romain2 a écrit :drummonde a écrit : Sinon L'ILE D'EPOUVANTE c'est vraiment une daube
Le pire Bava , pourquoi avoir passé celui la ?
Allons allons vous êtes un peu sevères, c'est une trés belle oeuvre, c'est bien filmé, les images sont splendides, comme souvent chez bava c'est un magnifique kadéiloscope de couleurs chatoillantes. certes au niveau du scénario de nombreux autres de ses films ont été bien plus inspirés (rappelez vous les conditions de tournage, il est arrivé sur le plateau in extremis).
Sur grand écran c'etait un véritable bonheur !!
Tout à fait d'accord. Il faut prendre aussi en compte la génèse plus que douloureuse du film, aussi... la première fois, j'avais été déçu mais à la seconde vision, les qualités du film deviennent une évidence; C'est le scénario de Mario Di Nardo qui peche par un honteux démarquage d d'Agatha Christie.
ce que j'en disais à l'époque:
"Selon l'interview donnée à la revue POSITIF (n° 138, mai 1972), CINQUE BAMBOLE... est le film qu'il déteste le plus dans sa filmographie.
Le producteur lui ayant allongé un gros chèque le samedi soir pour qu'il commence à tourner le lundi matin, Mario Bava se rendit compte après coup du mauvais scénario dont il avait hérité. Mario Di Nardo n'avait que grossièrement décalqué Les Dix Petits Nègres d'Agatha Christie.
Mario Bava se vengea en modifiant la fin du film, changeant du même coup l'identité du tueur et le fait qu'il s'en aille à la fin avec la fille de ses rêves...
Le film devient ainsi au fur et à mesure une solide charge contre la bourgeoisie italienne, à défaut de suspense diabolique. En effet, le film revet la forme d'un Giallo mais sans en épouser le fond. On sent bien que l'intérêt du film n'est pas à proprement parler l'identité du tueur mais bel et bien l'aspect sociologique de cette peinture d'une société en pleine décrépitude. Mario Bava ne se pose pas en moralisateur -bien loin de là- mais édicte une morale à ses personnages: dans un monde de faux-culs et de cadavres dans le placard, il existe toujours la hiérarchie du plus faux-cul qui l'emporte. On assite à partir de là à un jeu de massacre (au propre comme au figuré) social tout à fait réjouissant.
Les tendances sociologiques du thriller italien sont bien présentes ici. L'homosexualité féminine pointe son nez : n'oublions pas que le public principal du giallo est composé d'hétérosexuels mâles pour qui le comble du fantasme érotique revient à voir deux femmes faire l'amour ensemble. Moults réalisateurs transalpins auront retenu cette leçon. Cette homosexualité se trouve hélas comme d'habitude punie de mort : on sera gré à Mario Bava de l'avoir malgré tout présenté sous un trait positif (voir à ce sujet l'excellent livre de VITO RUSSO "THE CELLULOID CLOSET" où la violence à l'égard des homosexuels dans les thrillers des années 60-70 est analysée de manière fort judicieuse).
Les péchés capitaux (même Mario Bava n'arrive pas à se dépétrer de cette foutue morale judéo-chrétienne) sont nichés au coeur de ceux qui ont le pouvoir et l'argent, c'est bien connu. D'ailleurs, qui aurait pensé réaliser un giallo avec comme héros des italiens moyens, des paysans... personne. D'ailleurs, cela n'existe pas. Coïncidence ou peur du miroir de la réalité?
Quant à la mise en scène, Mario Bava semble détaché de l'histoire. La caméra n'ose que très peu d'effets et la scénographie semble peu propice aux débordements gothiques. Il s'agit presque d'une moquerie à l'égard du produit : les meurtres sont étonnamment soft et les cadavres s'empilent dans la chambre froide comme de vulgaires morceaux de viandes avariés. Un peu comme si le processus de destruction de l'humain au sein du film rejoignait cette envie de détruire un récit parfaitement inintéressant.
De la désintégration du récit cinématographique grâce à la désacralisation de la mort et de son rituel funéraire : CINQUE BAMBOLE PER LA LUNA D'AGOSTO est un petit manuel du parfait manipulateur. Les acteurs y jouent des personnages-pantins dont les ficelles sont tirées par un réalisateur conscient de la médiocrité du récit mais décidé à s'amuser un peu à leurs dépens. "
je me suis aussi, depuis le temps, rangé à la musique de Piero Umiliani en achetant le CD édité depuis. Un plaisir coupable!
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?