Le film repasse en ce moment sur canal et ça m'a donné l'occasion de le voir sous un angle bien différent depuis la première fois que je l'avais vu, au cinéma, étant donné mon age canonique
Perçu au départ comme le produit d'un cynique pur, ce film de Jean Yanne se révèle aujourd'hui parfaitement prophétique. Que dénonce t-il au delà de la bêtise ordinaire ? La marchandisation du spectacle, ainsi qu'une mise en abime d'une société où toutes les valeurs sont devenus objet de promotion, de spectacle précisemment.
Gerber travaille à radio plus, dirigée par un con huileux, Jacques François dans un emploi de prédilection et propriété de Bernard Blier en patron paternaliste (Louis-Marcel Thulle). Radio plus c'est la radio tel qu'on la connait aujourd'hui et qui en 71 n'était encore qu'une plaisanterie, mais une plaisanterie que Yanne cerne déjà très bien. Une radio entièrement dédié à son budget publicitaire, n'hésitant pas à passer tel tube en jingle, et à toute les sauces, pour des pubs, et des émissions dont la thématique est Jesus (on est en 71 donc, époque de Jesus Christ superstar).
Bien entendu Yanne nous parle ici de ce qu'il a vu lui-même à la radio et ce virage qu'il sent avec 30 ans d'avance. Mais pour moi ce film me parle d'autant que Yanne a travaillé dans la pub (comme concepteur rédacteur, comme Bacri et d'autre, Beigbédé aussi ) et évidemment son directeur s'appelant Louis Marcel, je ne pouvais m'empécher de penser à un autre Marcel de la pub Bleustein Blanchet, fondateur de Publicis.
Car même si c'est un peu dur à avaler pour les pisses froid, les rédacteurs, sont des auteurs à leur manière. Gerber, le personnage de Yanne, avec son cynisme confondant, va ici écrire une pièce à succès, et refaire en une nuit toute la campagne de pub de la radio.... mais bien entendu son humour particulier ne passe pas et il sera viré, viré jusqu'au jour où son patron réalisera un instant le tombereau de merde qui se deverse dans sa radio. Il réengage Gerber/Yanne qui lui lance le paris de faire une radio basé sur la vérité. Le grand patron fait banco.
Ici je n'ai put m'empécher à nouveau de penser à mon métier, et au nombre de directeur de création ou de gros créatifs qui rentre dans des agences avec la promesse qu'ils pourraient changer les choses, faire de la pub anglaise, injecter de l'impertinance, et aussi faire des pubs non plus basé sur des fausses promesses mais de vrais arguments de vente. Et comme pour Gerber, évidemment, rapidement, les choses tournent cours.
Pour Gerber au jeux de la vérité, trop osé, tous les industriels, et bien entendu plus tard les syndicats ouvriers, viennent se plaindre. Ici il met tout le monde dans le même panier, et ce tout le monde ne veut surtout pas que les choses changent, les gens bouffent de la merde, veulent de la merde, la merde est un produit de consommation, n'emmerdez pas le système avec ça.
Alors finalement, bien sûr, Gerber se fera vider, avec un gros chèque, après qu'on ait essayé de le tuer au propre et plus au figuré. Le directeur de création en agence ne vit pas autre chose, après que le staff commerciale tente en général de le tuer virtuellement, il reçoit un gros chèque et va voguer vers d'autres agences, participer à la même désillusion.
Gerber/Yanne lui se retrouvera dehors et ça se terminera par une chanson, au paroles terribles, le génériques de Tout le Monde il est beau....
Un film des années soixante dix qui parle si bien de notre ere de voiture volante... qui l'eu crut hein....
Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil - J. Yanne (1972)
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Chobizeness, dont la chanson du générique vous change un homme à jamais...
Il a chaud Bibi, il a chaud
il a chaud partout Bibi
Chaud du zizi jusqu'aux fesses,
car il est dans le Chobibi, chobibi, chobibi
Chobizeness
Approximativement.
Sinon, Tout le Monde il est beau, c'est quand même le Citizen Kane de Jean Yanne, donc respect.

