Elephant : critique du DVD Z1

[bensunt]

Je viens de découvrir ce film absolument extraordinaire dont je n'avais pas du tout entendu parler avant de voir hier la jaquette du Z1 où figurent "Palme d'Or" et "Best Director".

C'est étrange à raconter, mais le film est une suite de plans séquences qui suivent le quotidien (le film se déroule presque en temps réel) de plusieurs lycéens américains, à la différence près que c'est le jour où une fusillade va éclater. On suit le "point de vision" de chaque personnage allant d'un point A vers un point B de leur lycée en traversant couloirs, gymnases, salles, jardins,... Ce système de narration nous entraine à rester constamment atttentif. Il nous met soit à la place des différents personnages, soit nous place comme "temoin passif" de leur isolement, de leurs discussions, bref de tout ce qui rythme la vie d'un lycée.



Ces mêmes personnages sont donc amenés à se croiser à un moment ou à un autre, et ne se connaissent pas forcément, ce qui permet d'avoir une topographie complète du lycée tout en sachant qui se trouve où au moment où deux lycéens vont rentrer armés jusqu'aux dents dans le lycée. Cela permet aussi d'avoir un sentiment très étrange de "décalage" où au sein d'un microcosme, chacun mène sa propre petite vie, passionante pour certains, triste pour d'autres...



Gus Van Sant ne juge à aucun moment les deux jeunes tueurs, il glisse quelques images de ci de là : l'humiliation des lycéens "différents", les images violentes à la TV, les jeux video à la Doom, l'absence de communication avec leur proche ou avec le personnel du lycée,...

Le film nous montre et nous laisse tirer nos propres conclusions.

Au niveau du DVD, le Z1 édité par HBO est d'excellente qualité.
Il y a un transfert 4/3 et un autre 16/9 (qui enlève un peu d'image en haut et en bas).
Les pistes sonores DD 5.1 et DTS sont absolument éblouissantes car elles nous immergent à 360° dans le lycée et son environnement.
Au niveau des bonus, il y a un making-of que je n'ai pas encore vu et une BA.

[Argwen Lynchette]

Tu sais pas quand sort le z2 ???

[Mister Zob]

Le z2 sort le 12 mai chez MK2.

[Hugo]

J'aimerai bien le voir en 16/9 car le 4/3...bah,voilà,c'est assez bof.

[Manolito]

Heu, le 4/3 est le format original pour ce téléfilm (il est passé ainsi dans les salles de cinéma, du moins celles équipées d'un projecteur qui passe en 1.33) et les cadrages m'ont vraiment paru impeccables.

D'ailleurs ce sera le format du DVD MK2, semble-t-il :

http://boutique.mk2.com/boutique/fiche_ ... 463&page=0

[Humungus]

Chiant et pretentieux, voilà il est tard je suis fatigué.

[Hugo]

Heu, le 4/3 est le format original pour ce téléfilm (il est passé ainsi dans les salles de cinéma, du moins celles équipées d'un projecteur qui passe en 1.33) et les cadrages m'ont vraiment paru impeccables.

D'ailleurs ce sera le format du DVD MK2, semble-t-il :

http://boutique.mk2.com/boutique/fiche_ ... 463&page=0

Oui,je sais bien,mais le 4/3,c'est pas hyper agréable (j'ai été le voir dans un mk2,et ça m'est resté en travers de la gorge cette histoire)

[bensunt]

Le 16/9 rogne un peu d'image en haut et en bas (c'est du 1.78 sur le DVD US), mais ça ne change vraiment pas grand chose aux cadrages du films...

La piste DTS est en revanche clairement supérieure au DD 5.1. Elle est plus aérée, plus précise (ambiances dans la cantine) et offre des effets 360° plus découpés.

Enfin 16/9 ou pas, DTS ou pas, il faut absolument découvrir ce film !!

[MovieRev]

Tiens j'ai retrouvé le post que j'avais fait pour l'ancien forum.


