Dégoté à Auchan dans le cadre de la promo "Une daube = 1 euro", j'ai aujourd'hui l'honneur de vous parler de ce film produit par ce très cher Roger Corman dans les années... ben on sait pas ! Pourquoi ? Parce que j'ai pas trouvé trace de ce film sur IMDB, ni dans la filmo de Corman, ni dans celle de Jeremy Stanford. Un film rejeté ? Je pense qu'il a plutôt changé de nom donc si quelqu'un trouve le titre d'origine, qu'il parle ou se taise à jamais...
Mais parlons plutôt du film en lui-même... Il n'est pas rare qu'en regardant un film, on se dise "Ouais, c'est cool, mais on aurait pu faire un truc encore mieux". Facile à dire, encore faut il le faire... Et bien afin de se simplifier les choses, Jeremy Stanford a décidé de procéder autrement et de se dire "Ouais, c'est cool, mais je pense qu'on aurait faire un truc plus naze". Et là, ça devient tout de suite beaucoup plus facile. Cette réflexion, Stanford se l'est faite un soir de cuite en mattant "Predator" de McTiernan. Et paf ! La gueule de bois n'est pas encore passée que déjà, le grand malade décide de faire un sous-predator...
Histoire.
Un groupe de soldats surentrainés (mais pas nickel vis-à-vis de l'état, d'autant qu'ils ont forcé sur les pizzas) est expédié en pleine forêt pour recupérer des infos pipos. Arrivés sur place, c'est le carnage. On comprend pas ce qui s'est passé, tout le monde est mort, y'a des douilles partout et aucun document pipo à se mettre sous le chico. Là, analyse du terrain mais on ne trouve aucune autre trace que celles des soldats morts, d'où la déduction suivante : "On dirait qu'ils se sont entre-tué". Bien oui, on dirait. Sauf que bientôt, nos mercenaires bedonnants vont se rendre compte qu'ils ont à faire à un genre de mutant qui a été conçu pour chasser l'humain. Arg, la tension est à son maximum et les cheveux se dressent...
Constat.
L'histoire est donc bien proche de celle de Predator. Mais si ce n'était que l'histoire... On a droit à la totale, ce qui inclu des situations :
* L'un des membres du groupe pète un cable et part solo
* On tente de rejoindre un hélico salvateur
* L'un des mercenaires se sacrifie
* On retrouve un survivant du massacre qui ne parle qu'espagnol (un enfant au lieu d'une femme)
* L'un des mercenaires est moustachu et porte un chapeau texan (eux aussi ils ont leur Jesse Ventura !).
* Un mec voit le monstre et shoot comme un taré sur des arbres avec le visage terrifié (actor studio 2eme année), sauf que lui ne pète que 2 branches...
mais aussi des dialogues genre :
* "J'ai... j'ai vu ces yeux... J'ai vidé un chargeur complet sans même le toucher"
* "Attention les gars, il se déplace dans les arbres !!!" (enfin, façon de parler : Il n'est jamais à plus d'un mètre de haut, comme s'il jouait à chat-perché)
* "C'est le diable"
* "C'est moi que tu veux, alors viens te battre"
En fait, il ne manque que "T'as pas une gueule de porte-bonheur" pour nous faire la totale.
Donc tout ça part d'un assez bon sentiment. Corman nous avait déjà fait le coup avec Piranaha qui reprenait presque à l'identique la version de Dante en remplaçant les filles aux petits seins par des filles avec de très gros seins. Louable. Sauf que là, y'a rien pour compenser : Le film semble avoir été tourné au bois de Boulogne, le monstre à une vision infra rouge (et oui, il l'a aussi) qui est en fait un infra-rose restituant une image en dégradé blanc-rose, les mercenaires sont pas du tout crédible, les acteurs sont plutôt comiques, les quelques variations scénaristiques par rapport au modèle sont abérantes, le monstre est carrement hilarant etc...
Au Final :
Pour 1 malheureux euro, difficile de crier à l'arnaque. D'autant qu'on se marre plutôt bien en retrouvant les scènes pâlement copiées ou les dialogues repris sans conviction... Et comment ne pas aimer ce chien qui indique leurs positions aux mercenaires sur une carte ? Comment ne pas être fan de ces mercenaires planqués dans les arbres dont on se rend compte en plan large qu'ils sont à 50cm du sol ? Comment ne pas triper comme un fou quant on voit le héro construire ses pièges et armes de fortune pour défier le monstre ? Comment ne pas entrer en transe lorsqu'on entend ces pauvres mercenaires parler du Vietman et dire "Ca me rappelle ce putain de Vietnam sauf que là-bas, on savait où on en était..." (Remplacez "Vietnam" par "Cambodge" et on se croirait dans Predator !!) ????
Franchement, je sais pas comment c'est possible. En tout cas, moi je craque et je déclare ma flamme à cette PP (Purge Poilante) : O.G.M, c'est bon, mangez-en !
PS : Une scène me revient tout d'un coup. Magnifique. L'un des mercenaires propose d'aller à l'hélico pendant qu'il fait jour (ce Predator là ne supporte pas le jour), ce à quoi le chef rétorque "Non, c'est à 5km, on aura jamais le temps d'y être avant la nuit". Ok, ils décident donc de partir en sens inverse, traquer le monstre dans sa grotte où il aligne des poèmes (

