Attack of the puppet people - Bert I. Gordon (1958)

[KX69]

Sally Reynolds trouve un emploi de secrétaire chez Mr Franz, fabricant de poupées. Elle rencontre Bob Westley, le commercial de Mr Franz et en tombe amoureuse. Ils envisagent de partir vivre à St Louis mais le jour du départ, Bob disparaît. Persuadée que Mr Franz a transformé Bob en poupée mannequin, comme un certain nombre d’autres personnes l'ayant côtoyé, elle se retrouve confrontée au fabricant de poupée. Elle s’évanouit. A son réveil, elle découvre avec horreur qu’elle a été miniaturisée.

Sans aucun doute inspiré par le succès de « l’homme qui rétrécit » (1957) de Jack Arnold, Bert I Gordon signe un conte fantastique sans prétention mais tout à fait plaisant et dont le style préfigure l’ambiance des épisodes de « Twilight zone ». Les effets spéciaux (la miniaturisation des personnages) sont simples mais efficaces même si la modestie du budget limite les décors surdimensionnés donnant l’illusion de la très petite taille des acteurs. Bert I Gordon s’y livre aussi à l’autopromotion puisque l’on peut voir lors d’une scène se déroulant dans un drive-in des extraits de son « The amazing colossal man ». Le personnage de Mr Franz, qui ne supporte pas l’abandon depuis que sa femme l’a quitté et qui transforme les personnes qui l’entourent en poupée mannequin lorsque ceux-ci vont sortir de sa vie est finalement assez attachant.

[Manolito]

Effectivement, pour du Bert I. Gordon, les effets spéciaux ne sont pas trop ratés. Il réussit même à éviter (à quelques plans près) les incrustations foireuses. Par contre, c'est tout de même assez ennuyeux. Cela manque de surprises et, si la mise en scène est solide, elle est aussi d'une platitude assez soporifique. Bof donc, même si le personnage du fabricant de poupée est tout à fait intéressant.

Vu sur Cine FX dans une belle copie 1.33 noir et blanc, mono d'origine en VOSTF. Il y avait quelques bizarres petites saccades par moment, mais sinon, bonne diffusion.

[Superwonderscope]

Nouvelle vision sur le DVD qui a bien besoin d'une montee en gamme chez moi. je pensais craquer pour le Blu ray Shout, mais le tarif prohibitif m'a fait reculer.

certes un film lancé sur le gros succès de l'Homme qui rétrécit, mais Gordon fait dévier le tout vers autre chose. Il faut aussi pointer que Gordon était un des fers de lance d'American International, puisque ses films se haussaient parmi les plus gros succès publics a chaque fois.

C'est aussi clairement le point de départ pour Puppet Master et /ou Dolls, je n'avais pas fait le rapprochement depuis... mais c'est une évidence que Charles Band y a tout puisé.

ce qui me frappe, ce sont surtout des dialogues excessivement bien écrits, et profonds. Pour une série B emballée en 10 jours, on est au dessus de la mêlée de qui fut produit et écrit dans cette décade. J'aime aussi beaucoup le moment Meta dans le drive In ou le couple voit La fantastique Homme Colosse.

Qui plus est, le fabriquant de poupées Franz (excellent John Hoyt, le méchant du Choc des Mondes) possède un role nuancé, dont le scenario force l'empathie malgré ce qu'il fait subir aux personnages. Sa solitude comme clé, et non pas le professeur fou comme dans beaucoup de cas. Cela croise le thème du Fantastique Homme Colosse, par ailleurs, sur l'anti-héros en souffrance.

En repassant dans le contexte économique du film, les effets spéciaux tiennent tres bien la route. Les miniatures fabriquées par Paul Blaisdell font merveille, et les transparences font le job. Les angles de prises de vue sont expertes pour créer la perspective voulue. Gordon possède des ressources créatives et l'efficacité attendue avec un si petit budget.

79mn bien emballees, peut être un des films les plus artistiquement soignés de son auteur.

Sympa, et qui plus est avec l'audace sociologique que j'aime bien dans les series B, malgré leurs insuffisance d'écriture.


Deux points curieux:

Le film s'appelle La révolte des Poupées au niveau du CNC, qui indique une présentation au comite de censure en octobre 1961,sous la bannière Francorex films. Il existe bien une affiche française, émanation de l'affiche (trompeuse) américaine d'origine.

Par contre, aucune trace de sortie en salles, sauf en 1973 ou il cumule 204 entrees d'enregistrées. Je soupçonne donc que le film fut présenté lors du festival du Film fantastique au Rex, ou une diffusion province sous le manteau.