Une femme decouvre une tumeur qui grossit de jour en jour sur sa nuque. Il s'agit en fait d'un foetus!!!!! Un sorcier indien diabolique, Misquamacus, est entrain de se reincarner à l'interieur...
Tiré du roman de Graham Masterson, The manitou fut la dernière réalisation de William Girdler en 1978.
Plus tâcheron qu'artisan de séries B, Girdler signe un de ses meilleurs films. Un de ses meilleurs films ne signifie pas que The manitou soit une totale réussite mais force est de constater que c'est une assez bonne surprise.
Le problème est qu'il alterne trop souvent bonnes séquences et mauvaises. A chaque bon effet correspond un effet raté. Les grands moments d'épouvante tombent donc vite à l'eau avec l'humour déplacé et incongru des séquences qui suivent. Si l'humour pouvait fonctionner dans le roman, il est insupportable dans le film et en désamorce toute l'horreur et toute l'horreur que Girdler tente de mettre en scéne avec un certain talent.
Le gros problème de The manitou est le choix d'un Tony Curtis flasque, cabotinant à souhait, complètement à coté de son personnage qu'il rend insupportable, clown farfelu incapable de montrer toute la peur et l'horreur ressenti par son rôle. Curtis refait son numéro d' Amicalement vôtre comme s'il ne s'était pas rendu compte qu'il avait quitté la série. Gros handicap donc qui fait que le film ne fonctionne qu'à moitié, incapable de vraiment effrayer.
Certains effets spéciaux sonnent un peu trop artificiels comme ce manitou-lézard en surimpression ou le final dans l'espace, façon Star wars, où les protagonistes se retrouvent dans la voie lactée à grands renforts de rayons laser.
Mais Le faiseur d'épouvante contient d'excellents moments digne des meilleurs films d'épouvante et certaines scènes resteront dans les mémoires:
-l'immonde tumeur grossisant sur la nuque de Karen
-la séance de spiritisme où la tête visqueuse du manitou sort de la table
-la lévitation et la mort de Mme Gertz
-et surtout la naissance abominable de Misquamacus sortant de la nuque démesurée de Karen, Misquamacus, créature naine difforme et gluante glissant sur le sol tel un ver.
On ajoutera à cela quelques beaux décors comme l'hopital transformé en glace et une magnifique partition musicale signée Lalo schiffrin.
Il est dommage que Girdler ait trop laissé de coté tout le fabuleux univers de la magie indienne présent dans le roman, réduisant le personnage de Singin' Rock à son strict minimum.
The manitou, c'est l'une des peurs premières de notre société, celle du cancer, de la tumeur infâme et si redoutée mais également toute la peur née de la culpabilité et de la honte du génocide indien qui resurgit ici sous l'aspect de cette terrible maladie, terrible symbole dans lequel renait nos craintes les plus profondes.
C'est pour détruire notre civilisation que Misquamacus renait en Karen, la vidant de ses forces, la tuant lentement. C'est en quelque sorte un juste retour aux choses. Ne fait il pas ce que l'homme blanc a fait à son peuple quelques siècles plus tôt en le dépouillant et le massacrant?
Et l'Histoire n'est qu'un cercle vicieux. L'Homme blanc s'attaque de nouveau à lui pour le détruire, le transformant en monstre et ce bien avant qu'il ne voit le jour. Pour l'anéantir, on va même chercher un homme-medecine, un indien qui va s'allier à l'homme blanc.
C'est le combat de notre technologie, de notre monde dit civilisé representé par cet hopital moderne où se croisent nos seuls Dieux, Argent et Technologie contre une civilisation antique disparue par la bêtise humaine.
Cet aspect aurait mérité d'être également beaucoup plus approfondi.
Aux cotés de l'erreur Curtis, on retrouvera avec plaisir Susan Strasberg dans le rôle de karen ainsi que Burgess Meredith ou Michael Ansora.
L'immonde Misquamacus est interprété par deux acteurs de petites tailles Joe Gieb qui fut le blob visqueux d'Une créature de rêve ou le nain de Hurlements 6 et Felix Silla, l'inoubliable petit robot de la série Buck Rogers, ce dernier apparaissant dans les scènes d'action.
Malgré ses défauts notamment de casting, The manitou reste donc un bien beau film à découvrir qui parviendra à effrayer par moment.
On regrettera que le film en France et la VHS existante aient été amputés de certaines scénes gore comme le massacre des policiers et quelques beaux depeçages. Tout comme l'IGNOBLE version VHS pan and scannée et hyper sombre! Un désastre!
Et pour le plaisir Misquamacus qui m'a fait rêver étant gosse ici joué par Joe Gieb

QUI POURRAIT ME TROUVER UNE PHOTO DE JOE AU NATUREL????PLIIIIIIIIIIIIIIIZ!!!!!!!!!!!!!

