Nés en 68 - Ducastel/Martineau (2008)

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Superwonderscope
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Nés en 68 - Ducastel/Martineau (2008)

Message par Superwonderscope »

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A travers le destin de Catherine (laetitia casta), des barricades de mai 1968, en passant par une communauté dans le Larzac dans les années 70 et la vie de ses deux enfants jusqu'en mai 2007, 40 ans d'une histoire de France et des luttes connexes.

Co-produit avec Arte, Il y eut deux versions : une au cinéma et celle end eux parties lors de la diffusion télévisée. Le film, sorti en mai 2008, connut par ailleurs un grave échec (à peine 60 000 entrées/France)

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2H53 pour remettre dans le contexte social de 1968 et des années qui suivirent la volonté de transformation de la société française. Des années d'utopie qui se soldèrent par des destinées plus ou moins réussies, de reves réalisés en désenchantement. On a un peu peur de voir le film s'enfoncer dans une nostalgie post-soixante-huitarde, mais il n'en est rien. Pas mal de fraicheur dans la vision des illusions et des désillusions. Un regard assez lucide et la mise en abime des sentiments personnels vs le sentiment communautaire (dans la première partie) est assez bien vue.

Jusqu'à la fille de Catherine (sabrina Seyvecou) quiva aller jusqu'à aller à l'inverse des préceptes de sa mère et Boris (Théo Filet) qui contractera le virus du sida àla fin des années 80. Le scénario choisit délibérément de mettre en avant les diverses luttes qui ont rythmé ces 40 dernières années : libération de la femme, avortement, droit des ouvriers, tout en se conentrant non pas sur des personnages en dehors du réel (genre la comédie bourgeoise françase à la Code a Changé, par exemple), mais sur des "petites gens", renvoyant dos à dos les clichés inhérents à ce type de fresque. Voir le couple formé par Christine Citti & Marc Citti, les voisins de la communauté, qui se révèleront des humains tout simplement/

Le films renvoie aussi dos à dos les tenants politiques de ces dernières années. Entre la droite qui tape ou qui fait la sourde oreille (sou s De Gaulle, Pompidou et Giscard) et la gauche qui ne fait rien (voir le scandale du sang contaminé jusqu'au mutisme de Mitterand sur le sujet. Pour savoir rendre hommage aux gens qui ont "fait" l'histoire, entrecroisant leur vie propre avec celle, plus nombe, de leur volonté d'en changer le cours. pas de gloire, pas de glorification non plus, une sorte d'état des lieux qui va jusqu'au discours de Sarkozy sur la volonté de "liquider" 68 - ce qui a été le point de départ des deux cinéastes,a fin de remettre les pendules à l'heure contre le populisme galopant-

Quelques scories : le maquillage de L. Casta ne fonctionne pas très bien quand à son vieillissement. Il n'est que fonctionnel qu'à la fin du film... le reste du temps, pour une femme qui vit en communauté du travail de la ferme, on la sent bien trop apprêtée... pour les autres du groupe, aussi, certains ne sont pas très crédibles. Pour Théo Filet, qui joue le fils de Catherine, on sent un phrasé très littéraire, presque trop déclamatif poour qu'il soit réellement crédible, la plupart du temps.

Les acteurs font bloc derrière l'histoire, et il est agréable de voir que Laetitia Casta joue presque bien sur certaines scènes. Elle y est énergique, mais reste en deça des performances de Christine Citti (admirable) ou encore Edouard Collin qui confirme son talent après sonr rôle dans Crustacés & Coquillages.

On pourra comparer cette fresque à celle de, plus politique, de Marco Tullio Giodano, La Meglio Gioventù, mais les orientations furent différentes. Le film italien étant véritablement orienté sur e destin politique de l'Italie à travers ses personnages, Nés en 68 fait le contraire, à savoir le destin des femmes & hommes à travers les changements sociétaux français.

Le style reste très télévisuel (sa force et sa faiblesse)donc reste fluide dans ses transitions d'époque mais manque le souffle nécessaire pour en faire une vraie fresque épique. les scènes de mai 68par exemple, manquent cruellement d'épaisseur. Ceci dit, le film se suit sans aucun déplaisir, avec une vraie fraicheur dans les dialogues et les situations, évitant le piège du film militant à tout prix, tout en faisant état de ses convictions. UMPistes et Boutinistes s'abstenir.
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NICOLAS mag
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Re: Nés en 68 - Ducastel/Martineau (2008)

Message par NICOLAS mag »

j'avais aimé lors de la diffusion de la version longue sur arte

laeticia casta prouve que c'est une excellente actrice et fait des choix à l'opposé de l'univers de son tout 1er role

il faut dire que j'adore les films chroniques comme nos meilleurs années que tu cites
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