Le cinéma de James Cameron m'a très souvent posé des problèmes idéologiques. A défaut d'etre un bon cinéaste, confondant très souvent sa caméra avec un marteau-piqueur, il se dégage parfois des idées très conservatrices et/ou très américianes dans leur essence (société matriarcale), du moins que je perçois comme telles et visuellement dopées par une certaine lourdeur démonstratives.
Dans Abyss, on assiste à la désintégration d'un couple. mais (attention, symbole! ça clignote partout sur l'écran!) au moment de jeter son alliance dans le schiottes (image?), Ed harris la garde...et c'estce qui le sauvera au moment de la fermeture d'une porte, si mes souvenirs sont exacts. L'alliance matrimoniale, le mariage, l'institution qui vous sauvera.
Dans Piranhas 2, c'est un peu le même principe. la femme (cette salope) va voir ailleurs et le mari (délaissé, le pauvre) est meurtri car le divorce pointe. Mais! les Piranhas sont là pour remettre de l'ordre dans ce mariage, envoyer ad patres l'immonde salaud et faire revenir bobonne dans les bras du héros. le mariage, plus fort que les tripatouillages génétiques!
Dans Aliens, outre le fait qu'il s'agisse d'une bataille de deux mères pour s'attribuer une progéniture "get away from her you bitch!" ou en VF "éloignes-toi d'elle salope!", la parallèle avec le vietnam est un peu effrayant. du moins cela m'y a fait penser de manière assez effrayante. On va sur une planète/un pays. On colonialise. les locaux se révoltent. A la différence de McArthur qui n'a pas balancé de bombe H, ici on balance une bombe pour régler le problème. Et le reste du film de poursuivre. Ceci dit, en replaçant le film dans son contexte historique, le cinéma américain était à son apogée de son cycle reaganien qui souhaitait redonner à l'Amérique sa fierté perdue vis-à-vis du Vietnam, notamment. S'en sont suivis des films à vocation guerrière, réinventant l'histoire à son compte ou osant des parallèles douteux. Aliens (les etrangers!) arriva en pleine Invasion USA /Rambo 2/et consorts... qu'il prenne palisir à filmer les fusillades, cela va de soit. mais la thématique guerrière trouve une logique qui me déplait.
Et Vrais Mensonges et ses terroristes arabes très très méchants, sa vision primaire de la femme, de la ,mère et de son corps, simple objet reproducteur ou presque... l'un des rares films ù je sois sorti hors de moi à la fin de la projection, furieux d'avoir payé pour voir ce spectacle lamentable à l'encéphalogramme plat.
Les sujets des films (les piranhas, les aliens...) me paraissent en fait toujours motivés par des récits ultra-conventionnels sur les bonnes valeurs à suivre. Ceci, me direz-vous, n'est pas forcément étonnant vu que Cameron a éclos dans le berceau des années 80 et que les USA se revigoraient économiquement et politiquement à ce propos. Les films de Cameron suivent cette logique économique (et bon, avec Schwarzie revenant trois fois derrière sa caméra, je ne crois pas du tout aux hasards artistiques)
Maintenant, reste à voir quant à la dernière partie de sa carrière, dominée par l'eau. Entre le bateau qui coule, le bateau coulé filmé sous l'eau et le triomphe de la technologie sur les élements...le cinéaste a certainement évolué, heureusement (comme Emmerich, tiens

Voilà, en gros, ce que m'inspire le cinéma de James Cameron qui reste, pour moi, un beauf va-t-en guerre contre les mauvaises valeurs.