Mon copain Rachid initialement intitulé La bite à Rachid est un Court réalisé par philippe Barassat en 1997 et qui fit grand bruit à sa sortie. Financé par l'argent d'une pub que tourna Barassat, son projet ayant été refusé, il rencontra un beau succés ds les festivals etrangers mais resta discret en France.
Barassat met en scéne un sujet tabou, la sexualité de l'enfant et ce qui aurait pu être scabreux est finalement traité sur un ton léger et allègre avec bcp d'humour. Aucun jugement adulte, l'histoire est strictement vue du point de vue de l'enfant et ne dépasse jamais son univers.
Mon copain Rachid, c'est la sexualité de l'enfant ds tte son ambiguité. Eric est obsédé pr le sexe de son copain et il n'arrete pas de repeter: Mon copain rachid il a une grosse bite, pas moi..."
Entre deux touche pipi nocturnes, Eric découvre la vie mais il se découvre aussi, se compare, complexe et par la même souffre et se rassure au detriment de son argent de poche qu'il donne à Rachid pour qu'il la lui montre à toute heure du jour ou de la nuit. Argent oui car On n'est pas PD ne cesse de repeter Rachid, trouvant là un bon moyen de se faire de l'argent, mais aussi pour se rassurer, sous entendant bien des choses qui sont elles bien plus de son âge...
Mon copain rachid, c aussi la decouverte de son corps qui mue, de sa sexualité, de ses premiers frissons encore si mysterieux, ces attirances qu'on ne s'explique pas encore...
Il y a ss cesse ce décalage entre la réalité, le désir et le fantasme et le film est finalement un spectacle frais, pur et innocent plein d'humour et d'ine naiveté déconcertante.
Barassat traite son film avec cynisme soit mais d'une manière poetique, poetico-fantastique même.
Eric rêve, s'évade ds ses fantasmes de prime adolescence mais demeure un petit garçon. Ses fantasmes, il les met en scéne et le film est comme une piéce de theatre qu'on fait à l'école avec ses décors carton pâte.
Rachid et Eric traversent l'espace en papier maché garni d'etoiles en carton, assis sur une bite en carton, les forêts sont en contre-plaqué et les jardins des 1001 nuits sont en toc, illuminés par des veilleuses de bébés.
Des 1001 nuits à la crucifixion de Rachid/Jesus, tout reste ds l'imaginatif et l'imaginaire.
Le choc des cultures est présent aussi. Rachid est maghrebin et sa sexualité qqpart est tabou, y compris cette homosexualité dissimulée par le jeu. Lui faire vivre avec un petit europeen c'est comme briser ce tabou tt comme les cultures d'Orient, la religion musulmane se mele à notre religion.
Ici, rien de scabreux ni d'obscène, point de nudité inutile ou voyeuriste si ce n'est la vision furtive de ce membre si convoité en début de film.
Barassat suggère 19 minutes durant.
On regrettera la fin, ratée et inutile.. parfaitement ridicule et qui vient amoindrir la force du propos originel.
Tres beau, ce Court sorti ds la collection Court mais gay est un petit poème d'innocence.
La version salle est qque peu differente, celle ci étant narrée en voix off par Frederic Mitterand.
Arte diffuse regulierement ce petit court.. ds ses fins de soirées...

On peut se demander ce que nos amis italiens auraient fait de cette histoire ds les 70s.. N'est ce pas Signore Pier- Maladolescenza-Murgia


