Tourné unqiuement en plan séquences (certains comptent parmis les plus beau et maitrisés de l'histoire du cinéma) le film, en noir et blanc, est d'une perfection technique insensée, accompagné par une musique d'une limpidité renversante.
Les harmonies werckmeister, hymne morne a la déshumanisation, est également d'une grande densité thématique. Peinture d'un monde ou la foi n'a plus lieu, ou le héros seul manifeste encore une croyance au divin et a l'humanité (ils est d'ailleurs intéressant de voir que le premier plan est celui d'un personnage qui éteint un feu alors que héros passera le film a en raviver), c'est la froide terreur d'un monde qui ne croit plus en rien, a l'aube de la fin, de la destruction, auquel bela tarr nous expose. UQuand les hommes ne croient plus, leur destruction est proche. Sauf qu'ici, le danger ne viendra pas du ciel, mais d'eux mêmes. Je n'en dis pas plus, histoire de ne pas spoiler, mais certaines scènes touchent vraiment au sublime. D'ailleurs difficile pour moi de ne pas parler du film sans tomber dans un flot de superlatifs vains et réducteurs. Le film, de par sa richesse métaphorique, sa poésie morbide, touchera tout particulièrement les amateurs de fantastiques. A la fois d'une grande compléxité technique et d'une simplicité désarmante, il y a dans les harmonies werckmeister cette beauté des origines, cette impression de voir la grammaire cinématographique se réinventer sous nos yeux.
Voilà pour ce film qui m'aura totalement bouleversé (j'y suis retourné 4 fois en salle), qui a marqué une étape décisive dans mon attachement au cinéma. Une révélation
Pour moi, la nouvelle dvd de l'année, assurement.
