A 15 ans, Molly est la meilleure élève de sa classe. Personne ne suspecterait que l'élève modèle mène une double vie, et devient prostituée la nuit...
Hit vidéo des années 80 produit par la New World de Corman et réalisé par le scénariste de Vice Squad, Angel premier du nom est un curieux mélange de gros mélodrame, sur les affres d’une étudiante orpheline obligée de se prostituer la nuit pour vivre, semblant (volontairement ?) avoir été écrit dans les années 50, et de polar urbain de série B à l’ambiance bien crasseuse.
La mayonnaise a un peu de mal à prendre au départ. La plupart des pittoresques personnages que l’on nous présente manquent quand même sérieusement de crédibilité et ce mélange de situations niaiseuses et de passages beaucoup plus glauques - tout ce qui concerne le tueur de putes - laisse par moment un peu perplexe quant aux intentions de Robert Vincent O’Neill.
Mais l’apparente sincérité du réalisateur, le soin qu’il porte à la description de sa bande de laissés pour compte, et l'absence totale de temps mort dans cette histoire simple mais efficacement racontée finit par payer et l’ensemble devient progressivement assez attachant. Toutes les séquences extérieures, dont l’excellent final, tournées sur et aux abords d’Hollywood Boulevard, ont en outre un indéniable cachet d'authenticité.
La distribution a elle aussi la saveur des bons produits artisanaux faits avec amour. Susan Tyrrell, toujours aussi moche et grande gueule, Rory Calhoun en cow-boy d’opérette, qui en rajoute une couche dans l’ambiance cinéma B d’antan à laquelle semble parfois vouloir rendre hommage le film, Dick Shawn en travelo et Cliff Gorman en flic au grand cœur, sont tous parfaits.
Photographie du futur réalisateur Andrew Davis et bonne petite musique de Craig Safan en prime.