Pensione Paura - Francesco Barilli (1978)

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eric draven
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Pensione Paura - Francesco Barilli (1978)

Message par eric draven »

Réalisé en 1978 par Francesco Barilli responsable de l'etrange Il profumo della signora in nero, Pensione paura est un giallo atmosphérique, étrange et envoutant, sordide et morbide, un film schizophrène à l'univers claustrophobe et névrosé, jonché de personnages aussi bizarres qu'inquiètants.

Pensione paura se rapproche des univers glauques de Pupi Avati et y inclut des élements empruntés à Argento- Les jeux d'ombres et de lumières ds l'immense pension inquiétante- et à Fellini pour les personnages monstrueux dépravés.

Le film joue beaucoup sur ces jeux d'ombres et de lumières. Barilli projette ces ombres sur les murs des couloirs décrépis alors que les tons rouges viennent jeter un peu de chaleur sur la sombre pension.

Tout le film est basé sur ce principe, Barilli faisant monter de plus la tension lentement, trés lentement jusqu'à l'explosion de folie en dernière partie.
Construit en deux parties, le film distille dès le début un parfum véneneux, une aura de mort tant au sens propre qu'au sens figuré.

La 1ere partie met en place les personnages, dépeint les lieux avec précision, la camera lechant chaque détail.
Situé durant la 2eme guerre mondiale, cette ambiance à couper au couteau où luxure et folie se mèlent est amplifiée par le bruit des bombes et avions au loin. Le malaise, la peur est autant à l'exterieur qu'à l'interieur de l'hotel.

Gigantesque batisse grise tombant en ruine aux murs décrepis et sales, symbole de décadence et de pourriture/degenerescence à l'image des pensionaires, La pension des Sirenes s'étalent sur plusieurs étages comptant un nombre impressionnant de recoins, de chambres aux lits infestés de cafards, d'escaliers se perdant au coeur de la nuit comme pour mener aux Enfers, de sous-sols et pièces putrides, délabrées.

Les clients sont à l'image du lieu, personnages remplis de secrets, vivant coupés du monde, macerant ds ce microcosme comme hors du temps et de la réalité, tous plus dépravés les uns que les autres.

Leurs comportements va de pair: du vieillard ricanant prenant des bains ds d'immondes baignoires remplies d'eau croupissante au milieu d'une salle d'eau putrescente à Rodolfo, le Dom Juan pervers et obsédé par l'innocence de la petite Rosa et marié à une vieille peau acariatre.

Rosa et sa mère sont aussi étranges. La mère cache un amant interdit ds une chambre ou une armoire, témoin muet et apeuré de la folie de l'hotel et de la guerre tandis que Rosa, adolescente perturbée mais incarnant l'innocence et la pureté au milieu de cet univers attend le retour de son père parti à la guerre.

Tout va tourner autour de cet element. L'obsession de Rosa pour ce père absent, seule image masculine qu'elle connait et surtout accepte jusqu' à vivre à travers lui.
A la mort de sa mère une nuit d'orage, accidentelle ou non- Rosa n'aurait elle pas tué sa mère pour détruire tte image féminine au detriment de l'image paternelle- l'adolescente va se retrouver seule à la tête de la pension, proie des locataires, proie de sa propre folie.

C'est là que la 2eme partie commence.
Barilli peut alors faire exploser la violence et la folie ds un climat de + en + oppressant et sordide.
Sauvagement violée- ds la version Uncut- :cry: par Rodolfo devant sa vieille femme complice, Rosa vit ds la terreur, guettant de + en + fievreusement le retour de son père qui la vengera.
Mais une ombre chapottée portant imperméable errant la nuit ds l'auberge silencieuse tue Rodolfo. Une des séquences les plus fortes du film, la violence du meurtre certes mais egalement la découverte du corps par Rosa qui va le cacher.

Elle traverse en sueur, hagarde, les yeux révulsés, suffocante, les dédales de couloirs trainant avec peine le corps ensanglanté qui n"en a fini pas de mourir, va de pièces noires en escaliers interminables comme si elle l'emmenait aux Enfers avant de le jeter enfin ds une baignoire remplie de boue immonde où surnagent déjà d'autres cadavres. :shock:
Rosa n'aura jamais aussi bien incarné la terreur pure, la Peur, reellement impressionante.

