A l'heure actuelle, parlez du ciné indien à un profane et il pensera à des films de trois heures avec uniquement des chansons kitchs et des histoires d'amour contrariées. Si ce cinéma que je qualifierais d'innocent" existe effectivement en Inde, il ne represente pas l'intégralité de la production bollywood.
D'où ces deux exemples : Raaz et Bhoot.Deux films de qualité inégale, au topic indentique et réalisations différentes qui ont au moins le mérite de revêler un cinéma radicalement différent.
RAAZ :

Commençons par mon coup de coeur. Raaz (de Vikram Bhatt) est un film ovni dans le cinéma contemporain. Comme il a été dit plus haut, le cinéma indien ne s'offusque pas d'une certaine naïveté.
L'histoire tient en deux mots : Maison hantée.
Une jeune femme mariée (la scultpturale Bipasha Basu) qui vient d'avoir un accident vient se reposer avec son mari arrogant (Dino Morea) à la campagne. Très vite, une présence plus que néfaste se fait sentir. On fait venir un exorciste ...
Vous connaissez à peu près la suite. (Il y'a quand même quelques belles surprises)
Il n'en faut pas plus au réalisateur pour construire une mythologie délirante qui emprunte parfois à Shinning.
En fait, les premières minutes du film s'averent navrantes pour nos petits esprits occidentaux. Comme toutes prods indiennes, les décors et paysages sont dantesques, ce qui contraste avec les decorums intimistes aux quels nous sommes habitué dans ce genre, mais surtout le jeux des acteurs est poussé au délà de l'imaginable ! Les comédiens sont à l'origine des top models (et putain, ça se voit !!!), c'est d'autant plus amusant d'admirer leurs grimaces.
A ce titre, la merveilleuse scène où l'héroïne s'enfuit en balançant ses mains dans tous les sens et en se payant méchamment toutes les portes possibles paraît hallucinante de débilité. Votre serviteur n'a d'ailleurs pas pu resister au plaisir de repasser la scène en boucle au risque de mourir de rire.
Et puis, il y'a les musiques ... Mes amis, c'est magnifique !!! Morceau de bravoure du film, les scènes à la montagne à la Kinder Bueno avec des paroles signées Celine Dion. Imaginez que la scène doit s'inclure dans un schéma de film d'horreur !!!

Et pourtant ... passée une trentaine de minutes, le declic s'opère. On délaisse sa conception occidentale de l'horreur pour retomber dans un état infantile purement jouissif où une femme recouverte de sang apparaissant (de façon tout ce qu'il y'a de plus prévisible) dans un mirroir vous renvoit à vos rêves de gosse.
Les effets spéciaux ridicules jusqu'ici (nous sommes en Inde, les budgets SFX sont limités) s'améliorent sensiblement.
Le jeux des acteurs qui tirent des tronches à se rompre les côtes (on se croirait dans un maga !!!) devient normal, je dirais même qu'il devient tout ce qu'il y' a plus crédible ! En effet, si l'adevenait que vous soyez poursuivit par un spectre je vous imagine mal prettez attention à votre allure...

Et puis, nouvelle rupture !!! De film d'horreur, nous passons à un film d'une sensualité rare qui évoque beaucoup l'érostisme du film le Lagon Bleu. Ces scènes sont d'ailleurs assez étonnantes pour un film indien. A part, Jism (toujours avec Bipasha), je ne connais pas d'équivalent dans la prdo indienne "tout public". On rejoint toujours cette idée de fantasmes d'adolescents (cette fois autrement plsu agréable).
Puis, on revient au fantastique avec désormais des effets digitaux maitrisés (visage décomposé avec des parties manquantes !!!). L'aspect "naïf" est toujours présent mais constitue le charme de ce film que l'on croirait emmerger des 70s.
Raaz, siginifie "Secret". Et même si le scénario n'en possède aucun, ce film va vous transporter de plaisir. Certes un plaisir coupable, où vous vous amuserez d'une interprétation digne des Feux de l'amour, mais jouissif quand vous verrez le pétage de plomb assumé du réal !
Du sexe, du sang, du kitch, le tout entremélé de quelques chansons (et oui, tout de même.) ... que du bonheur.
Alors, n'hésitez pas, oubliez les première minutes et plongez dans une reminiscence d'un cinéma qui ne cherchait pas tant à faire peur qu'à vous donné un pied d'enfer !
Pour ceux qui aiment les avis chiffré : 8 / 10
Maintenant Bhoot

Voila qui contraste avec ce que nous connaissons habituellement de Bollywood.
Dans Bhoot (réalisé par Ram Gopal Varma), il n'y a pas de musique.
Bhoot, c'est un court métrage (tout juste 1h50).
Et puis pas le moindre coté "gentil" ou "la vie est belle" dans ce film.

