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par bluesoul » jeu. mars 26, 2009 2:49 pm
Lors d’une de ses operations, Takuma Tsurugi, homme de main des basses besognes dans le monde de la pegre, entre en possession d’une cassette audio prouvant qu’un riche industriel « arrose » copieusement des hommes politiques. Entre traque et traqueur, il se pourrait que son meilleur allie soit un homme mysterieux tout aussi doue en art martiaux…?
Troisieme volet des aventures criminelles du karateka interprete par Shin’Ichi (Sonny) Chiba, ce metrage mettra en scene des combats moins « extremes » que le premier opus, ainsi qu’en profite pour mettre sur pied un intrigue un peu moins complexe dans son cote « nawak » et plus riche dans ses ramifications.
Mais, il ne faut pas autant oublier qu’il s’agit de l’univers de Streetfighter, donc le film pullulera de stock-gaijins (des non-japonais) pourris (dont un en sombrero mexicain !) , des yakuzas qui pour epargner quelques malheureux millions de yens (en plus !) sont prets a essayer d’arnaquer Chiba (les fols!), de vieux politicards et industriels qui, selon l’adage « tous pourris », meritent ce qui les attend, un vaillant jeune et fougeux procureur qui (franchement !) a l’air un peu perdu parmi ce ramassis d’en... a moins que…?
Ici, l’affiliation avec le cinema d’exploitation italien est plus prononce. Les exagerration sanglante typiquement japonaises sont laissees au placard et le recit se fait plus polizotti matine de karate. Mais, la ou le film ne trompe pas, c’est par l’apparition de ce tueur (gaijin) americain de Chicago en costume de mariachi arborant fierement un sombrero du meilleur effet !
La future ascendance sur Fist of the North Star (Hokuto no Ken) se fait d’autant plus sentir a force que Chiba assene des coups qui tueront ses adversaires "a rebours". Buronson et Tetsuo Hara connaissaient leurs classiques, il n’ y a plus aucun doute.
Comme mentionne precedemment, l’ultra-violence s’est calme, mais pas l’action. En effet, mauvais temps sur Tokyo, les coups de savates volent bas. Si les flaques de sang si rigolottes du premier volet feront defaut, les cimetierres seront neanmoins remplis au fur et a mesure que le metrage avance et que Chiba “nettoye” une ville pourrie jusqu’a la moelle.
Au niveau de l’interpretation, Chiba se calme des grimaces et se la joue plus Bruce Lee nippon, un creneau qui lui va d’ailleurs tres bien soit dit en passant.
Koji Wada, dans le role de Takera, donnera du fil a retordre a Chiba. La superbe rencontre finale entre les deux tiendra d’ailleurs des meilleurs combats de Bruce Lee (l’ultra-violence en cadeau bonux).
Etsuko Shihomi reprend du service comme adversaires de Chiba. A noter au passage qu'elle et Chiba seront a l'affiche de plus d'une vingtaine de films ou series tv d'actions sur plus d'une decennie.
A voir sa pop-culture, le Japon etait dans les annees 60-70s un pays ou a l’instar de l’Italie, la mafia et le chaos social regnaient en seuls maitres. L’entertainment de cet epoque est tres type, et ne presente que peu de recul ou de restrictions.
Que ce soit des films cinema de Yakuza ou des series teles de samurais, les extremes pullulaient et juste le setting changeait, le contenu restait le meme.
Au programme tv des soirees familliales, fusillades, courses-poursuites, bagarres, meurtres en serie et autres joyeusetes. Les vedettes du jour s’appellaient Yujiro Ishihara, Watari Tetsuya et Matsuda Yusaku, vedettes interchangeables entre films cine et serie tv.
Leurs versions de Starsky & Hutch, tout en gardant le cote bonne enfant des amities entre protagonistes, depassaient tout ce qui pouvait se faire en occident a heures de grandes ecoutes a la meme epoque.
Entre “Taiyo ni hoeru (Howl to the Sun)” et “Seibu Keisatsu (Far-West Police)”, "Daitokai (Big City") la future image du pays ou l’on serait “ne pour etre mou (born to be mild)” n’etait pas gagnee d’avance.
Il faut se rappeller que dans le contexte de l’epoque, guerre de gangs entre yakuzas (facon Kinji Fukasaku), reglements de comptes, attentats politiques et civils de la Faction Armee Rouge japonaise (Sekijuji-gun) et autres prises d’otages defrayaient encore la chronique des manchettes locales. A l’epoque, les forces de police hesitaient egalement nettement moins a utiliser leurs armes ou a proceder a des interpellations “musclees”.
Si la tele au niveau des fictions etait un tantinet moins graphique (les memes combats, mais sans les gerbes de sang), les JTs renaclaient moins souvent a montrer les images-chocs. A ce titre, Streetfighter donne idee d’une certain industrie cinematographique de l’epoque.
A voir, car bourrin, completement decomplexe, joyeusement amoral et tres fun dans toutes ses exagerrations.
Gyakushu! Satsujin Ken : 4 / 5
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.