Série de 10 films d'une heure réalisée en 1989 pour la télévision polonaise, Le décalogue part d?un concept fort et simple (comme les affectionne particulièrement kieslowski, voir sa trilogie « bleu-blanc-rouge », ou « paradis-enfer-purgatoire ») : illustrer chacun des 10 commandements du nouveau testament. Pour ce faire, il s'entoure de Krzysztof Piesiewicz, avocat de formation (information qui a son importance quand on voit les implications éthiques de chacune de histoires), pour la rédaction des scénarios.
Disons le tout de suite, malgré la nature quelque peu figée du projet, Le décalogue n'a rien de l'oeuvre sentencieuse et moralisatrice qu'elle aurait pu être entre les main d'un directeur de moindre importance. Ici, Kieslowski et son scénariste, ne se contentent pas d'une lecture littéraire et réductrice des commandements : ils les détournent imperceptiblement, parfois insidieusement, recherchant leur signification profonde. En 10 épisodes, Le décalogue ouvre autant de fenêtres sur cette masse protéiforme et insaisssable qu'est la conscience humaine. Kieslowski filme ainsi l'humanité dans ce qu'elle a de plus banal, de plus fascinant, restituant avec maestria l'inquiétude, le doute, l'insolite. Un peu comme il le fera plus tard avec le splendide bleu, récit extraordinaire d'un deuil ordinaire. Avec une acuité, une pudeur bouleversante, la caméra du cinéaste rend perceptible l'inexprimable. Cette impression vertigineuse de tomber dans une abîme de sentiments, souvent conflictuels, est la plus grande réussite du métrage.
L'apogée de la série se situe sans doute au niveau du cinquième épisode (dont il existe une version longue « tu ne tueras point), sidérant d'efficacité restituant, de manière quasi-silencieuse, les ambiguités de la peine de morts, l'extrême complexité des questions morales qui sont en jeu.
Techniquement très travaillés, chaque épisode bénéficie de caractéristiques propres. On retiendra particulièrement les magnifiques lumières artificielles du 3eme épisode, et l'image sombre et jaunâtre du cinquième. Quant a la musique, elle est assurée par Zbigniew Presiner, le compositeur attitré du cinéaste ( a noter que la musique du 5eme épisode sera reprise par WKW pour le générique d'ouverture de 2046).
D'une dimension métaphysique, le décalogue s'impose comme l'oeuvre majeure de Kieslowski. Le dvd francais, édité par les éditions montparnasse, est d'une bonne qualité. On regrettera seulement l'apparition des marques indiquant les changements de bobines. Il y a environ une heure de bonus et d'analyse, que je n'ai pas encore eu le temps de regarder.
Le décalogue (Dekalog) - Krzysztof Kieslowski (1989)
Modérateurs : Karen, savoy1, DeVilDead Team
J'ai les DVD Artificial Eye, la qualité d'image y est plutôt médiocre et les sous-titres anglais incrustés à l'image (je parle pas polonais, mais je trouve juste ça plus moche). J'ai regardé les 5 premiers il y a quelques temps, je n'ai pas encore entamé les 5 autres. Mais ce sont effectivement des films réussis, dans l'ensemble assez fort, un peu austère quand même. J'aimerai me prononcer mieux quand j'aurais fini complètement. Par contre, la Trilogie Trois Couleurs, j'en suis complètement admiratif.
Pour les trois couleurs, j'ai toujours eu une relative impression d'inégalité.
Bleu est un chef d'eouvre total. A tout les niveaux.
Blanc est un peu plus anecdotique (forcément, après bleu) plus léger. Pas forcément ce que jattends de la part de kielowski, ca m'avait désarconné. Il faudrait tout de même que je le revoie.
Rouge est très beau aussi, mais la justement, ca m'a paru un peu trop austère. Les acteurs sont formidbles.
Toujours pas vu la double vie de véronique, par contre
Bleu est un chef d'eouvre total. A tout les niveaux.
Blanc est un peu plus anecdotique (forcément, après bleu) plus léger. Pas forcément ce que jattends de la part de kielowski, ca m'avait désarconné. Il faudrait tout de même que je le revoie.
Rouge est très beau aussi, mais la justement, ca m'a paru un peu trop austère. Les acteurs sont formidbles.
Toujours pas vu la double vie de véronique, par contre

Blanc a toujours été considéré, et à juste titre à mon avis, comme le plus faible de la trilogie. Mais il s'incrit quand même bien dans la "continuité" (si on peut dire). Bleu est effectivement LE chef d'oeuvre si on devait en choisir un parmi les trois. Et Rouge, je m'en souviens plus trop en fait maintenant
, mais j'avais été très touché par la fin, du coup je porte cette trilogie dans mon coeur depuis.