Encore une fois : Maison hantée (oui, je sais l'Inde à de gros problème au niveau de l'immoblier ! Qu'est ce que j'y peux ?).
La différence est que dès le début, le mari (Ajay Devgan) sait que la maison qu'il vient d'achetter appartenait à une femme qui s'est suicidée avec son enfant !
C'est à Urmila Matondkar qu'il incombe de devenir folle ou d'être possédée.

On entre cette fois dans la grosse grosse dépression ! Le film bénéficie d'une image maladive tour à tour trop lisse (pour être normale) ou crapoteuse, et ce, à l'image des esprits tourmentés de la maison : La gentille épouse toujours enclin à péter les plombs dans le film indien et bien entendu le fantome. Encore une fois intervention de l'exorciste et blablablabla ...
Ici, l'ambiance est toujours triste, effroyable. Pas de quoi rire (même si la possession de l'héroïne peut parfois sembler exagérer).
Le film est bien noir, les effets sont limités mais très efficaces (la mort du gardien d'immeuble dont la tête est vraiment "dévisée"). L'horreur réside toutefois essentiellement dans la suggestion.
Seulement, il ne se passe pas grand chose. Et même si le final n'est pas des plus déplaisant. Le film reste trop trop classique.

Si Raaz pourra vous sembler un nanard, celui-ci risque de n'être qu'un film d'horreur de plus comme le ciné occidental en produit actuellement des tonnes.
Bien fait mais decevant donc pour qui cherche une alternative au ciné traditionel.
Je mettrais : 5 ou 6 /10.
L'exemple type du Blockbuster idiot, bourré de tunnes, de FX mais avec la touche bollywood en plus :

Rudraksh narre la découverte d'un artefact maléfique qui confert (comme de bien entendue) à celui qui le détient des pouvoirs monumentaux. Film pitch par excellence, innévitablement influené de l'univers de MAtrix, Rudraksh marque une nouvelle tentative pour Bollywood d'emprunter la voie SF.
Par moment consternant (interprétation nullissime, sauf Sunjay Dutt excellentissime, comme chaque fois), Rudraksh possède néanmoins le charme si caractèristique au ciné Indie à savoir de la folie, et un coté entertainement assumé à fond.
Pour les amoureux de série B qui n'aiment pas réflechir mais apprecie la plastique décidement très agréable de Bipahsa Basu (Jism, Raaz, ...).
7/10 (le film est dispo dans la quartier tamoul pour 5 euros avec 2autres films !!!)
En prime un lien vers le site officiel :
SITE OFFICIEL : C'est ici !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Passons à Koi Mil Gaya (tiens le titre me fait penser à une chanson de Dance d'il y a qqles années !!!


Donc, ce film, remake du E.T de Spielberg avec une pointe de Forrest Gump, est à ce jour ma plus grosse surprise dans le genre SF made in Bollywood. Totalement dingue, kitch, ringard et surtout décomplexé, ce film sait aussi être très touchant et très beau.
L'extra-terrestre du film (insuportable et completement raté, soyons réaliste) est pretexte à une histoire d'amour archétype absolue de relation amoureuse dans les films indies. Et , c'est là le plus fort atout de ce petit ovni : une capacité à intégrer les codes du cinéma Sf à une narration indienne à proprement parlé.
Un excellent divertissement. Qui plaira aux grands niais qui sommeille en chacun de nous (en tout cas, en moi, c'est certain

8/10.
Notons que l'acteur principal à était récompenser recemment à l'équivalent de nos césars en Inde pour ce rôle !!!
Il y a aussi le film MATRUBHOOMI. A NATION WITHOUT WOMEN ( film qui va relancer le problème de la condition feminine en Inde ... :rolleyes: ) et qui participe à pas mal de festival ces temps ci.

Pour la prochaine fois, une critique de Sssshhhh !!! un Slasher made in Bollywood !