Il a chaud Bibi, il a chaud
il a chaud partout Bibi
Chaud du zizi jusqu'aux fesses,
car il est dans le Chobibi, chobibi, chobibi
Chobizeness
Approximativement.

I told you you'd better hope I didn't make it back.
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Pour tout le monde il est beau... :
Quand les pavés volent, comme de grands oiseaux gris,
en plein dans la gueule des flics au regard surpris.
Quand ça Gay-Lussac, lorsque partout l'on entend
le bruit des matraques sur les cranes intelligents.
Dans la douceur de la nuit, le ciel m'offre son abri,
et je pense à Jésus Christ, celui qu'a dit :
Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil !
Le monde est beau, tout le monde il est gentil
Quand dans le ciel calme, l'avion par-dessus les toits,
verse son napalm sur le peuple indochinois.
Quand c'est la fringale, lorsqu'en place d'aliment,
les feux du Bengale cuisent les petits enfants.
Dans la tiédeur de la nuit, la prière est mon appui,
car je pense à Jésus Christ, celui qu'a dit :
Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil !
Le monde est beau, tout le monde il est gentil
Quand ça jordanise, quand le pauvre fedayin
copie par bêtise la prose à monsieur Jourdain.
Quand le mercenaire ne songe qu'a vivre en paix
et se désaltère avec un demi Biafrais.
Dans la fraicheur de la nuit, je me sens tout attendri
en pensant à Jésus Christ, celui qu'a dit :
Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil !
Le monde est beau, tout le monde il est gentil
Pour la première chanson après le générique, je me souviens plus trop
mais la fin du refrain m'avait marqué :
"Et de Genève à l'ONU,
Le monde entier montre son cul!
Cho-o-o-bizenesse
Cho-o-o-bizenesse
Les gros scandales qu'on révèle
C'est du Chobizenesse
Les bombardiers nouveaux modèles
C'est du Chobizenesse
Le président qu'on assassine,
C'est du chobizenesse
...
"

Il était doué, le bougre...et même les fausses pubs étaient à hurler de rire (spécialement aussi dans Je te tiens, tu me tiens par la barbichette)
Quand les pavés volent, comme de grands oiseaux gris,
en plein dans la gueule des flics au regard surpris.
Quand ça Gay-Lussac, lorsque partout l'on entend
le bruit des matraques sur les cranes intelligents.
Dans la douceur de la nuit, le ciel m'offre son abri,
et je pense à Jésus Christ, celui qu'a dit :
Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil !
Le monde est beau, tout le monde il est gentil
Quand dans le ciel calme, l'avion par-dessus les toits,
verse son napalm sur le peuple indochinois.
Quand c'est la fringale, lorsqu'en place d'aliment,
les feux du Bengale cuisent les petits enfants.
Dans la tiédeur de la nuit, la prière est mon appui,
car je pense à Jésus Christ, celui qu'a dit :
Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil !
Le monde est beau, tout le monde il est gentil
Quand ça jordanise, quand le pauvre fedayin
copie par bêtise la prose à monsieur Jourdain.
Quand le mercenaire ne songe qu'a vivre en paix
et se désaltère avec un demi Biafrais.
Dans la fraicheur de la nuit, je me sens tout attendri
en pensant à Jésus Christ, celui qu'a dit :
Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil !
Le monde est beau, tout le monde il est gentil
Pour la première chanson après le générique, je me souviens plus trop
mais la fin du refrain m'avait marqué :
"Et de Genève à l'ONU,
Le monde entier montre son cul!
Cho-o-o-bizenesse
Cho-o-o-bizenesse
Les gros scandales qu'on révèle
C'est du Chobizenesse
Les bombardiers nouveaux modèles
C'est du Chobizenesse
Le président qu'on assassine,
C'est du chobizenesse
...
"

Il était doué, le bougre...et même les fausses pubs étaient à hurler de rire (spécialement aussi dans Je te tiens, tu me tiens par la barbichette)
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?