Ben X, Nic Balthazar, 2007

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mercredi
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Ben X, Nic Balthazar, 2007

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Les métrages belges de langue flamande se font assez rares sur nos écrans pour que “Ben X”, réalisé en 2007 par Nic Balthazar, suscite la curiosité, voire l’achat d’un billet. Relativement bien distribué (sur Paris aux Halles, Bretagne, Gaumont Champs-Elysées, MK2 Bibliothèque entre autres), le film nous conte les déboires d’un jeune autiste (moyennement frappé par la maladie puisque apte à se rendre en classe, à parler...) malmené par ses camarades. Pour contrebalancer son mal être, le garçon s’adonne chaque jour à un jeu en réseau au sein duquel il excelle. Canard boiteux la journée et glorieux chevalier la nuit, notre personnage comprend cette schizophrénie comme une nécessaire échappatoire au réel. Sur ce point, “Ben X” aborde le thème des mondes virtuels de façon inédite. Objectivation des obscures car opaques univers attachés à l’autisme, internet s’érige presque en remède de ladite maladie. Facteur de communication (avec la belle Scarlite), de revalorisation de soi et de rêves, le jeu aiderait, dans ce cas, à s’épanouir pleinement. Assumer sa différence via internet, la prise de position peut surprendre au regard du contexte actuel (maints pédopsychiatres, sociologues, intellectuels, artistes dénoncent au contraire les conséquences d’une telle immersion. Les réalisateurs japonais restent cependant ambigus à ce sujet).
Point de spoiler si ce n’est pour prévenir les futurs spectateurs que la réalité dépeinte ici s’avère davantage “dépersonnalisante”, violente, injuste que le “Virtuel” et, de ce fait, ne mérite pas forcément une complète adhésion (il ne s’agit pas non plus de s’y fermer).
En dénonçant la monstruosité de certains êtres humains, le cinéaste accorde le droit aux plus faibles (perspicaces?) de s’évader quelques temps; la chose n’est pas nouvelle et participe, depuis quelques siècles déjà, à l’indéniable valorisation du livre, du dessin, du morceau de musique... Porte sur l’Imaginaire et objet de catharsis, le jeu s’établit désormais comme un (dixième?) art (voir les très belles séquences animées) à ne pas négliger.
Mention spéciale à la performance du jeune comédien, Greg Timmermans, criant de vérité.
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