J’ai vu le "film pour plus attendu de l’année par mon ego",
Alien vs. Predator par ce cinéaste très sous-estimé qu’est Popol Anderson. Son dernier opus ne vaut pas
Resident Evil... c’est même carrément décevant (attention tout est relatif). Faut dire que j’en attendais de trop aussi, le con ! Alors il faut se contenter de ce que Anderson nous donne : monster movie prévisible mais divertissant, une vrai série B quoi. D’un côté on ne va pas s’en plaindre, le spectateur venu chercher ça ne risque pas d’être déçu, c’est efficace, ça pète, ça charcle (un peu), y’a pleins de bêbêtes, bref pendant 1 h 27 (sans le générique de fin, soit presque 1 h 40 en fait) on assiste à un véritable spectacle.
Le film commence par une rapide présentation de l’équipe, puis enchaîne sur le briefing de la mission. L’histoire on la connaît : Weyland finance une expédition dans une pyramide aztèque, trois predators se pointent, ils foutent le boxon, puis c’est au tour des aliens de débarquer et c’est la merde totale. Premier bon point, les membres de l’expédition sont des scientifiques de tout horizon et de toutes nationalités. Entendre tous ces accents différents fait sourire, mais le fait de ne pas prendre que des américains dans le groupe est assez non conventionnel. On pourra toujours dire : "
ouai mais ils parlent tous anglais ". Cette langue est la langue internationale non ? Alors tais-toi petit con. Par contre, on le verra tout au long du film, aucuns des comédiens n’arrivent à avoir une once de charisme, la faute à des rôles ingrats, après tout ils sont là pour mourir (sur ce point, aucune surprise à signaler). Même le rôle phare tenu par Sanaa Lathan dispose que peu d’envergure (une Helen Ripley du pauvre en fait : "
You’re uuugly son of the bitch !", mouai...). Même si les stars du film sont indubitablement les predators et les aliens, les humains prennent une place trop importante dans le récit. Il faut tout de même attendre une bonne demi-heure pour que l’expédition arrive au temple, soit le tiers du film. De quoi s’ennuyer un peu. Heureusement, le rythme s’accélère avec l’arrivée de nos bestioles. D’une certaine manière,
AVP fait penser à
Jurassic Park 3 de Joe Johnston : une rapide présentation des persos, l’arrivée sur le lieu, les scènes d’actions à gogo et le final expédié en vitesse. On s’est bien amusé mais finalement on l’oubliera vite ce film. Bon ok,
AVP est quand même meilleur. D’abord la mise en scène est correcte, Anderson n’est pas un poltron et quelques plans sont magnifiques comme cette contre plongée sur l’arrivée sur vaisseau predator ou encore d’autres mouvements de caméra fluide à travers les différents corridors du temple. Ensuite justement, les décors sont superbes. Le chef déco à fait un boulot monstre (c’est le cas de le dire), rien avoir avec l’aspect clinique du labo de
Resident Evil, ici les murs suintes, les couloirs sont lugubres, les squelettes sont légions, bref on se croirait vraiment dans un temple aztèque où chaque coin d’ombre est une menace potentielle.
Paul Anderson est un auteur. Il signe lui-même le scénario, je le rappelle. Si celui de
Resident Evil comportait quelques rebondissements (attendus ou non ), celui de
AVP est archi prévisible. Là franchement je suis déçu ! Certes il s’inspire des deux sagas cultes, ainsi que du comic (SPOILER
le côté buddy movie avec le predator me choque pas, ni même le predalien de la fin, le clin d’œil est même sympa FIN SPOILER), mais j’aurais bien aimé une once d’originalité, une surprise quoi (pas de sidekick, ouf une bonne chose !). Le récit avance trop vite, l’incubation des aliens est trop rapide, les protagonistes meurt trop rapidement, bref tout ça est trop linéaire.
AVP manque terriblement d’ambitions. La faute à un budget restreint et à des producteurs peu scrupuleux qui ont décidé de couper 40 minutes du montage originel (ça donne pas envie de tuer un gars de la Fox ?). J’espère vraiment retrouver cette version, celle du réalisateur, sur le futur dvd. Pour l’instant on ne peut se contenter de ce qu’on a. Bon ! Passons au plus important : les predators et les aliens. Je tiens d’abord à souligner que les predators c’est des grosses brêles, du moins 2 sur les 3 du film (j’en dirais pas plus). Par contre, le troisième du groupe il a grave la classe. Par moment, je l’ai même trouvé plus impressionnant que celui de McTiernan (le boomerang trop coool !). On découvre de nouvelles armes, dont un filet ‘achement sadique

. Les aliens sont sublimes, les plus beaux depuis l’opus de Cameron. Une des forces du film est de pas tomber dans le tout numérique. Anderson utilise énormément les maquillages, les costumes en latex et l’animatronique. Je suis sûr que ça rendra heureux les fans de la première heure. Dans l’ensemble les effets spéciaux sont impeccables, rien à redire dessus. Normal quand on a le superviseur attitré de James Cameron (John Bruno, aussi réal de
Virus) Anderson prouve encore une fois qu’il sait diriger un budget restreint et l’exploiter au mieux (
Mortal Kombat parait avoir coûter le double !).
Voilà, que dire d’autres, le gore manque c’est évident. On a bien droit à quelques empalement/embrochades ou quelques explosions de poitrine mais ces plans sont brefs ou carrément hors champs. Je pense tout de même que le film aura son interdiction aux moins de 12 ans en France, après tout il n’est guère moins sanglant qu’un
Alien ou un
Predator. Deux bonnes choses pour finir ! Pas de tubes rocks pour djeunz à signaler (comme dans
Hellboy), le score n’est pas marquant (quoique celui du combat final est plutôt pas mal avec les chœurs) mais il est plutôt bon dans l’ensemble. Et ensuite le court flashback se passant des milliers d’années dans le passé est hallucinant de beauté. Le zoom arrière prospectif (la marque de fabrique du cinéaste) où l’on voit des milliers d’aliens prendre d’assaut la pyramide est tout simplement dément, au même titre qu’un certains plan final apocalyptique dans
Resident Evil. Si on devait bêtement comparer, je placerai
AVP au même niveau que
Predator 2 et au-dessus des opus 3 et 4 de la saga
Alien. Mais en définitive,
AVP n’est absolument pas le film d’un tâcheron, mais d’un véritable auteur avec les mains liés.
Pour la note j’hésite entre le 4/6 et le 5/6 (on ne rigole pas F !

), j’attendrais de le revoir en salle pour juger définitivement.