cata)...
Je suis assez d'accord avec toi, on a failli tenir notre Austin Powers français, malheureusement OSS 117 ne permet pas de réconciliation avec le passé. Pourtant la manière qu'a le film de régler son compte au racisme et au colonialisme rances de l'époque est très réjouissante ; mais la fonction parodique sape totalement le côté humain du personnage : s'il apprend l'arabe par exemple, c'est pour continuer à donner des leçons et au final, je trouve qu'il subsiste un fond de paternalisme colonial, du genre "nous, nous savons comment vous débarrasser des intégristes"...
En exagérant un peu, c'est du politiquement incorrect sauce Canal +, donc néo-beauf.
Vraiment dommage, car OSS 117 n'est jamais aussi sympathique que dans les séquences musicales ou lorsqu'il se met à danser le twist (20 secondes de pur bonheur).
Dans "Austin Powers", même Dr Evil a droit à un clip de rap hilarant : tout le monde peut danser, tout peut se transformer.
jPl a écrit :je trouve qu'il subsiste un fond de paternalisme colonial, du genre "nous, nous savons comment vous débarrasser des intégristes"...
Bah il ne fait absolument rien, ce sont les autres personnages qui provoquent les événements. De plus son "efficacité" est quand même bien remise en cause par le titre du journal qu'il lit à la fin du film. Tu suranalyses pas grand chose, à mon avis.
En fait, l'histoire des intégristes est escamoté en cours de route, je trouve, elle n'a plus vraiment d'importance à la fin du film...
J'ai moi-aussi penser à des parodies Canal +, voire à "Scream" : "Regardez comme nous ne sommes pas dupes de ce cinéma con et pourri, nous en détournons tous les mécanismes"... et tuons sa magie. Dommage...
jPl a écrit :je trouve qu'il subsiste un fond de paternalisme colonial, du genre "nous, nous savons comment vous débarrasser des intégristes"...
Bah il ne fait absolument rien, ce sont les autres personnages qui provoquent les événements. De plus son "efficacité" est quand même bien remise en cause par le titre du journal qu'il lit à la fin du film. Tu suranalyses pas grand chose, à mon avis.
Possible, c'est juste mon sentiment...
Je ne me souviens pas du titre du journal à la fin, peux-tu préciser ?
Côté résultat, une première semaine encourangeante à 835 334 entrées, soit une moyenne de 1500 spectateurs par copie. (et près de 5 000 en moyenne par copie sur Paris/périphérie!).
Le hiC, c'est que le film chute de 65% sur Paris dès les deux premiers jours. reste à savoir comment la province se comportera, les vacances venant de commencer dans la zone 1 et se poursuivant dans la 2.
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
Je m'attendais a une petite pardoie gentilette de James Bond à la sauce franchouillarde (ce que me semblait être la série orignale des OSS 117), et là, je me suis retrouvé devant un film tentant visiblement de battre le record de blagues débiles à la seconde, un truc completement déjanté finalement assez proche d'Austin Power.
Le film, via les périgrinations de Dujardin en Egypte, va très loin dans le second dégré, un second dégré visiblement bien compris par le public qui n'a jamais céssé de rire.
Un bon gros délire qui nous change agréablement de tout les films comiques français poussifs des ces dernières années.
Et Dujardin confirme ici qu'il est un grand acteur comique.
Une oeuvrette sympathique , mais je me suis pas vraiment cassé les abdos kro .L'histoire est vraiment anecdotique ouvrant des sous-intrigues, les intégristes, la princesse ( nullissime aure atika), pour finalement ne pas les traiter, le film peine à trouver un rythme , les 1h30 se font sentir quand même.Aprés Dujardin est excellent, trés référentiel dans son jeu, parodiant avec finesse et jamais de lourdeur tous les codes du bond ( gestuelles, mimiques , il fait des têtes pas possible ), le vrai point fort du film c'est lui. De même grosse poilade, pour le Mambo et la chanson Bambino. L'emballage technique est trés soigné, ça fait plaisir, SPOILER la séquence ou OSS est balancé dans la mer est somptueuse on croirait vraiment une sorte de rêve éveilléSPOILER END. Un film sympa, mais pas un chef d'oeuvre non plus.