Les evenements se précipitent et le film prend carrement des allures quasi-irreelles.
Rosa se retrouve jeter au milieu d'une orgie quasi diabolique et surrealiste entre tous les pensionnaires comme devenus fous, vieillards et bourgeois décadents voulant la violer ds un baquet d'eau croupissante lorsque survient un inconnu qui les massacrera tous.

Le mysterieux Messie avoue alors être un ami du père de Rosa et lui annonce sa mort, ce que Rosa ne peut croire.
Entre l'amour qu'elle semble eprouver pour cet individu surgi de nulle part et sa folie obsessionnelle et shizophrene, elle le tue aprés lui avoir révélé son terrible secret, réponse à toutes à ttes les enigmes du film, film qui se cloture sur la vision de Rosa s'enfermant à clé ds l'hotel et par extension ds son irremediable folie, attendant d'autres pensionnaires et son bien aimé père bien entendu.

Sombre, sale, glauque, oppressant, morbide, Pensione Paura est un magnifique giallo d'atmosphère et psychologique.
Barilli symbolise parfaitement la névrose d'une adolescente perturbée, le centre du film tournant autour des pbs psychiques de Rosa dont l'esprit est à l'image des méandres et dédales de cette pension, veritable labyrinthe mental aussi delabré que le lieu lui même comme si Rosa ne faisait qu'une avec cet hotel.
Chaque élément, chaque personnage se referent aux troubles mentaux et sexuels de la jeune fille, obsédée par l'image de son père absent jusqu'à se substituer à lui. Mais a t'il un jour seulement existé?

Lorgnant parfois vers Psychose, Pensione Paura distille du début à la fin un climat étouffant et claustrophobe où Barilli alterne les veritables peurs et la vraie violence avec les peurs plus irréelles et fantasmagoriques des personnages et de Rosa.

Niveau casting, C la plus perverse des adolescentes du bis qui interprete Rosa, l'irremplacable Leonara Fani qui sortait des amours zoophiles de Bestialità et du scabreux Néné où elle eduquait sexuellement un enfant, Leonara qui trouve ici son plus grd rôle et le plus abouti, prouvant à quel point elle pouvait être une grde actrice pouvant faire autre chose que montrer son enorme touffe noire et toute drue, ici entrevue :lol: :lol: . Parfaite et si impressionnante Leonara. 8)

C Luc Merenda, gominé et moustache vieille époque, qui se colle au rôle de Rodolfo le Don Juan pervers, Luc dont on pourra admirer le fessier tout blanc et une nudité frontale qui ravira ses fans!! :D 8) 8)

Pensione Paura, Indispensable pour tout amateur de giallo sordide et amoureux de nevroses morbides, sensibles aux atmosphères putrides.

Eric qui adore les chambres d'hotel moisies!! :lol:

Tout sur Leonara fani ici:
http://www.zonebis.com/ZB_mainBoard.php?idComment=250
Modifié en dernier par eric draven le jeu. janv. 13, 2005 11:28 pm, modifié 1 fois.
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eric draven
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Message par eric draven »

La petite affiche :D :

Image

Et qque photos:

Leonara avec Luc Merenda, le Dom Juan pervers:

Image

Leonora la démente:

Image
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Message par eric draven »

Aprés recherche, pour ceux que ca interesseraient, il n'existe aucune edition UNCUT du film. La AVO film, grosse maison d'edition italienne, devait la sortir en VHS il y a déja longtemps et apparemment elle ne l'a jamais fait ss raison vraiment valable. Il n'existe à ce jour et au grand dam des italiens qui vouent un vrai culte à ce film aucune version VHS du film pas même Cut.

La seule possibilité de voir le film est la TV italienne où il passe régulierement mais CUT.. la version que j'ai.
Le viol sauvage et ignoble- d'aprés les critiques unanimes- de Leonara par un Merenda déchainé fera fantasmer encore lgtps les fans.. car aucune edition DVD n'ait prévue. :cry: :cry: :cry:

La version TV cut est excellente soit mais ce passage d'une grde tension est trop mal coupé.. Luc s'avance mechamment vers Leonara, coupure nette.. et hop plus rien.. on passe a tt autre chose.. Leonara se balladant tranquille comme si de rien n'était... PIRATES!!!!!!!!!!!!!!!!! :twisted: :twisted:

Barilli avoue ds une interview à paraitre ds le prochain Nocturno qui lui ai consacré detester cordialement ce film. :shock:
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Superwonderscope
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Message par Superwonderscope »

On est pas loin du chef d'oeuvre!