“Elephant” est pour moi une vraie réussite dans un genre de cinéma conceptuel. Bien sûr, le film n’est pas un chef d’oeuvre, ce serait scandaleux de placer le film au niveau des véritables oeuvres cinématographiques qui forment un cortège de classiques. Mais je vois plutôt “Elephant” comme un film expérimental, un travail sur la fatalité de manière réaliste, plus qu’un véritable film polémique sur le pourquoi et le comment d’évènement comme celui qui fait le sujet du film. Gus Van Sant est parti à la recherche d’un style, d’un ton, qui donnerait tout son poid à la chute du film. A la manière de ces films qui ne reposent que sur un twist final, on serait tenté de dire qu’on se fait bien chier pendant 1h en attendant que ça bouge. Mais ici, toute la séquence du massacre voit sa force reposer dans ce qui a été achevé dans la première heure. En effet, on suit le quotidien de quelques personnages pris au hasard dans le lycée, et Van Sant prend soin de ne rien dramatiser, c’est hyper-réaliste puisqu’évidemment il ne se passe rien de rien. Bien sûr, on serait tenté de dire que Van Sant n’aime pas ses personnages, qu’il ne leur donne aucune matière. Mais c’est le concept même du film. Ça peut paraître léger et facile, mais bon à la base je pense pas que le film a la prétention d’être jugé de manière classique. Le style est radical. On s’intéresse de manière très lente aux personnages. Pas besoin de nous montrer qu’untel ou unetelle va voir son destin basculer, ce qui rendrait le reste de la famille très triste et blah blah blah…. A aucun moment, Van Sant ne force l’attachement. Le film ne s’embarrasse même pas de ces présentations qui mèneraient automatiquement à une dramatisation de l’histoire. On débarque comme spectateur dans leur vie quotidienne, et on oublie même presque ce qui va se passer. A certains moments même l’évènement tant redouté est désamorcé, comme pour rappeler que la mal n’est pas loin, mais que la vie continue sans se méfier. Le film est même tellement pur, tellement neutre, qu’il est impossible de s’attacher plus à certains personnages que d’autres, la vision du bien et du mal est brouillée au travers de cette mise en scène anti-manichéenne. Mais alors vous allez me dire “a quoi elle sert alors cette première heure ?”. Simplement à faire exister ces personnages, le plus naturellement possible, pour que la fin non seulement ait son rôle de choc graphique et psychologique soudain, mais également pour que quand défile le générique, on dise finalement que le mal arrive vraiment sans prévenir, que c’est ça la vraie fatalité. Rien ne pouvait empêcher le massacre. Le film n’est absolument pas démonstratif, les détails tels que le reportage sur le régime nazi, sont complètement anecdotiques, c’est même une parodie de film démonstratif (on comprend bien que c’est pas ça qui les a poussé à tuer, et pourtant tout le monde a cherché à comprendre le pourquoi de ce reportage placé à ce moment là, vis à vis de ce qui va se passer après). Le lien entre le spectateur et les victimes se créé finalement naturellement. On n’est pas là à se dire “ah merde, ce perso il était trop bien” ça me fait trop qu’il lui soit arrivé ça”. C’est même là que le film est très dur, car on du mal à lui trouver une âme, et on ressent alors d’autant plus la fin du film comme une agression. Et bien sûr ça c’était le concept de Gus Van Sant. Un concept léger et dont la prétention n’est pas acceptée par tous, comme tous les films un tant soit peu expérimentaux, et surtout sur un sujet difficile comme celui ci.

Alors film anecdotique s’il en est dans l’ensemble du paysage cinématographique, il n’en est pas moins une excellente expérience que Van Sant achève avec brio.

[celia0]

Je trouve perso que le gros probleme du film est de justement n'avoir donné vis à aucun personnage.
Les acteurs paraissent si creux le film ne parait pas réel mais plutot une caricature.
Je dis sans exagerer que par moment je me croyais dans une parodie des inconnus qui caricaturaient le jeu des acteurs de theatre français.

[bensunt]

Je trouve perso que le gros probleme du film est de justement n'avoir donné vis à aucun personnage.
Les acteurs paraissent si creux le film ne parait pas réel mais plutot une caricature.
Je dis sans exagerer que par moment je me croyais dans une parodie des inconnus qui caricaturaient le jeu des acteurs de theatre français.

A lire ce que tu écris, j'ai l'impression que tu n'as absolument rien compris à Elephant.

D'abord, je ne vois pas l'intérêt de chercher à donner vie à chaque personnage individuellement puisque le film cherche avant tout à nous donner un état des lieux d'un lycée juste avant un drame (et quel drame !!). Que Gus Van Sant ait quand même réussi à insuffler de la vie à ses personnages est d'ailleurs à mon avis assez exceptionnel.

