Vu ce jour, et j'ai vraiment beaucoup aimé.
Le film nous plonge très vite dans le bain avec cette échappée, en plein bouchon routier, d'un homme-rapace retenu dans une ambulance. On découvre donc que l'humanité doit faire face à une nouvelle maladie qui fait évoluer les individus touchés vers l'animalité en les transformant physiquement en bêtes. Les médecins, s'ils peuvent ralentir la transformation, n'ont pas de remèdes et il est donc question d'enfermer les transformés dans un établissement dans le sud de la France. François (Roman Duris) et Emile (Paul Kircher) Marindaze, père et fils, l'un marié à une transformée qu'il cherche à retrouver à tout prix, l'autre, ado, réticent au départ,
décident donc de quitter Paris pour les Landes pour suivre la "malade".
On sent clairement l'empreinte française du film, de par le point de vue adopté - on suit toute l'histoire à travers les regards changeants du père et du fils -, on ne cherche pas le spectaculaire, là où un film US aurait dégouliné d'effets spéciaux, on prend le parti des "monstres", du quotidien de cette famille touchée par ce nouveau mal, et l'évolution de l'ado un peu gauche balancé dans cette nouvelle vie. On a un peu du débat pro et anti-transformés, ceux qui sont prêts à laisser une place à ces mutants et ceux qui les craignent, ne voyant en eux que des monstres (prêts à sortir ultrasons et carabines).
La scène du supermarché est une belle réussite, le personnage de gendarme d'Adèle Exarchopoulos est pas mal du tout, l'humour est présent à travers les dialogues des personnages.
Perso, je suis bluffé par ce film français fantastique - généralement, c'est le scénario qui pèche, et, ici, c'est tout bon : pas de fausses notes ni de trous de scénario, du moins à mon sens, tout se tient. Je serais même emballé par une suite qui nous dévoilerait avec plus d'ampleur comment cette maladie est apparue, comment le monde l'a gérée, ce qu'il est advenu des années après... Allez, au boulot, Thomas Cailley.
Critiques plutôt enthousiastes au Masque et la plume de France Inter (du 8/10/2023) :
https://www.radiofrance.fr/franceinter/ ... 23-4201531
A noter que les 10 dernières minutes passées à Cannes ont été écourtées par le réal pour la sortie du film (peut-être visibles sur une future galette ?).
Force est de constater qu'une vague de films français de genre est en train de déferler (
La Tour,
Acide,
Vermines,
Gueules noires,
Vincent doit mourir) avec plus ou moins de réussite - le dernier cité est également excellent.