[Poliziesco] La Polizia ringrazia / Société anonyme anti-crime de Steno (1972)

[Superfly]

Titre français : Société anonyme anti-crime



Résumé: Le commissaire Bertone (Enrico Maria Salerno) est chargé de trouver qui se cache derrière cette milice qui tue des truands qui ont échappé à la justice. Son enquète ne sera pas de tout repos ...

Fini les Umbero Lenzi, ici nous avons à faire à un film plus classique dans sa mise en scène et ses débordements. Pas de claques dans la tronche, pas de femmes violées. Nous assistons à l'enquète parsemée d'embuche du parfait Enrico Maria Salerno à la recherche de cette milice qui exécute ses proies. L'une des scènes nous les montre en train de fusiller un coupable contre un mur comme au beau vieux temps de la guerre. A ses côté Mario Adorf encore parfait et qui a la dernière scène du film vraiment glacante. Un bon film sec et pessimiste comme La Police Accuse de Sergio Martino avec une fin vraiment tragique où l'on voit que la justice personnelle écrase tout sur son passage surtout quand elle est protégé par des personnes haut placées.

Dvd Japonais de bonne facture. Pas de 16/9 mais le film est au format.
http://www.dvdmaniacs.net/Reviews/E-H/e ... squad.html

http://www.pollanetsquad.it/poster.asp? ... PollNum=12





Mes notes pour le film

Film: 5 Maurizio Merli sur 6

Dans le style des films de Sergio Martino. Pas de fioritures.

Action: 3 Tomas Milian sur 6

Un petit peut lent.

Nichon: 0 Barbara Bouchet sur 6
Rien

[manuma]

Nichon: 0 Barbara Bouchet sur 6
Rien

Et Laura Belli la bien nommée qui enlève le haut … puis le bas, à la vingtième minute du film, ça compte pas ?

A part ça je souscris à ce que dit Superfly au dessus. Un poliziesco carré, ambitieux, plus proche des travaux de Di Leo et Martino que des fantaisies racoleuses de Lenzi et Girolami. Quelques facilités et figures imposées, dont un mystérieux personnage manipulateur que l’on a guère de mal à démasquer, viennent régulièrement nous rappeler que l’on est dans une œuvre d’exploitation, mais cela n’empêche pas le film de proposer une intéressante petite réflexion politique sur la tentation de se faire justice soi-même lorsque la police ne semble plus à même de lutter efficacement contre la criminalité ainsi que sur les dérives fascisantes que tout cela entraîne rapidement. En tout cas, de la part du réalisateur de Pied-plat sur le Nil et Banana Joe, j'avoue que je ne m'attendais pas à quelque chose d'aussi sérieux, voire d'aussi intense par moment.

Bref, une bonne petite surprise qui m'a un petit peu fait penser à un ancêtre de La Nuit des juges de Hyams SPOILER le happy-end en moins SPOILER.

[manuma]

Le score de ce très honnête poliziesco sort dans les jours à venir, couplé avec une autre partition de Stelvio Cipriani, celle du plus oubliable Squadra Volante de Stelvio Massi. Une exclusivité Digitmovies.

[Manolito]

Effectivement, un polar sérieux, dans la veine des Inspecteur Harry et cie, mais cherchant à mener une réflexion équilibrée entre le travail de la police rendu difficile par les garanties des droits sur la gauche et les dérives fascisantes sur la droite. On est bien pris par le suspens, par une interprétation haut de gamme et une mise en scène robuste, avec quelques moments bien sentis comme la fin effectivement, ou la conférence de presse en bus. Certaines péripéties et rebondissements sont un peu "gros", mais c'est tout de même du cinéma populaire de qualité, avec un vrai propos.

Vu sur ciné+ replay où il passe en ce moment sous le titre "Société anonyme anti-crime", très bonne copie 2.35 16/9, VM italienne stf mono.

[Teurk le Sicaire]

Retour dans l'Italie des années 70 avec ses hippies crasseux à la violence débridée, commettant de minables hold-up au prix du sang sous l'oeil quasi-complice d'une justice laxiste. La police a les mains liées, coincée entre une population hurlant à l'insécurité, des avocats tout-puissants défendant sans vergogne les criminels, et des journalistes gauchos prêts à dénoncer le moindre loupé des forces de l'ordre.

Pour autant, ce poliziesco se démarque clairement des habituelles bisseries bas du front qui se contentent de mettre en scène un homme providentiel favorisant l'action punitive à la paperasse et au respect des droits du prévenu. Enrico Maria Salermo incarne ici un commissaire plus tempéré, qui se plaint bruyamment de ses difficultés à faire son métier mais dont la probité lui refuse de dénigrer la Loi, même dans ses imperfections. Société Anonyme Anti-Crime a ainsi l'intérêt d'aborder la problème de la violence par le risque d'émergence de dérives policièro-miliciennes d'obédience fasciste qui s'autorisent à faire le ménage de manière radicale chez les voyous puis à éteindre son champs d'action dans tout ce qui ne file pas droit (les prostituées, les homosexuels et les militants syndicalistes). Un thème qu'on retrouvera dans d'autres œuvres dont, en plus nanar, Ne réveillez pas un flic qui dort avec Delon. SAAC se garde donc d'apporter un regard simpliste sur la problématique du maintien de l'ordre et du délicat équilibre des droits du policier et du citoyen, dans une atmosphère finalement assez nihiliste.

L'interview bonus sur le DVD de Artus est intéressante dans sa recontextualisation du polar italien au sein du cinéma de genre et plus particulièrement de ce film très atypique parmi les siens et surtout dans la filmographie de son réalisateur, Steno (ici sous son véritable patronyme de Stefano Vanzina), grand pourvoyeur de comédies familiales. Le casting fonctionne très bien, Salermo en tête, avec à ses côtés une Mariangelo Melato au physique très troublant. SAAC n'est pas un film d'action, préférant exposer ses enjeux par les scènes de dialogues et d'enquête, avec une superbe idée de conférence de presse en bus nocturne pour démontrer par le terrain des turpitudes romaines l’aberration des contradictions législatives à laquelle se heurte la police. L'amateur du genre appréciera également de retrouver les majorettes pots de yahourt, symboles de l'industrie automobile italienne, et les menaces de mutation en Sardaigne comme infamie suprême.

Les nanarophiles avisés repéreront également un joli lancer/écraser de mannequin en mousse et la bande-annonce de Operation K dont le doublage français a été confié à l'équipe des films de ninjas de Godfrey Ho.