Dire que les acteurs sont caricaturaux, euh désolé mais je vois vraiment pas... les personnages sont d'un naturel et d'une sincérité tels qu'on en est même plus au stade de juger leur performance en tant qu'acteurs, mais carrement à nous positionner à la place de la caméra.
Pour être même tout à fait franc, c'est bien la première fois que je vois un film se passant dans un lycée qui nous fait à ce point oublier les caméras (et ce, malgré/grâce à la perfection technique de la mise en scène) et qui me rappelle l'ambiance de ce qu'était mon propre lycée (alors qu'on est dans un lycée ricain à la base !!).

[celia0]

Je pense que l'appreciation du film depend vraiment de la sensibilité du spectateur.

personellement,je ne suis pas du tout rentré dedans d'où mon impression de film surfait (la camera m'a semblé tres insistante notement lors des interminables plans sequences).
J'ai meme rie jaune quand la camera filme le ciel durant 5 min montre en main.

Surtout voire les personnages perirent lors de la fusillade m'a laissé de marbre, les personnages ne me paraissant pas credibles.

Franchement,je n'ai ressenti aucune ambiance dans ce film.
Je suis insistant mais j'ai vraiment ressentie une repulsion que je n'ai toujours pas digérée
mais je n'ai pas envie de lancer une polemique.
je dirai que le film est trop experimental pour moi.
Le pire,c que j'aime bien Gus van sant !

[eric draven]

Je n'avais pas vu les threads précedents...
Etrange, etrange, un film qui a déconcerté Eric...

Sans avoir aimé, j'ai pourtant pris un certain plaisir à regarder ce film dont je me suis demandé où était la trame conductrice, où voulait en venir le réalisateur qui nous offre une journée de vie dans un lycée US, ballade sa caméra dans les couloirs, s'attarde sur certains personnages auquel on n'a pas guère le temps de s'attacher.

On parle homo, hetero, pbs de la vie,.. une vie routinière, des ados tous differents..
ca peut être chiant mais il y a le style Van Sant.
C comme un rêve qui finirait en cauchemar avec le pétage de plomb de deux ados cmme tt le monde qui massacrent le lycée au fusil comme ds les jeux videos qu'ils aiment.
Leur froideur, leur determination, leur assurance fait assez peur. Rien ne prédisait cette folie meurtrière.

Durant cette partie finale demeure cette impression d'irréalité. Un lycée plein de monde mais qui semble si vide, 2 ados qui tuent tt ce qui bouge mais aucune scène de réelle panique, des corps s'effondrent mais guère de réaction, et ce plan final sur les nuages qui passent facon My own private Idaho renforce l'idée rêve/ cauchemar sur une jeunesse ss but conditionnée par la Sté, les jeux, les images.. menant au pire, le pire qui devient banalement naturel et fait peur.
Un naturel qu'on retrouve dans la facon de filmer de Van Sant, fluide et aerienne, facon reportage contrastant avec l'aspect rêve.

Déconcertant mais un film non dénué de charme, proche de l'experimental...

Van Sant oblige, petite scène d'homosexualité- y voit on une forme de frustration sexuelle?- entre les 2 meurtriers qui s'embrassent sous la douche. Pas de voyeurisme, pas de plan de nudité, la caméra se met de biais, pudique!
De jeunes acteurs plutot convaincants., particulier mais interessant.. Mais de la à lui filer tt ces prix...

[Frenchie]

A noter que le z2 collector (sortie chez mk2) possède le grand avantage d'avoir en bonus le moyen-metrage (39 mn) eponyme d'Alan Clarke qui est vraiment excellent et qui est l'un des films les plus impressionnants au niveau formel qu'il met été donné de voir

[Battosai]

Tiens, ils ont inclus le court métrage dans le dvd , J'étais pas au courant....
En tout cas le court est excellent, techniquement excellent, et assez glacant dans son message (dénonciation de la violence quasi-arbitraire qui peut surgir n'importe quand). D'ailleurs clarke est un passionant cinéaste injustement méconnu (dommage qu'il ai fallu attendr le film de van sant, et la mort d'alan clarke pour qu'il commence a acquérir une réputration horrs de l'angleterre)
(road xxx, made in britain xx, elephant, xxx, christine xxx, scum xxx, the firm xx).

Sinon pour le film de van sant, je n'ai jamais vraiment accroché. Il y a un gros travail sur les travelling en steadycam (qui s'inspirent totalement de l'oeuvre de clarke, dont c'était la spécialité), très fluide et paisibles (ce qui contribuie a donner une impression de flottement, presque de rêve), mais la représentation des tueurs m'a toujours un peu géné.