J'ai été pris par l'atmopshère glacée et glauque de ce film plutôt étrange. On est beaucoup plus proche d'un drame pyschologique que d'un giallo, quand même. d'auatnt plus que cette partie giallo se résume à deux meurtres et en deuxième partie de film. C'est de ce fait un aspect du film qui fait tache d'huile : c'est gratuit et n'apporte pas grand chose au film.
Tout comme le soi-disant viol "sauvage" de Leonora Fani par Luc Merenda : il n'est pas d'une nécessité folle à l'histoire, du moins sa représentation graphique. Le viol n'est qu'un additif qui précipite la pauvre dans sa haine de la représentation masculine et le machisme en général (hormis la figure protectrice du père, seul homme avec lequel elle ne pourra pas avoir de relation charnelles).

Le film est vraiment concentré sur les personnages et Barilli fait merveille dans l'observation de ce microcosme de la société italienne à la fin de la guerre, refusant de voir la réalité de la 2em guerre mondiale, justement. Je le vois plus comme un film sur la décrépitude et sur le refus de la réalité qu'autre chose. La tentative d'approche sociologique (je ne vais quand mêm pas parler franchment de la Règle du jeu mais l'esprit y est) est là aussi curieuse, tant le film est matiné à la fois d'une vision auteuroisante du sujet et de la tentation du film d'exploitation. C'est en fait la schizophrénie de quelques réalisateurs italiens de l'époque.

Si certains parti-pris psychologiques demeurent discutables, l'ambiance générale du film , qui louche parfois vers du Ferreri ou du Pasolini, est assez réussie et génére quelque malaise. En tous cas une très belle découverte.

merci qui? :D
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
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Message par eric draven »

Mais de rien mon cher SWS!! :D :wink:

Et heureux de voir que tu as apprécié ce petit chef d'oeuvre.. Un film qui nous met d'accord cette fois.. 8)

Tres belle analyse aussi.. fort juste.. Pensione paura que j'aime tjs plus à chaque nouvelle vision.. Un film qui merite un beau DVD uncut depuis si longtemps attendu en Italie mais apparemment....

A noter que Barilli deteste cordialement son film qu'il trouve raté d'un bout à l'autre.. Etrange Barilli.. mais apres Il profumo della signora in nero et ce pensione paura.. cela me donne envie de découvrir ce qu'il a fait d'autres..
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riton
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Message par riton »

Vu sur DVDmaniacs :
En dvd Z2 It le 05/12

"Dati tecnici in fase di definizione .
Per la prima volta in Dvd in versione Integrale .
Director's cut approvata dal regista ."

Image

http://www.videociak.net/customer/produ ... cat=&page=
Image
eric draven
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Message par eric draven »

Une des plus belles nouvelles de cette fin d'année 8) .. un des chef d'oeuvres mortifères du giallo.. le plus beau role de la Fani aux confins de la folie.. et integral en plus.. la longue et parait il éprouvante scene de viol de la sus-dit Fani pour la 1ere fois réintégrée au metrage.. Les amateurs erectiles de viol tels Eric sont aux paradis!! :D
Un de mes cadeaux de Noel!! :D
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igorfx
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Message par igorfx »

J'ai vu la version TV italienne et ce que Eric dit me rassure car j'avais l'impression que la qualité de la source était tellement mauvaise que le film paraîssait sombre : c'est donc la volonté du réalisateur et cela me rassure... ne parlant pas italien j'ai du me contenter du son et des images mais ce Pensione paura mérite néanmoins le détour.... Luc Merenda a quand même un rôle à contre-emploi car il joue souvent des playboys ou tout le moins des personnages sympathiques... la scène dans les sous-sols avec la boue est assez impressionnante et mérite à elle seule le visionnage du film...
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