Le terrain de la parodie est toujours un peu glissant, la frontière qui sépare la justesse du ton, à la facilité permise par l’entreprise est mince, et le résultat peut rapidement basculer de la franche réussite au ratage plus ou moins totale. Le genre impose également un choix, celui de jouer la carte de la retenue, ou bien assumer son caractère le plus outrancier, la demie mesure confinant le plus souvent à une création bâtarde qui oublie souvent d’être drôle. Le réalisateur est un habitué de l’exercice. Il a pu prouver par le passé qu’il était tout à fait apte à tenir les reines d’un tel projet. Aussi, de le retrouver derrière la caméra et à l’écriture n’est pas une surprise, et devient même un atout rassurant. OSS 117 est la réponse absurde à tout un pan du cinéma d’espionnage, les James Bond en tête, et également à toute une période.
Dans sa construction, OSS 117 colle parfaitement aux structures des films d’espionnage. Un introduction résolument « m’as tu vu » pour présenter son personnage principal, sa figure centrale. Dès ces premières minutes, on peut apercevoir la volonté du réalisateur de proposer un pastiche respectueux, qui tourne en dérision sans jamais porter de jugement. La noblesse de la parodie, de la dérision tout en gardant à l’esprit le caractère révérenciel, l’hommage déférant. Cette attention marque assurément la réussite totale du métrage, cette faculté d’être toujours juste dans l’humour que le cinéaste emploie, et dans les moyens déployés. Hazanavicius opère une sacralisation d’un genre, qu’il pervertie par l’absurde pour un résultat réellement savoureux.
Pour donner vie à cet espion gauche, le cinéaste a choisi Jean Dujardin, et on peut sans mal affirmer qu’il n’est pas de choix plus judicieux. Acteur formidable qui possède un éventail de jeu encore insoupçonné aujourd’hui, il déploie un talent impressionnant pour retranscrire la maladresse improbable qui caractérise son personnage. Au-delà du simple fait de donner le rôle à un acteur reconnu, qui surfe sur une vague de franche réussite (Brice de Nice), il existe également la volonté de fulgurer la dimension incantatoire du monsieur tout le monde, qu’incarnait Dujardin dans la série qui l’a fait connaître. Campant le Français moyen dans la représentation du couple, il représente, aux yeux des Français, le symbole d’une universalité. En utilisant pareille connotation sous-jacente, sa description en espions franchouillard, machiste, raciste et homophobe, devient une savoureuse et légère critique du Français – autant de l’époque, que d’aujourd’hui.
Pour donner vie à un tel exercice, toujours en ayant à l’esprit le respect du genre qu’il parodie, Hazanavicius impose les codes visuels de l’époque, usant des différents artifices pour abattre les frontières temporelles qui auraient pu freiner l’enthousiasme du métrage. Réalisation volontairement passéiste, décors en carton pâte, transparence, tous les ingrédients sont réunis pour représenter le film tel qu’il aurait été réalisé dans les années 60/70. Cette envie de faire du vieux avec du neuf nous renvoie à notre appréciation du cinéma, et ce besoin compulsif d’hyper réalité. A l’ère du numérique, des effets spéciaux repoussant constamment ses propres limites, un tel exercice est une formidable réponse à toutes ses injonctions qui s’emparent des métrages, quand leurs effets spéciaux n’atteignent pas le degré vériste exigé. Dans OSS 117, tout est faut, pourtant, « ces défauts » n’empêchent pas le film de fonctionner. Au contraire, cet aspect dépassé du cinéma devient un critère positif et essentiel du métrage. Ainsi ce critère de plausibilité d’un effet ne devient plus essentiel dans la critique d’un film, mais s’accompagne d’un recul qu’il est indispensable d’opérer lorsque l’on regarde une œuvre. Cette question qui sous tend dans OSS 117, peut dès lors abroger les affirmations technocrates de toutes critiques qui ne jugeraient que par le rendu d’un effet, basant son opinion négatif du film uniquement par le truchement de sa conception graphique.
OSS 117, en plus d’être une comédie parfaitement réussie, n’accusant aucun coup, devient une réflexion sur notre rapport à l’image, et sa dimension réaliste. Le métrage agit sur notre mémoire de cinéphile, sur la conception d’un art en perpétuelle évolution dans sa conception. Bien plus qu’un simple pastiche, qu’une simple parodie, OSS 117 représente un objet de réflexion nécessaire pour appréhender l’avenir d’un médium et notre rapport à celui-ci. Même si au-delà de toutes ces pensées, il existe le plaisir immédiat de retrouver enfin une vraie comédie du mot et des situations, qui ne racole jamais et qui procure une satisfaction que l’on pensait presque avoir oublié. Ce film est un miracle, en espérant qu’il parvienne à se reproduire…